mardi 5 juin 2012

Encore et toujours le culte du corps


Depuis quelque temps déjà, je vois des femmes « liker » ce genre de photo sur Facebook. 



Je dois vous avouer, d’emblée, que je ne comprends pas trop le phénomène. Mais dans ma petite tête, deux images se rejoignent...



À priori, ces deux femmes recherchent la perfection par le biais de leur enveloppe corporelle. Mais peut-on vraiment proclamer que celle de gauche est malade contrairement à l'autre?
 
Vouloir à tout prix changer son corps par tous les moyens possibles

Selon la philosophe Marie Guyot-Roussel : « l’époque, mettant en avant le commerce et la consommation, a transformé notre rapport au corps, dans la mesure où il est un souci pour nous, non parce qu’il est considéré pour lui-même, mais parce qu’il est prétendument ce qui, transformé, nous donnerait un supplément d’être, comme, pourrait-on croire, posséder tel ou tel objet nous procurerait une identité».

Avoir enfin un corps de fitness model ou de mannequin nous procurerait une identité au même titre que de posséder un IPhone ou une piscine en banlieue? 


C’est le genre de société dans laquelle nous vivons? Nous ne sommes que des produits de consommation?

Selon une autre philosophe, Emmanuel Malherbet : « En somme, le culte du corps se développerait sur le refoulement de la dimension pensante du corps. […] Ainsi l’affirmation des valeurs du corps tient-elle d’abord dans la négation et le rejet, parfois brutal, de celles de l’esprit. »


Mais un esprit sain dans un corps sain alors?

Le sport, c’est sain, mais modérément : « Il existe donc un consensus que partagent les chercheurs et les praticiens sur le rôle que peut jouer l’activité physique au niveau des répercussions négatives de la dépression : inactivité, isolement, baisse de l’estime de soi, trouble de l’image du corps, inquiétudes somatiques… » (Institut national de la santé et de la recherchemédicale français)

Cependant, lors de surentrainement, le contraire peut se produire. Les sportifs s’isolent de leur environnement familial et social (qui peut s’entraîner trois heures par jour sans couper un peu de temps quelque part?) et développent souvent de nombreux symptômes physiques et psychologiques : blessures, irritabilité, troubles du sommeil, perte d’estime de soi… (Mette Anthony, Université de Bordeaux).

D’autant plus que dans le monde du fitness, les sportifs consomment beaucoup de suppléments alimentaires. Et vous savez ce que le Dr. Richard Béliveau et moi pensons des surplus de protéines

Le nutritionniste-diététiste Martin Fréchette a même découvert, lors d’une étude portant sur les athlètes d’élite, que 81 % d’entre eux n’en avaient pas besoin. Alors en ce qui concerne monsieur et madame qui s’entraînent à coups de shake



Valoriser l’activité physique

À l’école de mon fils, ils ont eu, un jour, l’idée de faire venir Hugo Girard, l’homme fort du Québec, afin d’encourager les jeunes à se bouger les fesses.

Mon fils était très excité par cette rencontre. Cet homme sympathique les a bien fait rire et par la description de son parcours ardu, il leur a montré qu’il fallait s’accrocher à ses rêves dans la vie. Mon fils est même revenu avec une photo d’Hugo Girard autographiée dans son petit sac à dos.



Valoriser l’activité physique auprès des jeunes avec une belle pub de suppléments, il n’y a pas à dire, c’est très chic.

Si vous voulez en savoir plus sur ces femmes qui adorent s’entraîner, je vous conseille cet excellent reportage de Patrick Lagacé aux Francs-Tireurs qui compare ce phénomène à… une religion.


Sources