mercredi 28 novembre 2012

Bières et Jambon : L'angoisse houblonnée


(Une semaine après l'augmentation du prix de la bière...)

Jambon boit du café. Il l'achète à la brûlerie tout près de chez lui. Il aime bien y aller parce que les baristes de la place sont bien jolies. Son café favori est le Bleu nuit

Il lisait un truc l'autre jour à propos du cerveau et ses automatismes, comme quoi la part de l'inconscient dans nos décisions était de plus en plus grande, plus on en savait sur notre tête et ses trésors.

Il se doutait bien que dans un recoin de sa tête il y avait une Emmanuelle qui se...heu...bon... qui lui suggérait d'acheter ce café, mettons.



Donc, Jambon boit du café. Il boit du café parce qu'il n'est pas midi et qu'il y a toujours bien des limites même quand on est en congé...

Hier, il a acheté une bière (500ml). La Houblon frais de la microbrasserie La Chouape (Lac-St-Jean). Il a déboursé sept dollars pour cette bouteille. Sept grosses piasses - et quelques sous, j'oubliais, soit presque l'équivalent de la hausse.



À ce prix-là, il aurait pu s'acheter un six-pack de bibines, se griser à peine et rien goûter. 

Il a préféré la première option, comme de plus en plus de Québécois(es).

***

Je relis cette chronique et je ne peux que sourire un brin devant cette panique. Il fallait que le jour du budget les microbrasseries québécoises soient en congrès. Il fallait que le budget les concerne. Pire, il fallait qu'elles ne soient au courant de rien.

La totale. Et je ne me moque pas.

Le gouvernement a commis deux erreurs dans cette histoire : une communication défaillante avec tous les joueurs de l'industrie et la demande de cette photo de tout ce qu'il y a comme alcool au Québec en moins de douze heures - absolument loufoque.

La fameuse photo...Bon, elles sont déjà toutes bues...Damn...


Il est clair que ce gouvernement veut profiter de la manne des Fêtes pour refaire le plein - c'est pathétique d'en être rendu là, mais on peut comprendre - il n'y a plus d'audace à Québec depuis combien d'années déjà ?

Cependant, y a-t-il lieu pour les microbrasseries de s'inquiéter ?

Pas tant que ça, même si elles ne peuvent se permettre de perdre 82 million$ minimum comme Monsieur Molson et ses Canadiens errants un peu partout sur le globe.



Non, je ne suis pas inquiet. Comme je voulais tant bien que mal l'illustrer plus haut, la demande augmente pour les microbrasseries québécoises et ce n'est pas quelques sous de plus la bouteille qui vont la ralentir.

C'est d'ailleurs cette demande qu'elles doivent bien gérer : par une production et une distribution soutenues - ce qui n'est pas toujours le cas.

Encore une fois, on peut comprendre. Le laps de temps entre le succès d'une microbrasserie et la nécessité d'investissements pour améliorer la production et assurer la distribution est souvent restreint.

Bref, pour elles, se retourner sur un dix sous, c'est un peu la routine...

***

Pour finir, une suggestion : une bière vraiment amère, avec un fort degré en alcool, baptisée: L'angoisse houblonnée.

À boire en faisant son rapport d'impôt...

Peut-être que Brasseurs Illimités y pense déjà...