jeudi 28 février 2013

Lettre à un omnivore inconnu



Je me suis toujours dit : « Ce n’est pas parce que tu écris sur un blogue que tu dois en faire un défouloir, un objet pour te venger de tous les gens idiots que tu rencontres. »  

Écrire sur Internet a cela de tentant, mais en même temps, comme partout, il faut toujours réprimer nos petites colères intérieures.

Parce que si les citations du beau-frère peuvent être très drôle racontées sur Internet, dans les partys de Noël avec la belle-famille, c’est autre chose… Et là, je ne parle pas réellement de mon beau-frère, c’est un exemple. (Je me protège.)

Pour en revenir à mon omnivore inconnu…

Je t’ai rencontré la semaine dernière dans un party où personne ne te connaissait. Il y a des gens comme toi qui surgissent de nulle part, invités par je ne sais qui, super à l’aise et qui veulent tout simplement faire la fête. J’approuve à 100 %.





Des pizzas sont arrivées, pizzas à la viande, il va sans dire. Tu m’as dit :

-Tu n’en manges pas?

- Euh, non, merci.

-Pourquoi?

-Je n’ai pas faim.

Et c’était ÇA la vraie réponse, je n’avais PAS faim! Mais tu as continué comme si tu cherchais quelque chose :

-Allez, mange de la pizza! Pourquoi tu ne veux pas en manger?

Exaspérée, j’ai dit :

-Je ne mange pas de viande.

AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAh! J’aurais dû me la fermer parce que ta première réaction a été :

-Tu sais qu’on a toujours mangé de la viande?

Et là, tu m’as servi toutes les conneries qu’on entend sur le végétarisme depuis 40 ans comme si j’étais née la veille.

Oui, tu as un ami végétalien qui est tout le temps malade, car il ne mange pas de viande. Il est pire que moi, tu as dit, car moi je mange encore du fromage et des œufs… (Si tu savais le nombre de jours par année où je ne consomme pas ces aliments… Tu m’aurais probablement trouvée moins en santé…)

Mais tu sais, mon omnivore inconnu, moi aussi j’ai des copains qui sont souvent malades. Je suis même malade moi aussi des fois. À l’urgence, imagine-toi donc qu’il y a plein de gens malades. Et je vais te dire un secret, oui, des omnivores malades, ça existe aussi. Oui, oui, je te le jure.

Bon, tu n’étais pas si chiant que ça en fin de compte et on a réussi à trouver un terrain d’entente. Quand je t’ai dit que je me foutais bien du fait que tu mangeais de la viande, que je n’étais ici pour convaincre personne de devenir végé, tu t’es mis à me parler de tous ces documentaires sur le gaspillage et l’environnement que tu regardais.





Oui, toi aussi, la viande industrielle, ça t’inquiète. Pour reprendre tes mots, tu trouves même ça dégueulasse. Le gaspillage alimentaire aussi ça te révolte, tu me l’as confié.

Mais il y a quelque chose qui m’a profondément ennuyée dans ce que tu m’as dit et je te l’ai signifié : « On ne peut rien y faire. »

Le pessimisme, le défaitisme et le déterminisme, ça me tue.

Tu vois, j’ai été éduquée à la vieille méthode, à coup de « Pas capable est mort, son fils s’appelle Essaye», c’est peut-être pour ça.

Je refuse de me croiser les bras.

Je ne fais que de petites choses, je ne suis pas très grande. Mais je les fais. Et mon environnement change.


***


Il y a dix ans, personne autour de moi ne mangeait végé.

Maintenant, j’ai plein d’amis soucieux de l’environnement et de leur santé qui mangent moins de viande et d’autres qui goutent de nouvelles saveurs sans broncher.

Il y a dix ans, mes amis et moi, on ne se faisait pas à manger et on courait les restos de fast-food.

Maintenant, on s’échange des trucs de cuisine, on parle de recettes, on explore.

Il y a dix ans, cuisiner était une perte de temps grandiose. Avoir l’air au-dessus de ses affaires et trop occupé pour cuisiner était la norme.

Maintenant, les gens autour de moi prennent plaisir à partager de bons repas cuisinés et certains sont devenus d’extraordinaires chefs!





Je ne veux pas dire que je suis la source de tous ces changements, loin de là. Mais en respectant les gens autour de moi qui ne faisaient pas les choses nécessairement à ma façon, on a pu construire quelque chose tous ensemble.

Et quand je regarde l’évolution de notre blogue, c’est pas mal ça que je vois. Un lieu de rassemblement pour les gens qui, peu importe ce qu’ils mangent au quotidien, ne veulent plus se croiser les bras.


***


Je ne sais pas si tu es retourné chez toi en repensant à notre discussion, omnivore inconnu.

Je ne t’ai pas revu de la soirée. Peut-être que tu n’existais même pas et que je parlais seule en plein milieu de la pièce une bière à la main… J’espère que non, pour ma dignité.





Mais si un jour tu passes par ici, je t’expliquerai en détail pourquoi ça ne me coute qu’environ 100 $ par semaine pour nourrir trois personnes, chose que tu ne croyais pas du tout et qui t’étonnait énormément.

Peut-être, je dis bien PEUT-ÊTRE qu’il y a un rapport avec le fait que je sois végétarienne…


 ***


La semaine prochaine, je m’adresserai à toi, illustre inconnu, qui me disait que la bière québécoise était dégueulasse. Non, c’est vrai, j’ai dit que je ne voulais pas faire de ce blogue un défouloir…


Bonne fin de semaine!



mercredi 27 février 2013

Ça fait son p'tit effet...



J'ai eu l'idée de ce texte il y a quelques semaines en consultant, par simple curiosité, un article sur la cuisine des temples.



Paraît-il que les Coréens du Sud forment l'une des sociétés les plus stressées au monde. Constat géopolitique ? Va savoir. 



C'est alors que la cuisine des temples intervient. C'est la cuisine des moines bouddhistes, qui interdit strictement la consommation d'aliments qui peuvent attiser la colère et, attention, la sacro-sainte libido.

Loin de moi la volonté de me payer la tête d'une telle approche - elle semble toute simple et vraiment bonne - on peut le constater ici.

Lorsqu'on me parle de petits plats bons pour le corps et l'esprit, je tends l'oreille, je suis d'une patience exquise et je prends des notes - j'ai un petit côté zen, à savoir que j'aime faire bouillir de la menthe fraîche et boire de la tisane, pour ensuite me retrouver assis dans un fauteuil, sous une lampe paisible, afin de lire pendant des heures - le temps s'arrête, surtout quand je suis en congé.

Bon, voilà pour le côté zen et la cuisine des temples. 

Après les trois petits astérisques, je sens que je vais déraper...

***

Attardons-nous sur quelques aliments prohibés de la cuisine du temple : la ciboulette, le poireau, l'ail, l'oignon et l'échalote - que l'on désigne chez les bouddhistes comme les cinq légumes piquants.

Prenons l'ail, par exemple. Dans mes petites recherches sur la toile, j'ai pu bien sûr le retrouver dans la catégorie des aliments dits aphrodisiaques, mais aussi dans les aliments à chérir pour vaincre la grippe.

Ouais, c'est un peu comme ça que ça peut finir avec l'ail...


Je peux comprendre qu'un moine ne veut pas nécessairement raser les murs du temple étourdit de désirs et affligé d'érections incessantes, mais n'est-il pas jamais malade ? 

L'ail peut renforcer le système immunitaire et soulager un tantinet de la congestion. Comment ? Par une augmentation soudaine de la quantité de sang contenue dans les vaisseaux d'un organe.

Boum !

T'es peinard, tu veux juste te soigner, te reposer, et hop ! te voilà reniflant, suivant pas à pas ton ou ta partenaire, attendant le moment propice pour lui sauter dessus !

Et il y a aussi un autre salaud que les bouddhistes des temples ont oublié : le gingembre.

Dans tout potage, le gingembre est un plus...


Parfait pour résister à la grippe dans toutes ses phases, il abrite le gingérol, qui stimule - entre autres - l'afflux sanguin vers les organes génitaux - et aussi la production de spermatozoïdes chez l'homme.

Comme quoi, la ligne peut être mince entre être grippé puis, soudainement, être pétant de santé !

***

Voici les deux petites pages (ici et ici) que j'ai consultées pour écrire ce court message.

Maintenant, à vous comme moi, d'explorer le monde fascinant des effets des aliments sur le corps et l'esprit !

***

Une superbe journée, Zen (mon chat) est resté sur le balcon avec moi tout près d'une minute, c'est donc dire que le printemps s'en vient...

Sur ce, 1,2,3...Punk !





vendredi 22 février 2013

L'affaire est ketchup!



Cette semaine, j’ai décidé de faire un banc d’essai afin de trouver une bonne recette de ketchup maison.  Je ne recherchais pas une recette de ketchup aux fruits (je déteste ça), mais une recette qui se voulait un bon substitut au ketchup que l’on retrouve en épicerie.

Avec le temps, j’ai pris goût à photographier ma nourriture, hein!

Alors dans le ring, deux recettes de ketchup s’affrontent : celle du site Recettes Secrètes qui se veut une copie parfaite du fameux ketchup Heinz et celle du site Association Manger Santé Bio qui présente une recette de ketchup santé.

Et qu’est-ce qui se marie le mieux à du ketchup? Des frites maison, évidemment!

C’est ce que nous avons fait en ce petit soir de semaine. Je vous suggère d’ailleurs de reproduire ce genre d’activité en famille, car c’est drôlement plaisant!

Les dégustateurs? Mon chum, mon fils et moi!


 



Tout d’abord, le ketchup du site Recettes Secrètes.




Les ingrédients requis pour faire le mélange nous ont laissés de glace. Du sirop de maïs, du sucre, de la pâte de tomate en conserve… pas super santé. Mais, ce sont les mêmes ingrédients qui figurent sur le pot de ketchup Heinz!



Nos commentaires

La texture est attirante, car elle ressemble à ce que nous sommes habitués de consommer.
Il adhère bien à la frite (!) et le goût est vraiment semblable au ketchup commercial.
Il serait possible d’en faire une version avec des ingrédients plus sain et même bio, sans en affecter le goût.
Il faudrait peut-être mettre un peu moins de pâte de tomate.
Il n’en restait plus dans nos assiettes à la fin de notre dégustation, c’est bon signe!


Puis, le ketchup du site Association Manger Santé Bio.




Les ingrédients requis étaient très alléchants et nous imaginions ce mélange comme une alternative intéressante pour nos papilles.



Nos commentaires

Ce ketchup nous a amenés à redéfinir ce qu’on désirait d’un ketchup. Tout d’abord, la texture n’est pas très intéressante et le ketchup n’adhère pas du tout aux frites. Il irait peut-être mieux dans un burger, car il a plutôt la texture d’une tapenade. Mais est-ce que ça vaut vraiment la peine?

Oui, il est plus santé et les ingrédients sont plus rassurants, mais le goût n’est pas vraiment là. Pour mon chum, ce ketchup est comme Pluton la planète pas planète : il ne s’affirme ni en tant que ketchup, ni en tant que tapenade.
De mon côté, il m’a fait penser à la sauce spag sur la poutine italienne et j’ai un sérieux blocage avec la poutine italienne.

De plus, il revient beaucoup plus cher.


Conclusion

On voulait vraiment préférer la recette santé, car j'adore le site de l'Association Manger Santé Bio, mais nos papilles se bloquaient totalement. Est-ce que c’est parce que l’on est habitués à des saveurs artificielles depuis notre enfance? Est-ce parce que le ketchup n’a pas besoin d’être coûteux et fancy pour être aimé? On ne sait trop.

Finalement, on ne refera ni l’un ni l’autre.

Certains disent qu’on choisit nos batailles et la nôtre n’est définitivement pas le ketchup!

On continuera d’acheter notre petit ketchup bio qui dure des mois et des mois, parce que finalement, le truc, c’est peut-être de ne pas trop en consommer justement!

Allez, faites de vos cuisines des laboratoires!

Bonne fin de semaine!



mardi 19 février 2013

Je ne suis pas végétarien (Et pourtant)



Si je suis aujourd'hui cuisinier et que je poursuis un cours à l'interne afin de maîtriser les bases et parfaire mes connaissances, je peux vous dire candidement que je n'aurais jamais parié sur l'atteinte de mon autonomie alimentaire.

Permettez-moi de retourner dix ans en arrière, afin de constater un peu le chemin parcouru...

C'était l'époque où le fait de manger n'était même pas un sujet de questionnement, et très loin encore d'un sujet de discussions.

J'avais faim et je mangeais. Et il fallait que ça soit vite fait, car je ne prévoyais rien à l'avance. Aucun sens de la préparation - étape si cruciale - aucune vision à moyen ou long terme - bref, à la merci des sections congelées et repas préparés de l'épicerie, à genoux devant le fastfood le plus près...

Comme mon chat, il fallait seulement remplir mon écuelle de croquettes ou de ses équivalents pour les humains. Et je ronronnais.



C'est Daniel Pennac qui dit dans Comme un roman qu'à notre époque, le temps que l'on consacre à lire et à vivre une relation amoureuse, c'est du temps volé, qu'on grapille ci et là dans le courant de notre vie au débit furieux. J'ajouterais que le temps de se faire à manger comme il faut est du même acabit.

Mais que s'est-il donc passé pour que ça change ?

***

Je ne suis pas végétarien. Et pourtant...

Au fil des ans, peu à peu, je fus encerclé par une meute de végétariens. Pas des farouches, on s'entend, donc je ne me suis pas senti menacé ! Mais des tenaces...

Des tenaces qui ont adopté ce mode de vie pour différentes raisons. Des proches qui n'ont jamais voulu me convertir - j'utilise ce mot à résonnance religieuse pour manifester mon dégoût des dogmes, qu'ils proviennent des VG ou des Baconators...



Donc, il y a eu la soeur Tofu et sa petite famille. Puis la femme que je fréquentais - puis d'autres ensuite - la soeur cosmique et plus récemment le vieux frère et coloc.

Il y a aussi les ami(es) omnivores qui m'invitent à souper en me spécifiant que le repas sera végé - car ils savent que je ne ferai pas la fine bouche devant un repas sans viande saignante...

Une meute, je vous disais !

Et il y a la réaction de ceux et celles qui savent que j'aime me préparer des trucs végétariens - qui s'assurent donc, inconsciemment ou non, que je ne manque pas de viande dans ma vie. 

Au milieu de toutes ces sollicitations, je ne suis pas à plaindre. Je me sens plutôt désiré !

***

Toutes ces influences dans la balance et la voilà mon évolution vers l'autonomie culinaire. Ne pas craindre de modifier les habitudes et routines, de tout chambouler s'il le faut, de cartographier de nouveaux continents. Faire le bonheur du petit explorateur humaniste en moi et prendre le large...

Henry Miller écrivait quelque part qu'il n'y pas une journée où nous n'envoyons pas valser les plus beaux de nos élans à l'abattoir. Et que la grande majorité d'entre nous vivait en déça de son potentiel.

C'est alors qu'on se met à planifier nos repas longtemps à l'avance, qu'on fait des dizaines de fois une recette avant qu'elle concorde avec nos attentes, qu'on calcule même le cost par portions d'une autre avant de s'écrier :

- Merde, mon gars ! Trois piasses l'assiette généreuse et j'ai mangé comme un roi !

Les croquettes, c'est pour les minous...

***

Et les conquêtes se poursuivent.

Se dépasser. Toujours.

Il est à toi, ce petit texte naïf, influence de ma vie.

Et aussi à toi, qui a volé quelques minutes pour me lire...

Au fait...

...Qu'est-ce qu'on mange pour souper ?




mercredi 13 février 2013

Ceci n'est pas un message de St-Valentin


Je voulais vous faire un petit message d’idées-cadeaux pour la St-Valentin, mais décidément, je m’y prends un peu trop tard…

Voici plutôt mes découvertes artisanales des derniers temps! Tout s’achète sur ce site fabuleux où le fait main est roi : Etsy. Mais rien ne vous empêche de vous lancer dans l’aventure et de fabriquer vous-mêmes cette fausse nourriture à croquer! 

Des beaux petits cadeaux pour les enfants!



***

Je ne connais rien au crochet, mais je trouve ça trop mignon comme jouet pour les enfants. Il me semble que c'est bien plus chouette que de la nourriture en plastique.  Puis, ça me rappelle franchement de bons souvenirs avec mon fils lorsqu'il était tout petit et que nous passions des heures et des heures à jouer au restaurant!
(Moi, je ferais plutôt une tranche de tofu au lieu de la viande! hihi)



Des sushis en feutrine! 
Pas trop compliqué à faire, on peut les créer avec les enfants...



Des petites crevettes en tricot!
Même si je n'en mange pas, je les trouve trop drôles.



Évidemment, il y a des risques lorsque l'on se lance dans la création de nourriture en tricot.
Les asperges, ce n'est peut-être pas une bonne idée.
Ça pourrait ressembler à quelque chose de... euh... spécial.



 
La nourriture miniature, c'est tellement mimi. Je n'arrive pas à saisir comment on peut en arriver à de tels résultats avec de la pâte Fimo.
Quand je vais être très vieille, je vais me lancer là-dedans et je vais aller montrer mes créations à Denis Lévesque. Il pourra ensuite me poser des questions super pertinentes comme Vous êtes certaine que ce n'est pas de la vraie nourriture? Si je mange un raisin, par exemple, ça ne goûtera pas le raisin?



Pour ceux qui ne connaissent pas Denis Lévesque, le voici parodié par Marc Labrèche...





Les Japonais sont forts dans la nourriture miniature. Un petit livre à s'acheter si on aime la précision. 
J'imagine que ça peut devenir une activité très zen pour certains... 





Il y a tout plein de créateurs qui font des bijoux en nourriture miniature sur Etsy.
Ici, des petites boucles d'oreilles vraiment croquables.



J'ai aussi pensé à vous, mes amis omnivores! Un collier en viande!
J'imagine qu'on peut se fabriquer le même en découpant une tranche de steak dans la circulaire IGA.
Ou comment devenir Lady Gaga avec peu de moyens...




Pour les fans de fast food
Drôle d'idée que de porter une bague comme ça, mais il faut avouer qu'elle est quand même bien réussie.



Et petite question à propos du McDo et qui n'a rien à voir avec l'artisanat: est-ce que la nourriture de votre chat sent le McDo chez vous?
Ici, c'est fou, ça sent les frites McDo chaque fois que j'en verse dans son plat!
Je ne sais pas si c'est rassurant...


L'haleine de mon chat sent la nourriture pour chat.


***

Voilà, c'est tout pour aujourd'hui! J'espère avoir éveillé votre appétit et vos sens! Je vous souhaite à tous une très Joyeuse St-Valentin remplie d'amourrrrrrrr!

Moi, je fais comme tous les ans : je décore de façon ultra quétaine jusqu'à ce que tout devienne rouge et rose, on s'habille chic tous les trois et on mange ensemble à la chandelle avec de la musique! 

À la semaine prochaine!




jeudi 7 février 2013

La virilité et les végétariens



Encore aujourd’hui, l’image du mâle viril qui déchire de la viande sanguinolente avec ses dents persiste, bien que la plupart des hommes fassent leurs courses à l’épicerie, cellulaire à la main, en poussant un panier rempli de produits transformés...



L’an dernier, une étude américaine publiée dans le Journal of Consumer Research confirmait que les hommes, autant que les femmes, attribuaient à la viande rouge une étiquette macho et masculine.



Mais qu’en est-il des hommes végétariens? Sont-ils perçus comme moins virils par la société?

Pour en avoir le cœur net, j’ai interrogé trois mâles dignes de ce nom, mais qui ne mangent aucune viande : Martin Roy, 35 ans, un technicien en électronique végétarien depuis maintenant dix ans (mon chum!), mon ami Simon Rivest, un directeur technique, éclairagiste, musicien, sound man et j’en passe (il sait tout faire!), dans la vingtaine et végétarien depuis un an et finalement, mon fils Victor, 11 ans, qui se situe dans un âge plutôt instable émotivement parlant (je rigole) et qui ne mange pas de viande, bien évidemment.


Les hommes et la viande rouge

Selon le chercheur Brian Wansink, l’action de manger de la viande est très importante pour les hommes qui associent viande rouge et virilité :

« Pour les hommes américains forts, traditionnels, machos et gonfleurs de biceps, la viande rouge est un aliment fort, traditionnel, macho, et gonfleur de biceps. »




Martin et Simon le sentent bien dans leurs rapports avec leurs collègues masculins et ils se font toujours agacer. Par exemple, dans le top des commentaires de Simon, on retrouve les « Tu vas raccourcir ta vie de cinq ans vu que ton corps ne développe plus d’anticorps étant donné que tu ne manges plus de viande avec certaines bactéries. », « Faque toi tu vires ta tondeuse à l’envers et tu manges? » et le fameux « Voyons, t’es maigre, faut que tu engraisses! ».

De son côté, après dix ans de végétarisme, Martin les a bien sûr toutes entendues :

« Il y a beaucoup de préjugés et beaucoup de discussions qui reviennent tout le temps à la même affaire. On me dit que si je mangeais de la viande, je serais plus costaud, que je serais plus en forme. Ce qui est étrange c’est que je suis plus en forme que la moyenne et que je suis très énergique. Je ne suis pas « paf » après un repas et je n’éprouve pas le besoin d’aller m’écraser sur le divan pour attendre que ça passe comme lorsque je mangeais de la viande. »

Mais, ce n’est pas n’importe quel genre d’homme qui véhicule de tels propos. La plupart du temps, ils tentent eux-mêmes de répondre à ce standard viril et macho cité par Wansink plus haut. Martin le confirme :

« Ceux qui font beaucoup de blagues avec ça et qui sont réticents au végétarisme sont souvent les gars costauds qui mangent beaucoup de viande. Ils font attention à leur image masculine. Ils vont faire leurs durs, montrent qu’ils aiment se battre, qu’ils sont forts, qu’ils sont dominants dans la société, qu’ils ne sont pas très sensibles... S’ils arrêtaient de manger de la viande, ils auraient peut-être l’impression de devenir des dominés, des herbivores, des proies, car ils ont l’image du chasseur… Malgré que dans “chasseur-cueilleur”, ils ont perdu le bout “cueilleur”, car le primitif mangeait des petites baies (rires). »




En rigolant, Simon résume ainsi cette situation : 

« Le stéréotype du végétarien chiant me gossait d’avance. Maintenant, je me rends compte qu’il y a beaucoup plus de mangeurs de viande chiants et incompréhensifs. Généralement, ils écoutent la soirée du hockey Molson Ex (rires). »


Et si tout commençait à la puberté?

Du côté de Victor, autre son de cloche dans ses relations avec les garçons : 

« Il n’y a personne encore qui parle de manger du bacon ou de gros rôtis. Les gars que je connais ne trouvent pas ça cool non plus de tuer des animaux et ils ne parlent jamais de chasse ou de pêche. Les enfants ne veulent pas tuer les animaux. ».

À 11 ans, le concept de mâle viril ne s’est pas encore tout à fait incrusté dans la tête des copains de Victor. Dans sa classe, ces derniers sont intéressés par le végétarisme, ils sont curieux et posent des questions. Même s’ils font quelques fois des blagues à Victor et lui demandent de goûter à la viande pour rire, eux-mêmes mangent quelques fois du tofu à la maison et ils aiment ça.

Mais il y en a toujours qui vont un peu plus loin et qui découragent Victor :

« Un ami m’a dit : moi j’ai besoin d’hormones de croissance dans la viande pour grandir… (soupirs) Il veut devenir joueur de basket… ».





Et les femmes dans tout ça, cherchent-elles la virilité?

Dans l’étude citée plus haut, il est dit que les femmes associent aussi la virilité à la consommation de viande rouge. Mais la femme d’aujourd’hui cherche-t-elle encore le stéréotype de l’homme protecteur avec de gros bras qui chasse pendant qu’elle s’occupe des enfants?

Pour Martin, les femmes rechercheraient davantage les hommes qui ont confiance en eux. Les végétariens, même s’ils ne présentent pas les caractéristiques de l’homme viril tant véhiculées, démontrent, en respectant leurs convictions, qu’ils font des choix réfléchis et renseignés. Et comme ils ne font pas attention à ce que les autres pensent d’eux, ils semblent avoir plus confiance en eux.


Mon végé préféré de tous les temps!


Le végétarisme, technique de drague

Les hommes que j’ai interrogés sont unanimes : le végétarisme rapproche des femmes.

« Depuis, que je suis végé, j’ai ajouté des numéros de téléphone de filles granolas dans mon cell à une rapidité totalement inattendue! » raconte Simon.

Même chose pour Victor, même s’il n’a que 11 ans (je vais devoir le surveiller) : 

« Il y a déjà une fille qui m’a approché parce que j’étais végé. Elle a dit qu’elle voulait devenir végé comme moi (rires). Tsé, j’attire l’attention en étant végétarien. Je suis plus différent et on me remarque plus. Tout le monde me connait comme Vic le végé. ».

En général, selon les commentaires recueillis, les femmes sont plus ouvertes aux changements alimentaires et savent qu’une trop grande consommation de viande peut nuire à la santé. Elles ne se moquent pas des végétariens et de leurs choix, mais cherchent plutôt à en savoir davantage sur les nouveaux aliments et les combinaisons nutritives. Ainsi, être végétarien aurait tendance à provoquer l’effet contraire et à rapprocher des femmes plutôt que de les éloigner à cause d’un manque de virilité.

Et passer du temps avec quelqu’un en partageant des intérêts communs a sans doute plus de chance d’aider à développer une relation durable que le contraire, que l’on mange de la viande ou non!





Les stéréotypes doivent changer!

L’image du mâle viril mangeur de viande n’a plus sa place en 2013. Pas seulement parce qu’elle est complètement dépassée, mais aussi, parce qu’elle est dangereuse pour la santé des hommes.

Selon le nutritionniste Bernard Lavallé, « les hommes sont moins portés à aller consulter les professionnels de la santé et ont habituellement une alimentation plus pauvre que les femmes ».

Et pourquoi? Parce que les stéréotypes sont bien ancrés dans leurs cerveaux. Manger plus de légumes et changer ses habitudes alimentaires sont considérés comme des comportements plus féminins.

« Une étude qui a analysé les articles du magazine Men’s Health a observé que les hommes étaient encouragés à manger à l’extérieur plutôt que de cuisiner à la maison, à manger des aliments et de la viande transformés et à boire de la bière. », rapporte BernardLavallé.

Un exemple? Voilà comment on veut que vous changiez votre alimentation les gars… Une gars-iète (le néologisme le plus laid de la terre)…





Et la virilité, où se cache-t-elle alors?

Et si la virilité s’exprimait aussi dans des comportements tout à fait ordinaires comme s’occuper de ses enfants, échanger avec ses amis et parler de ce que l’on ressent?


BD de Jeffrey Brown Dath Vader and Son


Un homme est un homme, peu importe ses habitudes alimentaires ou son orientation sexuelle.

Et comme le dit Simon à la blague, un seul moyen d’en être sûr : « Drop your pants! »




Merci à mes trois « virils » végétariens pour ce temps accordé!

Sources:

http://fr.canoe.ca/hommes/seduction/archives/2012/05/20120522-093239.html
http://www.atlantico.fr/pepites/vrais-males-mangent-viande-rouge-c-est-prouve-366436.html
http://www.bodyscience.fr/?Pourquoi-les-hommes-evitent-les
http://www.extenso.org/blogue/manger-sante-n-est-pas-viril/30/


***

Demain, c'est au tour de Monsieur Jambon! D'ici là, je tenais à vous dire un gros merci pour tous ces nouveaux like sur notre page facebook! Petit like, après petit like, lentement, mais sûrement, on se dirige vers le 100!

Bonne fin de semaine... brrrrrrr... il fait toujours aussi froid au Québec...