jeudi 20 septembre 2012

J'ai écouté la radio de Québec



J’ai écouté la radio de Québec.



Pas celle où les filles parlent avec un drôle d’accent en répétant des « à cause que » et où les gars s’insurgent en prenant de longues pauses sur des sujets comme les stationnements non adaptés pour les pick-up ou la prolifération dangereuse des cyclistes dans la ville, non, l’autre.

Bon, ils font peut-être ça eux autres aussi, je ne sais pas, je ne les écoute jamais.

Mais là, j’étais en voiture et j’ai entendu un petit monsieur s’exprimer sur la santé et l’éducation : Pierre Lavoie. Pour ceux qui ont des enfants ou pour ceux qui sont férus de jogging, vous avez sans doute déjà entendu parler de lui.

Bon, il ne fait pas de jogging là-dessus, mais vous comprenez...


Triathlonien, conférencier, initiateur du Grand défi Pierre Lavoie, ce dernier travaille fort pour éduquer les nouvelles générations en ce qui concerne l’importance des habitudes de vie sur la santé.

Vous pouvez écouter son entrevue à l’émission de Gilles Parent en cliquant sur ce lien. Sinon, voici un petit résumé de ce que j’y ai retenu.

Pour lui, ce qui est primordial, c’est l’éducation. Et malheureusement, l’éducation n’est une priorité pour personne. La priorité, c’est la santé.

Bizarre que ce soit l'image qui nous vient en-tête quand on parle de santé...

Mais il y a un non-sens à investir de plus en plus en santé et de moins en moins en éducation.

En ce moment, 46 % de nos impôts sont injectés dans le système de la santé. On investit 2,3 milliards de dollars dans la construction de deux gros hôpitaux à Montréal. On donne 800 millions pour l’hôpital Maisonneuve-Rosemont. Tout le monde trouve cela normal et pourtant…

80 % des hospitalisations sont dues à nos mauvaises habitudes de vie : hypertension, diabète de type II, cancers (un sur deux). 80 % des hospitalisations pourraient être évitées si les gens étaient éduqués et s’ils changeaient leurs habitudes de vie. 80 %!!! Vous vous rendez compte?




Un mode de vie sain, ce n’est pas très compliqué : bouger 300 minutes par semaine, ne pas fumer et bien s’alimenter. Et combien de Québécois adoptent ce mode de vie?

Seulement un maigre 12 %.

L’espérance de vie augmente d’un an tous les cinq ans, ce qui n’est vraiment pas une bonne chose. 

Pourquoi?

Actuellement, les hommes vivent en moyenne 79 ans et les femmes 83 ans. On pourrait se réjouir de ces données, mais il y en a une autre qui chamboule tout : l’espérance de qualité de vie.




Celle-ci est beaucoup moins élevée avec 64 ans en moyenne. Ce qui veut dire qu’entre 64 ans et 83 ans, c’est le système de santé qui paie pour tous ces gens qui n’ont pas de saines habitudes de vie, c’est-à-dire, vous.





Pierre Lavoie garde espoir. Il est persuadé que les nouvelles générations qui poussent changeront la donne. Selon lui, depuis plusieurs années, les enseignants font un travail remarquable d’éducation et de conscientisation auprès des jeunes, même avec de minuscules moyens.

Et les entreprises n’auront pas le choix d’emboiter le pas, car étant donné qu’on prendra notre retraite de plus en plus tard et qu’on travaillera ainsi plus longtemps, les assurances collectives coûteront une fortune pour celles-ci qui n’auront plus les moyens de les payer.




Je termine avec ceci. Pierre Lavoie dit que dans chaque modèle de société, lorsque l’on veut changer des habitudes, on doit arriver à un point de rupture. Ce point de rupture se situe à 25 %. Lorsque 25 % d’une population change, le reste de la population se met en branle.

Au Québec, 12 % de la population a décidé de changer et d’investir dans sa santé. Il ne reste pas beaucoup de chemin à faire, mais il en reste.

Tout passe par l’éducation. À l’école, certes, mais aussi à la maison quand vous vous renseignez sur l’alimentation, quand vous essayez de nouvelles recettes et quand vous sortez jouer dehors avec vos enfants après le souper au lieu de vous écraser devant la télé.

Il faut prendre un virage, maintenant.

Si Pierre Lavoie passe dans votre coin, ne le ratez pas. Vous ne serez pas toujours aussi chanceux que moi en écoutant la radio de Québec.