jeudi 31 janvier 2013

Qu'est-ce que tu manges pour être belle de même?



Ça fait dix ans que je suis végétarienne et ça fait dix ans qu’on me pose la même question :

Tu manges quoi?

Bizarrement, tout le monde se foutait de ce que je pouvais bien manger quand j’étais omnivore. Je me serais empiffrée de fast food tous les jours et personne ne m’aurait critiquée. Par contre, quand j’ai décidé d’arrêter de manger de la viande, tout à coup, les gens autour de moi se sont mis à s’inquiéter de ce que j’ingurgitais… et ce n’était pas toujours les personnes les mieux placées pour me conseiller!


Hey! C'est quoi ça? Tu vas tomber malade si tu ne manges pas de viande!

Mais il y a aussi plein de gens curieux et ouverts qui ont juste envie de savoir ce qu’on peut bien manger quand on est végétarien ou végétalien. Par intérêt, mais aussi par ce qu’ils comprennent l’impact de la consommation de viande industrielle sur la santé et l’environnement.

Alors, voilà, j’ai fait une hipster de moi-même, Instagram en moins, et j’ai photographié ce que je mangeais pour vous donner une petite idée. Il n’y a pas d’artifices et je n’ai pas tenté de vous épater (vous allez le constater avec les photos). Il s’agit de repas de semaine bien ordinaires qui ne demandent pas trop de temps.

Pourquoi? Parce que nous sommes une petite famille, parce qu’il faut reconduire notre fils à ses activités, parce que mon chum a des horaires assez dingues parfois et que moi, je travaille souvent jusqu’à très tard en soirée à la maison (bref, on est humains!). Mais pour nous, les repas en famille, c’est sacré. On ne cuisine que le soir et le midi, on mange les restes du souper. Simple comme tout.
Dans ces photos, vous verrez aussi l’objectif Zéro Gaspillage que nous nous sommes fixés cette année. On ne laisse plus rien mourir dans le frigo. On se creuse les méninges et on réinvente. On devient par le fait même, passionnés de ce que l’on mange!

À table!


***


Le menu est du mardi au mardi, ne me demandez pas pourquoi, ça fait déjà deux semaines de ça et ma petite cervelle a déjà tout oublié!


Mardi 

Pâté chinois végétarien et laitue rapido

Le mélange est fait de flocons d'avoine, de mie de pain, d'oignons, de graines de tournesol, de levure et d'épices.
Je ne suis vraiment PAS une fan de pâté chinois et mon fils n'aime pas trop les pommes de terre, mais il se trouve que je sors avec un gars qui organisait des concours du meilleur pâté chinois avec ses amis quand il était jeune(!), alors on en fait pour lui faire plaisir!
La recette est de Michel Jodoin (oui, celui dont je parle tout le temps) et je l'aime vraiment. 
Mon amie avait laissé du fromage quand elle est venue souper quelques jours avant, alors je l'ai gratiné (objectif zéro gaspillage)!
Mon chum a fait la purée, c'est pour ça qu'il y en a deux tonnes.




Mercredi

Sauté vert

Pâtes chinoises, céleris, poivrons, brocolis, bok choy, champignons, oeufs, graines de citrouille dans une sauce que je fais à l'oeil : mirin, tamari, huile de sésame et miso.
J'étais toute seule avec mon fils ce soir-là et il nous restait plein de légumes verts dans le frigo.
On adore les sautés tous les deux et on en profite pour bouffer plein de champignons quand mon chum n'est pas là, car il n'aime pas la « texture » de ces derniers.




Jeudi

Craquelins pommes et cheddar fort
Crème de chou-fleur à l'indienne
Tofu Tikka en brochettes sur basmati

Monsieur Jambon est venu souper à la maison ce soir-là, alors on a fait un petit effort.




Craquelins, cheddar vieilli Perron et pomme du Québec

L'avantage d'avoir un enfant de onze ans qui adore cuisiner. 
Il voulait faire lui-même ces entrées, alors il nous avait fait acheter tout ce qu'il fallait. Ok, ce sont des biscuits Ritz, mais sa petite recette était mmm...




Pour la crème j'ai oublié de prendre la photo. Oui, je mange avec une petite cuillère, je suis vraiment bébé. 
Encore une recette de Michel Jodoin. Avec du lait de coco plutôt que de la crème. Je rajoute beaucoup de pâte de cari.



Michel Jodoin strikes again! Les brochettes sont marinées dans un tandoori masala maison (mélange d'épices indiennes).
Comme on peut le constater, le party était pogné et on a oublié les brochettes dans le four.
La petite sauce, c'est du yogourt nature mélangé avec le tandoori masala.

Vendredi

Poivrons farcis à l'orge et au feta


Il restait des poivrons, un morceau de fromage feta... On les a récupérés dans une recette de Ricardo que je fais depuis longtemps. La photo n'est pas si appétissante, mais il était vraiment tard, ce soir-là, et nous étions exténués.
Je fais mon bouillon de poulet (pas de poulet) maison et ma chapelure!

Samedi

Mon chum a fait des gaufres sans oeufs aux pépites de chocolat pour déjeuner/dîner!




Pour le souper... un souper restant!

On récupère les pâtes chinoises et on fait un sauté aux mangues improvisé.
On fait griller des restants de pitas avec de l'huile et des épices (qu'on oublie au four).
On lance des panais, des patates douces et autres ingrédients pour faire un végé-pâté maison et on fait brûler des patates grecques maison dans le four (décidément, le four, ce n'était pas notre truc cette semaine-là!).




Dimanche 

Tourtière végé et salade de chou maison

Là, on avait affaire à un frigo plus que vide.
J'ai improvisé une tourtière avec un reste de légumineuses au congélo et une salade de chou rouge pomme, noix de Grenoble et carottes.
Le chou, c'est l'enfer, quand tu en achètes, tu en as pour trois siècles.
La tourtière est inspirée de celle de Joël Legendre et la salade de chou ressemble à celle-ci.
Ma recette de pâte, c'est celle du Veganomicon (on peut avoir la recette sur ce blogue). Elle est géniale!




Lundi

Boucles au brocoli
Croûtons à l'ail
Tomates et bocconcinis

Pâtes super simples, mais ultra bonnes. C'est du faux jambon Yves Veggies pour remplacer la pancetta et pour faire changement.
Je fais griller des graines de citrouille au lieu des noix de pin, ça revient pas mal moins cher.
Les tomates, c'est de la récup des tomates laissées par mon amie! 
Le secret de ce repas, c'est de garder un peu d'eau de cuisson des pâtes pour lier le tout.




Mardi

Shahi Tofu, brocolis, pain naan et basmati

Bon, nous sommes démasqués. Ici, on tripe solide sur la bouffe indienne. J'en mangerais tous les jours.
Eh oui, c'est ENCORE une recette de Michel Jodoin et elle est extraordinaire!
La sauce est faite avec des noix d'acajou trempées dans le lait de coco et passées au mélangeur.
Il utilise du paneer, mais moi, j'aime beaucoup trop le tofu pour mettre du fromage à la place.
Évidemment, je rajoute à tout ceci, une tonne de pâte de cari!




***


Voilà, j'ai partagé avec vous une petite partie de mon assiette, de ma vie.

Avec tout ça, on mange aussi des fruits, des noix et des desserts faits maison de temps à autre. On boit aussi du lait de soya... Des fois, on sort de chez nous et on mange chez les autres ou au resto. Ben oui, on fait ça nous autres aussi!

Pour le déjeuner, les gars mangent des céréales et moi, je fais présentement une fixation sur les bagels de la boulangerie Bagel Maguire à Québec recouverts de tartinade de faux fromage.

Pis oui, on mange aussi des cochonneries de temps en temps : biscuits, chocolat, chips, etc. On boit de la bière, du café, du thé et du vin. Mon fils aime bien boire du moût de pomme et de la San Pellegrino dans les partys... Nous ne sommes malheureusement pas parfaits!

Qu'est-ce que je mange, moi, la végétarienne? Ben, ça ressemble pas mal à ça... 

Bonne fin de semaine!

Merci d'être si nombreux à nous visiter! N'hésitez pas à liker notre page!


mercredi 30 janvier 2013

Au tournoi de hockey pee-wee, j'ai mangé...



Dimanche dernier, j'ai passé la journée à l'aréna de Montmagny, dans le cadre du tournoi de hockey pee-wee.



J'y étais pour l'hommage posthume donné à mon grand-père Georges, fondateur du tournoi. Et aussi pour remettre à l'équipe gagnante de la classe B le trophée à son nom, en son honneur.

À droite, l'équipe championne et le fameux trophée.


Déjà dans les estrades à 8h, il a bien fallu que je me ravitaille d'un déjeuner et d'un dîner, entre les périodes. Si je n'avais aucune attente par rapport à ce que j'allais manger - j'ai fréquenté les arénas de ma région de l'âge de huit à seize ans - je ne me doutais pas qu'un flot de souvenirs allait me submerger...

***

Quand je jouais, j'avais un grand supporteur - et aussi un agent - l'homme cité plus haut. Après la partie, lorsque nous étions à l'extérieur, il m'attendait à la sortie des vestiaires, prêt à casser la croûte et à m'offrir ma poutine d'après-match. Ou sinon, on allait au fast-food le plus proche.



J'étais vidé, j'avais faim - puis j'étais repu, j'étais comblé. On passait un moment fort ensemble, où l'on discutait de la partie, où il me prodiguait des conseils pour améliorer mon jeu - où l'on riait, où le temps s'arrêtait presque.

C'était tout cela qui tournait autour de ma tête alors que je regardais ces jeunes joueurs pratiquer leur sport favori. 

Et lorsque je piquais à coups de fourchette de plastique dans la bouffe de la cafétéria de l'aréna...

***

Au menu, il y a bien sûr le hot-dog, le burger, la poutine, les frites, le pogo - au déjeuner : les oeufs, les tranches de bacon, la saucisse et les tites patates rissolées.

Les charmes des frites de la poutine - ou pas assez blanchies, ou pas assez cuites. Le fromage qui ne fait plus couic. Ce que l'on ne remarque pas enfant et ce que l'on mange quand même adulte - puisque chaque bouchée nous rappelle quelque chose.

Il y a beaucoup de mémoires vives dans la bouffe d'aréna - c'est ce qui fait son succès, c'est ce qui fait que ce sont des habitudes difficiles à peaufiner.

Drôle de couple que le sport et la nourriture ! Remarquez les restos où les écrans géants abondent, ce que vous mangez lorsque vous regarder le CH à la télé, les restaurants commanditaires d'évènements sportifs ou les traditions alimentaires liées au Super Bowl...



D'un côté, les athlètes qui doivent maintenir de sains régimes pour performer au plus haut niveau. De l'autre, les partisans qui se paient la traite de toutes les mignonnes cochonneries possibles ou inimaginables.

En fait, c'est une relation parfaite. Une relation équilibrée !

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Mais si certaines choses demeurent, d'autres peuvent changer. À preuve quelques arénas du Québec qui commencent à offrir un menu un peu plus varié - de quoi bousculer les vieilles manies ou tout simplement offrir mieux.

De la soupe du jour, des salades, des wraps, des pâtes, des tacos et des pizzas santé - il n'y avait rien de cela quand je jouais !

OK, pas sûr que dans le temps j'aurais trippé devant ma salade d'après-match ! 

Mais, qui sait, aujourd'hui, une fois bien informée. On prenait tellement la game au sérieux, à l'âge pee-wee, qu'on aurait peut-être fait n'importe quel sacrifice pour être meilleur !

D'ailleurs, avant le match, dans mon cas, c'était un repas léger et bien souvent des pâtes - parce qu'on nous disait que c'était ce qu'il fallait faire. Mais personne ne nous disait que c'était aussi important après !

***

On se quitte sur un petit reportage à ce sujet de l'émission L'épicerie de Radio-Canada.

« Bonne chance aux deux équipes et bon match ! »






jeudi 24 janvier 2013

Tofu en vrac : trop froid pour patiner


C'est quoi Tofu en vrac? Un petit mélange de ce qui se passe autour de moi, de mes réflexions en émergence et de niaiseries comme je les aime tant. C'est parti!


Nutella fait des pirouettes

Bon, ça fait sûrement longtemps qu’on voit cette pub, mais elle me fait vraiment capoter! C’est quoi cette association entre une médaillée olympique et un des pires aliments à manger au déjeuner?





D’un naturel désarmant et d’une chaleur aussi intense que celle de la patinoire des derniers Jeux olympiques, Joannie Rochette nous prépare, dans cette pub, un genre de toast au Nutella qui sourit avec le papa le plus drôle du Québec (!), Mathieu Gratton.


Cliquez pour voir la vidéo sur leur page facebook!


C’est parce que, voyez-vous, Nutella a fait une recherche sur les habitudes alimentaires au déjeuner et a constaté que les enfants ne mangeaient pas bien… grande découverte! Et comme cette belle entreprise a littéralement le cœur sur la main, elle a décidé de s’impliquer :

« Nutella fait partie des déjeuners canadiens depuis plus de 40 ans, mais notre appui s'étend bien au-delà de notre produit, déclare Shoshana Price, chef de marque principale de Nutella. Notre mission est d'aider les enfants canadiens à obtenir ce dont ils ont besoin pour réussir, tous les jours. Le Fonds Le Coin déjeuner Nutella nous permettra de soutenir les personnes qui veulent aider les membres de leur collectivité à découvrir le plaisir de déjeuner. » (CNW)

Non, non, non et non. Ça fonctionne encore avec les gens ce genre de pub en 2013? Ils ne voient toujours pas le subterfuge? À quand une recherche de Nutella sur les conséquences de l’huile de palme sur la santé ou sur la déforestation des forêts indonésiennes due aux monocultures de palmiers à huile?


Beau travail Nutella! Très artistique cette déforestation!


J’imagine que tu avais un loyer à payer Joannie…



Coke patine très bien

Dans le même genre et tout aussi désespérant, la nouvelle pub de Coke. Coke lutte maintenant contre l’obésité. Ben oui…




À faire écouter dans les écoles ou à vos enfants pour stimuler de belles discussions…



Larousse patine sur la bottine


J’ai aussi vu cette pub de Larousse sur un autobus de ville à Québec : Du végé au carnivore.


Je ne conduisais pas en passant!


Oui, oui, c’est bien un gars à gauche… Le grano hippie qui ressemble à une fille est végétarien, évidemment, et le motard qui a le même look que Patrick Norman (qui est végé en passant) mange de la grosse viande virile.

Merci Larousse pour ce retour en arrière de 30 ans. La prochaine fois, pour tes autres pubs, tu penseras à mettre un gai efféminé avec le poignet cassé, une féministe fâchée qui ressemble à un homme et qui a du poil sur les jambes et un Français qui porte un béret, une marinière et un pain baguette en dessous du bras.


***


Voilà, c’est tout pour aujourd’hui! Restez des nôtres, car la semaine prochaine, je fais une vraie hipster de moi-même et je vous montre ce que je mange en photos! Vous pourrez enfin savoir ce que je mange pour être belle de même…

C’est une blague…

Ah oui, j’ai aussi un petit article sur la relation homme-viande en route… À suivre…

Bon restant de semaine à mourir de froid!

(Oui, au Québec, on se les gèle. Vraiment.)




mercredi 23 janvier 2013

Des idées qui volent autour de nous



Elles ne demandent qu'un tout petit peu plus d'attention pour s'épanouir, prendre en confiance et se mettre à voler, autour de nous.

Ce sont de petites idées qui, à maturité, en feront naître d'autres et les printemps se succèderont sans cesse, à l'année. 

Il n'y aura plus de stagnation, de sur-place, de one side vision - de « si tu penses pas comme nous autres, t'es qu'un paria, qu'un hors-la-loi, qu'un vaurien, qu'une crapule - et j'en passe - du fiel, du venin, j'en ai à revendre, t'en veux-tu ? »



Importante place sera faite aux discussions, aux divergences, aux diversités.

Un et un et un...font tous !

***

C'est d'abord dans Bellechasse que je vous invite. Une belle initiative s'y prépare : une coopérative soutenant la création d'un pub qui brassera ses propres bières, qui seront baptisées en l'honneur des municipalités environnantes. 



Le pied à terre est à Buckland. Je connais bien ce petit village, y étant allé à quelques reprises - les parents de mon ami d'enfance y ont une maison.

Le nom : Pub de la Contrée. 

Le projet, actuellement à l'étude au sein de la CLD de Bellechasse, pourrait voir le jour dès cet été.

L'occasion est belle pour les gens de la région. Ils pourront devenir membres de la coopérative, qui réunira citoyens, travailleurs et producteurs.

La part sociale est de 20$ et on invite les futurs membres à se procurer un bock personnalisé au coût de 80$. 

Voilà un bel exemple du comment s'approprier sa communauté - un modèle parmi d'autres à souhaiter, à exporter, chez vous, dans votre quartier, votre petite ville ou village.

Les détails de cette belle nouvelle, ici.

***

 

C'était une (longue) publicité de nos voisins du Sud, consacrée aux amateurs de microbrasseries et aux passionnées buveurs qu'elles peuvent engendrées.

Peut-être est-il aussi le temps pour nos microbrasseurs de s'unir et de faire de même, dans une version écourtée - tiens, quelques capsules de trente secondes, par exemple. Mais quelque chose de plus dynamique - avec une musique plus entraînante, mettons - où ils pourront démontrer leur savoir-faire et leur implication directe dans leurs communautés respectives.

Car nous ne sommes jamais à l'abri de la parodie...


***

Restons dans le domaine de l'alcool - c'est un peu un message de transition aujourd'hui, entre les idées qui volent et la boisson qui nous fait tituber.

Article à souligner de Marie-Claude Lortie, dans La Presse.

Il y est question de la place de choix qu'occupe la SAQ dans son milieu de vie. 

Ou comment des décisions administratives peuvent avoir des répercussions sur celui-ci.

La SAQ qui ferme une succursale dans un quartier, ou qui enlève un permis d'alcool dans une petite épicerie d'un village, et qui ouvre des SAQ Dépôt en banlieue ou donne le permis en question à un gros supermarché.

Ça et les liens qu'on peut établir avec l'étalement urbain, l'accessibilité déficiente et les transports en commun.

De quoi s'interroger sur le monopole de celle-ci (sans tout chambarder, mais se questionner sur sa diversité et sa proximité, entre autres) et sur ses missions (qui ne concordent pas toujours vraiment avec celles de l'État - ou nous, les propriétaires).

***

Ceci n'était pas un Bières et Jambon mais le fruit de différentes références d'amies sur les réseaux sociaux - par lesquelles je me laisse influencer, à tâtons, puisque ma tite tête se veut aussi un carrefour où il fait bon se retrouver et partager nos découvertes, nos points de vue, nos visions...

Merci à vous, complices !

jeudi 17 janvier 2013

Tout le monde habite en Montérégie



Hier, en mettant ma salade, mes graines et mon tofu sur le tapis roulant à la caisse de mon épicerie (je suis végétarienne, tsé), j’ai remarqué ce petit magazine discret à côté des revues à potins : 100 trésors du Québec.




Ma commande n’étant pas très grosse (comme on le dit si bien à Montréal et ses environs : j’vas faire ma commande), je n’ai pas vraiment eu le temps de le feuilleter, alors hop, ching ching, un petit achat de 4, 95 $ pour combler la fan de produits d’ici que je suis.

Suis-je maintenant une dévoreuse de produits du terroir comblée? Non, pas vraiment. Bien que le magazine soit une tentative intéressante pour mettre les produits du Québec de l’avant, ils auraient dû appeler ce premier numéro : Trésors de la Montérégie.

Pour ceux qui ne le savent pas, la région de la Montérégie regroupe les villes de Longueuil, Boucherville, Chambly, Saint-Hyacinthe, etc. C’est un coin formidable, j’en conviens, fertile aussi, assurément.





L’ennui, c’est qu’on ne demeure pas tous dans le coin de Montréal et la place accordée à cette région est vraiment trop important contrairement à toutes celles qui sont carrément négligées : Québec (ma région actuelle) et Charlevoix regroupées dans une page (!), pas de Chaudière-Appalaches (ma région natale), pas de Bas-Saint-Laurent (ma région d’adoption), pas de Gaspésie et d’Îles-de-la-Madeleine, non plus, mes amours…

J’imagine qu’ils vont faire plus de place aux autres régions dans leurs prochaines éditions, mais pour l’instant, je reste sur ma faim.

Cependant, comme je trouve toujours du positif dans tout, j’y ai quand même fait quelques découvertes intéressantes.


La Ferme Guyon



Située à Chambly, la Ferme Guyon est à la fois une pépinière, un marché fermier, un marché aux fleurs, une boulangerie, une fromagerie, une herboristerie, une ferme pédagogique et une papillonnerie. De plus, ils vendent plusieurs produits du terroir et tenez-vous bien, Ricardooooooooo est actionnaire de la ferme. Le reportage dans le magazine me donne bien envie de visiter cet endroit un de ces jours si je passe dans le coin (ok, je  ne passe jamais dans le coin, je ferai un détour).

Des listes

Pour ceux qui ne connaissent pas beaucoup les bières du Québec, le magazine présente une belle sélection à boire, à boire, que l’on peut retrouver près de chez nous.

On inclut aussi une belle sélection de vins et d’alcools made in Quebec disponibles à la SAQ et ça, c’est vraiment chouette, car on a tous l’impression qu’on ne les connaît pas vraiment.

Et dans le même genre, une liste de succulents fromages à déguster qui fait mal aux intolérants au lactose comme moi qui rêvent de tous les manger sans souffrir.

Les farfelus

La pizza au chocolat de la chocolaterie Heyez à Saint-Bruno-de-Montarville (toujours en Montérégie) What? Une pizza qui vient dans une boîte de pizza et qui n’est pas de la pizza, mais bien du chocolat?!? Mmm… Cowabunga!



Un vin appéritif de tomates à 18 %, le Omerto moelleux… Fabriqué à Baie St-Paul, on le retrouve au Marché du Vieux-Port à ce qu’il parait (on peut aussi l'acheter en ligne sur leur site)… Quelqu’un a déjà goûté? Je vais essayer d’en trouver une petite bouteille…




L’eau de sève de l’Aubier, une eau végétale faite d’eau récupérée lors de la production de sirop d’érable. Ce n’est pas une eau sucrée et elle est purifiée, donc elle ne provoque pas les symptômes dont ma mère me mettait toujours en garde lorsque je voulais boire l’eau qui sortait à grandes gouttes de l’érable (hum, hum). C’est cette eau qui est utilisée dans la composition de la Vodka Boris. Ça goûte quoi? Aucune idée… Un subtil arôme végétal qu’on nous dit sur leur site…




Contente de les voir dans le magazine

Mes deux micros préférées du Québec que j’aime d’un amour grand, solide et puissant : Les Brasseurs du Monde (en Montérégie!) qui fait une bière vraiment exceptionnelle compte tenu du fait que la micro est ouverte seulement depuis 2011 et la Microbrasserie de Charlevoix et sa gamme Dominus Vobiscum pour laquelle je ramperais pendant des heures afin de tremper mes papilles dans ce divin nectar. Ah, puis j'ajoute aussi les Brasseurs Illimités pour leur savoureuse IPA, même si dans le magazine, ils ne parlent que de leur Imperial Stout.






Alors, on achète ce magazine? Si vous venez de la grande région de Montréal, surtout de la Rive-Sud, pourquoi pas? C’est un bon départ pour se mettre à penser Québec!

À jeudi prochain!


mercredi 16 janvier 2013

Bières et Jambon : Trois semaines de dégustations (2)



C'est l'histoire de trois vieux chums qui ne s'étaient pas réunis depuis un bon moment.

C'est l'histoire de Nick qui, le lendemain du Jour de l'An, appela les deux autres :

- Je m'en viens en taxi dans une quinzaine de minutes. J'irais bien à l'Impact. J'ai juste besoin d'une paire de bras pour emporter les bières. Je vous offre la tournée.

Tout un contrat ! L'Impact - un dépanneur spécialisé dans Limoilou - est situé à une douzaine de coins de rues de chez nous.

Enfin, c'est l'histoire d'une paire de bras (moi), marchant sur les trottoirs glacés avec son pote, transportant une lourde boîte contenant une centaine de dollars de bières, se souvenant des sages paroles d'un ami irlandais dans une situation semblable, une dizaine d'années plus tôt :

« Whatever happens Dom, just keep the beer ! »

***

Voilà. Début d'après-midi, la table de la cuisine envahie par les bouteilles de bières. Des dégustateurs. Un calepin, dans lequel j'allais écrire la moyenne de nos notes. Un puriste sévère (Jeff), un généreux (Nick) et un gars qui ménage la chèvre et le choux (votre humble serviteur), comme on lui a si souvent répété.

Bref, une fichue belle journée !

***

De la gamme Ô Fruit ! du Brasseur de Montréal, voici une bière aux canneberges. Jeff ne l'aime pas, Nick l'aime bien et moi, je n'en prendrais pas deux. 

Elle passe ! Cote : 6/10


Aussi du Brasseur de Montréal, la Ghosttown, une bière à l'anis. J'aime le Ricard et quand je suis bourré au Ricard, je peux vous parler pendant de longues minutes d'Émile Zola et de ses convictions !

Mais une bière à l'anis...Une gorgée : ça va. Deux gorgées: Ouais, bon...Trois gorgées : Bof...Une bouteille complète, le lendemain, puisqu'il ne faut pas gaspiller...

Passe pas ! Cote : 5.2/10 Et je vous laisse deviner qui lui avait donné un ou deux sur dix !



Une bière noire à l'avoine que nous propose Le Bilboquet, la Corriveau. Sympathique. Peut-être plus que la dame en question. Quoique selon moi - ou selon ma revisite de l'histoire, c'était une féministe qui a bien fait de tuer ses trois phallocrates de maris ! 

Malheureusement, la cote ne fut pas inscrite - on devait être lancé sur les changements chez l'Impact - pas le dépanneur-là, l'équipe de soccer !


Une triple belge de la Gueule de Bois (Saguenay-Lac-Saint-Jean), la Duguay. On l'a choisi en l'honneur d'anciens collègues de travail communs du même nom - la ressemblance avec l'étiquette est aussi troublante.

Elle ne passe pas de travers ! Cote : 7.5/10


Écossais qui joue de la cornemuse, Écossais qui boit ! Brave homme ! Le Trinqueur, des Brasseurs du Monde, une scotch ale - vous l'aurez deviné - à la coriandre. Bien dosée, un goût particulier.

Cote : 7.3/10




Dunham, comme microbrasserie au Québec, ne manque pas souvent son coup. Celui-là non plus. La Leo's early breakfast IPA, on avait vraiment hâte d'y arriver. C'est peut-être ce qui a joué en sa défaveur en finale. Pas la même stature que ces consoeurs...

Cote : 7.2/10


Pit Caribou et sa IPA américaine, c'est de la grosse pointure ! Parfaite pour un apéro. Goût en bouche qui élimine d'une gorgée les relents persistants de la bière à l'anis. La suivante pourrait même en souffrir en comparaison...

Cote : 9/10



La Turbine, de Microbrasserie Broadway, est étonnante pour une simple Pale Ale blonde. On a envie, par la suite, de connaître les autres bières qu'ils brassent. Je m'en fais un devoir !

Cote : 7.5/10


La Seiglerie, des Brasseurs du Monde, est une bière honnête, à faible taux d'alcool (4 %). Une bière d'été, une bière des champs. Aurait donc obtenu une meilleure note, en août, qu'en début de janvier, quand on cherche davantage une bière de bancs de neige !

Cote : 6.5/10




Une grenade faite d'une poignée de houblons, ça ne peut pas faire de mal ! 

Effectivement. 

Cette bière-là est unique. Probalement le meilleur coup 2012 des Brasseurs du Monde.

C'est l'équilibre en bouteille.

C'est la chèvre qui savoure le chou, rêveuse...

Cote : 9/10


***

Je nous souhaite une bonne année de nouvelles bières. Nos microbrasseurs sont prolifiques et parmi les meilleurs au monde.

Et ce n'est pas cinq petits mots à la fin d'une phrase qui feront de moi un chauvin personnage !

Avec amour,

Santé !

Prost !


Bières et Jambon : Trois semaines de dégustations (1)


Il est bon de reprendre là où on avait laissé. 

On s'était quitté coupe à la main, prêt à célébrer. Et on se retrouve avec derrière nous de nombreuses bouteilles vides et de forts beaux moments passés ensemble.

Voici donc une rétrospective jambonesque des bières bues au cours des trois dernières semaines. 

À la vôtre !

***
La veille de Noël, tradition oblige, je me suis rendu au dépanneur De la Rive, à Cap-Rouge, pour me procurer mes petites compagnes de la soirée.

J'y suis allé avec la caisse de 12 des connaisseurs des Brasseurs du Monde. Un choix - disons-le - assez safe merci ! Une Stout, une IPA et une Belge - que vous multipliez par quatre.

Trois coups de canon ! Et ça résonne.

Un 27 sacs bien investis - les gens ont les moyens dans ce coin-là !




Le lendemain, retour chez De la Rive. Objectif : une bonne grosse bouteille, une découverte et, espérons-le, un coup de coeur.

Ce dernier est venu en deux temps : une première fois, devant la caisse : mon choix, un litre de la Cascade Spéciale de Simple Malt, vendu 19 piasses ! 

Ouch !

L'orgueuil devant le caissier - je reste et je paie ! - et l'homme d'ajouter, pour me rassurer tout comme :

- Il ne l'ont pas brassé depuis longtemps, celle-là. Et il y a deux dollars de consigne.

Beau pitch de vente ! 

Avec un indice de 111 IBU - donc dite très amère, chaque gorgée fut franchement appréciée! Autour de la table, tous furent unanimes : une solide bière, si bien brassée que l'amertume ne semble pas tant prenante.

Second coup de coeur ! Jambon recommande !




Pour moi, le temps des Fêtes s'étire toujours jusqu'au 10 janvier, jour de mon anniversaire. Ce soir-là, j'ai reçu des amis et trois d'entre eux - dont un vrai British - sont arrivés avec un présent qui allait me combler au propre comme au figuré : un petit baril de cinq litres de la Golding - Pale Ale britannique - de Simple Malt.

Bien sûr, j'en ai offert à tous et à toutes - mais j'étais souvent pas très loin du baril, mettons.

Merci à vous ! Votre cadeau est allé rejoindre d'autres grands crus au sein du temple de la renommée, situé glorieusement tout en haut des armoires, dans la cuisine.

Que le soleil ne se couche jamais chez vos goûts, mes amis !




Voici la bouteille la plus difficile à déboucher du monde des bières connu : la Gavroche, une bière de spécialité française. À force de nous gratter la tête, il a même fallu googler pour trouver la réponse. Évidemment, d'autres consommateurs s'étaient retrouvés devant la même difficulté que nous.

Diantre ! Pourquoi avoir scellé votre breuvage de cette façon ? Est-ce de l'eau de la fontaine de jouvence ?

Finalement, après avoir consulté un vidéo sur Youtube - où un sympathique bonhomme avec un chapeau de cow-boy rouge et son complice démontraient LA façon d'ouvrir cette bouteille, nous avons bu déguster cette bière.

On ne s'est pas senti rajeunit - loin de là - mais moins cons, ça oui !


Voici comment ouvrir une Gavroche. J'ai aussi utilisé un petit canif pour retirer la petite tige de métal complètement inutile, avant de faire comme le maître...



Je termine la première partie de cette rétrospective - puisqu'une seconde suivra ( c'est un 2 pour 1 aujourd'hui, Monsieur Jambon vous revient en force !) - avec un avis de recherche.

Cette Russian Impérial Stout de la Californie, que l'on nomme la Old Raspoutine (j'adore !), est qualifiée par un proche connaisseur de « meilleure stout ever » !


Peut-on la trouver au Québec en importation privée ? Je vous le demande. Et où ?

Grand fan du style stout, je tiens mordicus à y tremper mes lèvres !



Un grand merci à vous, chers lectrices, chers lecteurs !

La suite, d'ici quelques heures...

...Prost !


jeudi 10 janvier 2013

Lire et dessiner : Faut-il manger les animaux? de Jonathan Safran Foer


J’avais envie de vous partager mes lectures du moment, mais des critiques de livres sur Internet, il y en a plein. Et puis un jour, cette idée m’est venue, comme ça, sans crier gare : faire un résumé illustré! Je prends les citations qui me parlent le plus et je les illustre!

Sous les conseils d’Élise Desaulniers lors de notre Spécial Noël, je me suis mise à lire le dernier livre du jeune auteur américain (plus j’approche de la trentaine, plus j’aime utiliser le mot « jeune » pour décrire les gens de 35 ans) Jonathan Safran Foer : Faut-il manger les animaux?




Habitué à la fiction, cet auteur plonge dans un tout autre monde lorsqu’il décide d’explorer l’élevage industriel et ses mystères. Au fil des pages, il se questionne sur les méthodes utilisées par l’industrie, réfléchit sur sa propre consommation de viande (il devient finalement végétarien) et fait intervenir des éleveurs, des militants et des gens qui possèdent des abattoirs.


Faut-il manger les animaux? Je ne sais pas pour vous, mais mon chat, lui, il a fait son choix...  


Ce que j’ai aimé de ce livre (mon Dieu, on se croirait dans un exposé oral du secondaire…), c’est surtout de voir le portrait qui se dessine pour les années à venir : si on continue comme ça, les petits élevages se feront bouffer tout cru par l’industrie et on mangera de plus en plus mal. Un livre que devraient lire tous les omnivores, non pas pour devenir végétariens, mais pour faire bouger les choses dans le monde de la viande avant qu’il ne soit trop tard.

Pour en savoir plus sur ce le livre : un entretien avec l'auteur


Et voici mon résumé illustré!


À propos de l'élevage industriel : « Je suis surpris de la facilité avec laquelle, oubliant la vie anonyme qui nous entoure, on en vient tout simplement à admirer la symphonie technologique qui régule avec une telle précision ce petit monde clos, à constater l’efficacité et la maîtrise de la machine, puis à considérer les volailles comme de simples extensions ou de vulgaires rouages de cette machine - non pas des êtres vivants, mais des pièces détachées. Voir tout cela autrement exige un effort. » p.114

Citation d'un éleveur industriel : « Ce que je déteste, c’est quand les consommateurs font comme si c’étaient les fermiers qui voulaient que ça se passe ainsi, alors que ce sont les consommateurs qui disent aux fermiers ce qu’ils doivent produire. » p.123

À propos du fait que les gens végétariens ne partagent pas la même chose que les omnivores à la table : « Ce n’est d’ailleurs pas ce que l’on enfourne dans notre bouche qui fait la camaraderie, mais aussi ce qui en sort. » p.74

Citation d'un éleveur industriel : « Le taux de perte fait partie intégrante du système. On part du principe que si on a cinquante mille poulets dans un hangar, plusieurs milliers mourront au cours des premières semaines. Mon père ne pouvait pas se permettre de perdre un seul animal. Aujourd’hui, dès le départ vous savez que vous perdrez aux alentours de 4 % de vos bêtes. » p.122
À propos des animaux marins pêchés accidentellement (bycatch) et qui meurent pour rien lors de la pêche industrielle (saumon, thon, crevette) : « Imaginez que l’on vous serve une assiette de sushis. Si l’on devait vous présenter également tous les animaux qui ont été tués pour que vous puissiez les déguster, votre assiette devrait mesurer un peu plus d’un mètre cinquante de diamètre. » p.67
À propos des abattoirs industriels qui sont situés de plus en plus loin des fermes : « Le trajet moyen effectué par notre viande quotidienne est d’environ deux mille cinq cents kilomètres. C’est comme si je prenais ma voiture à Brooklyn pour aller manger un steak au Texas. » p.133

Pour le Canada, ce serait comparable à un trajet Québec-Winnipeg.
À propos du code génétique des volailles qui a été changé afin qu'elles grossissent plus vite tout en coûtant moins cher de nourriture : « Pour se faire une idée du caractère radical de ce changement, il faut imaginer des enfants atteignant 150 kilos à l’âge de dix ans tout en ne mangeant que des barres de céréales et des gélules de compléments vitaminés. » p.136

 BONUS

Une citation qui me correspond bien : 

« L’industrie de la viande cherche à faire passer ceux qui adoptent une double position comme la mienne pour des végétariens absolutistes dissimulant des projets extrémistes. Mais des éleveurs peuvent être végétariens, des végétaliens peuvent construire des abattoirs, et je peux être un végétarien qui soutient ce qui se fait de mieux dans l’élevage. » p.299

Ma citation préférée : 

« Il est toujours possible de réveiller quelqu’un qui dort, mais aucun vacarme ne réveillera quelqu’un qui fait mine de dormir. » p.131



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Aujourd'hui, 10 janvier, c'est la fête à Monsieur Jambon!!! Joyeux anniversaire mon grand frère! xxx