J’avais envie de vous partager
mes lectures du moment, mais des critiques de livres sur Internet, il y en a
plein. Et puis un jour, cette idée m’est venue, comme ça, sans crier gare :
faire un résumé illustré! Je prends les citations qui me parlent le plus et je
les illustre!
Sous les conseils d’Élise Desaulniers lors de notre Spécial Noël, je me suis mise à lire le dernier livre
du jeune auteur américain (plus j’approche de la trentaine, plus j’aime
utiliser le mot « jeune » pour décrire les gens de 35 ans) Jonathan Safran Foer : Faut-il manger les animaux?
Habitué à la fiction, cet auteur
plonge dans un tout autre monde lorsqu’il décide d’explorer l’élevage
industriel et ses mystères. Au fil des pages, il se questionne sur les méthodes
utilisées par l’industrie, réfléchit sur sa propre consommation de viande (il
devient finalement végétarien) et fait intervenir des éleveurs, des militants
et des gens qui possèdent des abattoirs.
Faut-il manger les animaux? Je ne sais pas pour vous, mais mon chat, lui, il a fait son choix... |
Ce que j’ai aimé de ce livre (mon
Dieu, on se croirait dans un exposé oral du secondaire…), c’est surtout de voir
le portrait qui se dessine pour les années à venir : si on continue comme
ça, les petits élevages se feront bouffer tout cru par l’industrie et on
mangera de plus en plus mal. Un livre que devraient lire tous les omnivores, non
pas pour devenir végétariens, mais pour faire bouger les choses dans le monde
de la viande avant qu’il ne soit trop tard.
Pour en savoir plus sur ce le
livre : un entretien avec l'auteur
Et voici mon résumé illustré!
À propos de l'élevage industriel : « Je suis surpris de la
facilité avec laquelle, oubliant la vie anonyme qui nous entoure, on en vient
tout simplement à admirer la symphonie technologique qui régule avec une telle
précision ce petit monde clos, à constater l’efficacité et la maîtrise de la
machine, puis à considérer les volailles comme de simples extensions ou de
vulgaires rouages de cette machine - non pas des êtres vivants, mais des pièces
détachées. Voir tout cela autrement exige un effort. » p.114
Citation d'un éleveur industriel : « Ce que je déteste, c’est
quand les consommateurs font comme si c’étaient les fermiers qui voulaient que
ça se passe ainsi, alors que ce sont les consommateurs qui disent aux fermiers
ce qu’ils doivent produire. » p.123
À propos du fait que les gens végétariens ne partagent pas la même chose que les omnivores à la table : « Ce n’est d’ailleurs pas ce
que l’on enfourne dans notre bouche qui fait la camaraderie, mais aussi ce qui
en sort. » p.74
Citation d'un éleveur industriel : « Le taux de perte fait
partie intégrante du système. On part du principe que si on a cinquante mille
poulets dans un hangar, plusieurs milliers mourront au cours des premières
semaines. Mon père ne pouvait pas se permettre de perdre un seul animal.
Aujourd’hui, dès le départ vous savez que vous perdrez aux alentours de 4 %
de vos bêtes. » p.122
À propos des animaux marins pêchés accidentellement (bycatch) et qui meurent pour rien lors de la pêche industrielle (saumon, thon, crevette) : « Imaginez que l’on vous
serve une assiette de sushis. Si l’on devait vous présenter également tous les
animaux qui ont été tués pour que vous puissiez les déguster, votre assiette
devrait mesurer un peu plus d’un mètre cinquante de diamètre. » p.67
À propos des abattoirs industriels qui sont situés de plus en plus loin des fermes : « Le trajet moyen effectué
par notre viande quotidienne est d’environ deux mille cinq cents kilomètres.
C’est comme si je prenais ma voiture à Brooklyn pour aller manger un steak au
Texas. » p.133
Pour le Canada, ce serait comparable à un trajet Québec-Winnipeg.
À propos du code génétique des volailles qui a été changé afin qu'elles grossissent plus vite tout en coûtant moins cher de nourriture : « Pour se faire une idée du
caractère radical de ce changement, il faut imaginer des enfants atteignant 150
kilos à l’âge de dix ans tout en ne mangeant que des barres de céréales et des
gélules de compléments vitaminés. » p.136
Une citation qui me correspond
bien :
« L’industrie de la viande cherche à faire passer ceux qui
adoptent une double position comme la mienne pour des végétariens absolutistes
dissimulant des projets extrémistes. Mais des éleveurs peuvent être
végétariens, des végétaliens peuvent construire des abattoirs, et je peux être
un végétarien qui soutient ce qui se fait de mieux dans l’élevage. » p.299
Ma citation préférée :
« Il
est toujours possible de réveiller quelqu’un qui dort, mais aucun vacarme ne
réveillera quelqu’un qui fait mine de dormir. » p.131
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