Depuis quelque temps déjà, je
vois des femmes « liker » ce genre de photo sur Facebook.
Je dois vous avouer, d’emblée,
que je ne comprends pas trop le phénomène. Mais dans ma petite tête, deux
images se rejoignent...
À priori, ces deux femmes
recherchent la perfection par le biais de leur enveloppe corporelle. Mais
peut-on vraiment proclamer que celle de gauche est malade contrairement à l'autre?
Vouloir à tout prix changer son corps par tous les moyens possibles
Selon la philosophe Marie Guyot-Roussel : « l’époque, mettant en avant le commerce et
la consommation, a transformé notre rapport au corps, dans la mesure où il est
un souci pour nous, non parce qu’il est considéré pour lui-même, mais parce
qu’il est prétendument ce qui, transformé, nous donnerait un supplément d’être,
comme, pourrait-on croire, posséder tel ou tel objet nous procurerait une
identité. ».
Avoir enfin un corps de fitness model ou de mannequin nous
procurerait une identité au même titre que de posséder un IPhone ou une piscine
en banlieue?
C’est le genre de société dans laquelle nous vivons? Nous ne
sommes que des produits de consommation?
Selon une autre philosophe, Emmanuel Malherbet : « En somme, le culte du corps se
développerait sur le refoulement de la dimension pensante du corps. […] Ainsi
l’affirmation des valeurs du corps tient-elle d’abord dans la négation et le
rejet, parfois brutal, de celles de l’esprit. »
Mais un esprit sain dans un corps sain alors?
Le sport, c’est
sain, mais modérément : « Il existe donc un consensus
que partagent les chercheurs et les praticiens sur le rôle que peut jouer
l’activité physique au niveau des répercussions négatives de la
dépression : inactivité, isolement, baisse de l’estime de soi, trouble de
l’image du corps, inquiétudes somatiques… »
(Institut national de la santé et de la recherchemédicale français)
Cependant, lors de
surentrainement, le contraire peut se produire. Les sportifs s’isolent de leur
environnement familial et social (qui peut s’entraîner trois heures par jour
sans couper un peu de temps quelque part?) et développent souvent de nombreux
symptômes physiques et psychologiques : blessures, irritabilité, troubles
du sommeil, perte d’estime de soi… (Mette Anthony, Université de Bordeaux).
D’autant plus que dans le
monde du fitness, les sportifs
consomment beaucoup de suppléments alimentaires. Et vous savez ce que le Dr. Richard Béliveau et moi pensons des surplus de protéines…
Le nutritionniste-diététiste
Martin Fréchette a même découvert, lors d’une étude portant sur les athlètes d’élite,
que 81 % d’entre eux n’en avaient pas besoin. Alors en ce qui concerne
monsieur et madame qui s’entraînent à coups de shake…
Valoriser l’activité physique
À l’école de mon fils, ils
ont eu, un jour, l’idée de faire venir Hugo Girard, l’homme fort du Québec,
afin d’encourager les jeunes à se bouger les fesses.
Mon fils était très excité
par cette rencontre. Cet homme sympathique les a bien fait rire et par la
description de son parcours ardu, il leur a montré qu’il fallait s’accrocher à
ses rêves dans la vie. Mon fils est même revenu avec une photo d’Hugo Girard
autographiée dans son petit sac à dos.
Valoriser l’activité physique
auprès des jeunes avec une belle pub de suppléments, il n’y a pas à dire, c’est
très chic.
Si vous voulez en savoir plus
sur ces femmes qui adorent s’entraîner, je vous conseille cet excellent
reportage de Patrick Lagacé aux Francs-Tireurs qui compare ce phénomène à… une
religion.
Sources