Lorsque je demeurais à Montréal,
nous avions un petit appart.
Nous devions plier la table après
les repas pour optimiser l’espace (merci IKEA!).
Nous étions obligés de rentrer
notre ventre pour traverser l’étroit couloir qui s’offrait à nous entre le
comptoir de cuisine et le réfrigérateur.
La porte n’ouvrait pas au complet
dans la salle de bain, elle heurtait la toilette. La sécheuse? On la retrouvait
dans la chambre de mon fils. Et la laveuse, bien elle était à côté du poêle
dans la cuisine.
Pratique? Pas tellement. Nous
avions acheté un sac de quinoa afin de goûter à ces petits grains qui éclatent
sous la dent. Un sac bio, 10 $. Un luxe pour notre petite famille qui
commençait dans la vie.
Le sac résistait à ma grande
force musculaire. Sans ciseaux près de mes mains, le sac en avait profité pour
exploser. Le contenu s’était infiltré dans tous les petits trous vacants de ma
laveuse…
Alors là, vous pouvez avoir trois
réactions :
1- Ayoye! Quel dégât! Pauvre toi!
2- Euh… quéssé ça du quinoa?
3- J’en ai rien à foutre de ton histoire, moé chu
déjà allé à Cancun.
Si votre réponse est un :
Merci, quelle compassion! Je suis profondément touchée!
Si votre réponse est deux :
lisez ce qui suit.
Et finalement, si votre réponse
est trois : Mais que faites-vous ici? Ah oui, vous devez être tombés sur
ce blogue en écrivant pénis de taureau sur Google comme bon nombre de curieux dans votre genre…
Quinoa
Bizarrement, le quinoa, bien qu’on
en parle depuis plusieurs années, n’est pas toujours très connu des
consommateurs québécois. Pour les végétariens, ça va, on connait en général ses
sources généreuses de protéine, de fer et de calcium. Il y en a aussi qui l’aiment
bien, car il ne contient pas de gluten et que ça fait de bonnes petites
salades.
Capsule informative : le
quinoa est d’origine bolivienne et il pousse généralement dans des régions très
élevées en altitude (jusqu’à 4200 mètres) où il fait très froid et où le vent
est roi. Il existe plusieurs variétés et n’est pas à proprement dit une
céréale, mais bien une graine. Une tite graine.
Le quinoa, avant de s’aventurer
sur les tablettes des gens du Nord, n’était pas un produit de luxe. Il était
consommé par les paysans boliviens et boudé par les gens de la ville. La
culture difficile du quinoa a fait quitter bon nombre de cultivateurs des
montagnes étant donné le faible potentiel monétaire existant de l’époque.
Mais un jour, le Pérou a littéralement tripé
sur le quinoa. Il est devenu le client numéro un des Boliviens. Puis, les
Européens et les Nord-Américains ont dit Wow,
quelle belle découverte! On va pouvoir vendre ça cher pis rendre ça tendance.
Tout le monde va s’entretuer pour un sac de quinoa à 10 piastres. On va faire des
sacs super durs à ouvrir, les cons vont en renverser partout et en racheter
continuellement!
Répercussions
Les cultivateurs sont donc retournés
au champ afin de trimmer dur pour les gros mangeurs du Nord. Ils se sont mis à
faire du quinoa une culture intensive. C’était une vraie révolution
industrielle.
Ils ont fait entrer les tracteurs
dans les champs afin de produire plus en moins de temps. Ils ont fait de leurs
plaines des monocultures de quinoa. Certains Boliviens se sont même mis à s’engueuler
pour les territoires, ces mêmes qui les avaient délaissés peu d’années
auparavant.
Résultat? Les sols se sont mis à
s’éroder sous le poids des tracteurs et la terre s’est fragilisée dû à la
monoculture. Bref, comment gâcher une culture millénaire à la sauce production industrielle de masse. On est
pas mal bons là-dedans les humains.
Solutions
Depuis quelques années, on a
intégré la notion de commerce équitable dans la production de quinoa. Le
spécialiste de la culture du quinoa en Bolivie, Thierry Winkel, estime que
cette manière de cultiver la terre entraîne des répercussions moins lourdes
pour l’environnement.
Les agriculteurs ne mettent plus tous
leurs œufs dans le même panier en favorisant aussi d’autres cultures dans leurs
champs. Ils commencent à développer économiquement les régions où pousse le
quinoa.
Bref, tout est bien qui finit
bien dans le monde du commerce équitable. Du moins, pour le moment!
Pour les curieux
Salade quinoa du Commensal
1 t de petites tomates cerise
coupées en quartier
1t de poivrons de couleurs
variées (ou juste des rouges)
¼ t de persil frais haché (ou
séché)
1 c. à soupe de coriandre hachée
Pour le quinoa
1 t de quinoa
1 ¼ t d’eau
2 carottes râpées
1 t de maïs en grains (le
congelé, c’est parfait!)
Sel et poivre
Vinaigrette
2 c. à soupe de jus de citron
3 c. à soupe de vinaigre de cidre
¼ t. d’huile végétale (canola,
tournesol, etc.)
1 c. à thé d’ail haché
1 c. à thé de gingembre haché
1 c. à thé de cumin moulu
Sel et poivre
Directives
Rincer le quinoa à l’eau froide
dans un tamis. Amener à ébullition le quinoa, l’eau, le sel et le poivre. Cuire
à feu doux pendant 15 minutes et éteindre le feu. Ajouter les carottes râpées
et le maïs. Mélanger et laisser reposer à couvert pendant 20 minutes. Réserver
au frigo.
Mélanger tous les ingrédients de
la vinaigrette à l’aide d’un fouet. Réserver.
Dans un grand bol, mélanger le
quinoa, les tomates, les poivrons, le persil, la coriandre et la vinaigrette.
Manger!
Sources :