mercredi 14 novembre 2012

Chez les Anciens Canadiens


Plus tôt cette année, je relisais avec une certaine délectation Les Anciens Canadiens, de Philippe Aubert de Gaspé. Outre mes retrouvailles avec les inoubliables héros de ce roman - Jules, le Canadien, sa soeur Blanche et Arché, l'Écossais - ce furent aussi les descriptions de l'auteur des repas canadiens de l'époque - on se retrouve dans les années précédant la Conquête - qui attirèrent mon attention. 

Halte-là, les Anciens Canadiens sont là...


Pourquoi ? Peut-être parce que je suis un tourmenté qui ne pense qu'à boire ou à manger, ou peut-être parce que je suis un insatiable, qui pense déjà en mâchant ce qu'il dévorera plus tard.

Peut-être. Mais parions qu'il y a un coin de ma tête - fortement occupé, d'ailleurs - qui se consacre à ce blogue et qui cherche constamment à partager avec vous des informations glanées ci et là. 

Ceci dit, si vous n'avez pas lu ce livre, ne vous gênez pas. Par contre, pour la suite, je vous invite à un petit survol virtuel du monde alimentaire de la Nouvelle-France, que vous pouvez parcourir ici dans son entité.

De l'abondance et des abus

Pour tout colon, c'est d'abord l'abondance du gibier et les nouveautés - le maïs, la pomme de terre (dite impropre à la consommation humaine, au 17e siècle), la citrouille, par exemple - qui changent la donne par rapport au monde connu du continent européen. 
Si, peu à peu, ces aliments sont intégrés aux repas des nouveaux arrivants - Ô beautés des métissages ! - l'histoire de ce plat national qu'est la tourtière nous démontre que la ligne est mince entre l'abondance et l'abus.



Il était une fois un pigeon voyageur, qu'on avait baptisé Tourte. Tourte aimait bien vivre en groupe - il avait des tas et des tas de copains. Maman Tourte ne pondait qu'un oeuf par printemps qu'elle couvait à temps partiel avec Papa Tourte. 

La société Tourte était vraiment homogène - elle s'envolait comme un seul individu, asssombrissait le ciel et bombardait de cacas d'oiseaux les colons outrés des parages. Mais ceux-ci avaient des fusils. Et puisqu'ils savaient l'animal délicieux à farcir une tarte, ils tirèrent un peu partout dans les airs et tombèrent les tourtes.

Ainsi Tourte s'éteignit. Tout comme toute morale à cette histoire.

Mon once le matin

Quoi de mieux que des bouchées de pain trempées dans une tasse d'eau-de-vie pour bien commencer la journée ? Je vous le demande. Jim Morrison savait ce qu'il disait quand il a écrit cette ligne fameuse « Woke up in the morning and get myself a beer » (Roadhouse Blues).
C'était pourtant le rituel de nos ancêtres. Ça fortifiait le corps, qu'ils disaient. 

Par la suite, c'était la ripaille.
Très modeste au départ - miche de pain avec potage aux légumes - ou tout simplement soupe à l'oignon (très prisée), les plats de résistance évoquent l'abondance citée plus haut : oie rôtie aux pommes, pots-au-feu, volaille rôtie et bardée, anguille fumée ou poulamon frit - voilà pour le menu de la majorité.
Diantre ! Un pot-au-feu végétarien ! - voilà pour le menu de la minorité ! ;)
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Ce petit texte n'étant qu'une mise-en-bouche, je vous invite à visiter le musée virtuelle de la Nouvelle-France, en cliquant sur le «ici» faisant des beaux yeux un peu plus haut.
Bon, ça ne déconne pas autant là-bas, mais c'est bien fait et bien documenté.