Mon enthousiasme pour la nouvelle émission de Ricardooooo a commencé à battre de l’aile dès la deuxième écoute.
Je ne sais pas trop ce qui s’est passé, mais je n’avais pas l’impression d’y découvrir
bien des choses.
En fait, si. J’y ai appris que c’était
important de dépenser des centaines de dollars pour avoir un beau potager sur
son toit. Ça, je ne le savais pas.
Hahaha, c'est pas moi qui paie, c'est Ricardoooooo!
Moi, je cultive au rabais. Je
fais pousser mes petites graines, je m’achète des pots « cheap »… et
ça fonctionne très bien. J’ai toujours fait ça. Puis, je gratte le sol avec ma
grand-mère dans son potager. C’est un grand rectangle de terre labourée dans
lequel on fait pousser des légumes.
Comme dans l’temps! Rien de bien
compliqué.
J'abuse vraiment des photos de chats dans mes messages. Je travaille là-dessus, désolée.
Et moi dans tout ça ? J'ai tellement été là souvent pour toi!
Désolée, Ricardo. Je ne fais plus beaucoup de tes recettes et je ne
regarderai probablement pas ton émission cet été… Mes excuses.
Mais je ne suis pas prête à
te retirer de ma vie comme ça. Tu ne vendrais pas des cuillères en bois par hasard dans ta nouvelle boutique de cuisine? Hier, j’ai cassé toutes les miennes qui venaient du Dollarama en
tapant trop fort sur mes casseroles. Tsé, je suis un peu fâchée ces temps-ci, c’est
pas ta faute. C’est dans l’air et c’est contagieux, je pense bien.
Il fallait s’y attendre. Les
multinationales ne pouvaient pas rester les bras croisés devant la croissance
fulgurante de l’agriculture biologique à l’échelle mondiale. L’intérêt
grandissant des consommateurs pour des produits sains, sans pesticides, sans
OGM et sans additifs déplaît aux industries pharmaceutiques et chimiques.
Depuis quelques années, elles
font donc partie du paysage. Elles se camouflent, se déguisent et discutent en
catimini avec les dirigeants. Elles assouplissent les normes de certification
biologiques sans se soucier de ce qui est bon pour la population. Résultat?
Il y a de plus en plus d’additifs
approuvés dans la nourriture biologique. Des additifs qu’on nous dit
sécuritaires lorsqu’on les analyse séparément (environ 300), mais dont on ne
connait pas les répercussions lorsqu’on les mange ensemble dans un repas.
On y retrouve aussi des résidus
de pesticides dits cancérigènes, des hormones synthétiques…
Les multinationales ont besoin de
produire à grande échelle, elles ne se contenteront pas d’un petit lopin de
terre comme ces pauvres fermiers cinglés qui peinent le dos courbé au-dessus d’une
malheureuse laitue. Il en faut plus, toujours plus… des profits. La sécurité
alimentaire n’est pas une préoccupation.
Selon Eliot Coleman, un spécialiste de
l’agriculture biologique : « On
voudrait croire que les normes de qualité de ces produits ont été établies pour
le bénéfice des consommateurs, qu’on va leur garantir que ces aliments sont d’une
qualité supérieure, mais ce n’est pas le cas. Ces normes vont servir à
faciliter le commerce international. »
Alors, les multinationales ont le
feu vert pour produire des chips bio, du macaroni au fromage bio, de la cochonnerie
bio… Elles grossissent et peuvent continuer d’étouffer les petits fermiers. On
ne verra pas Kraft ou Nestlé inscrit sur l’emballage, elles ne sont pas folles.
Le marketing, c’est leur tasse de thé. Un petit Cascadian Farm au lieu de
General Mills, par exemple, et le tour est joué!
Il parait que c’est permis de faire ça dans notre monde.
Kashi est une compagnie dite « santé » qui appartient à Kellogg's.
Et les scientifiques qui
approuvent tous ces additifs, pesticides et hormones, n’ont-ils donc aucune
éthique? Selon Mark Kastel, un analyste spécialisé en agriculture biologique et
cofondateur de Cornucopia, il n’y a pas de doutes possibles. Les personnes qui
approuvent les « faux » produits biologiques sont affiliées avec les
grosses compagnies et les lobbyistes.
Il y en a qui se font des amis plus
rapidement que d’autres dans notre monde.
L’auteur et activiste américain Michael
Pollan dit souvent « Si tu n’es pas
capable de le prononcer, tu ne devrais pas le manger. »
Que ce soit bio
ou non, quand il y a trop d’ingrédients, il faudrait toujours se méfier. Et se
renseigner. C’est la base.
Je ne sais plus qui a dit ça, l'autre jour. On préparait la soupe, on goûtait à tour de rôle pis on commentait. Un peu plus de sel, un peu plus de poivre ou un peu plus des deux, c'était chacun selon.
« Plus de poivre, Jambon ? Tu manques d'affection ? »
J'en sais rien, mais je me trouve un peu gras. Je regarde autour, pis c'est pas dans ce constat-là que je me sens le plus seul au monde, mettons.
J'ai lu un article sur une étude coréenne, qui dit grosso modo que la piperine, le composant piquant du poivre noir, s'attaquait aussi à la formation de cellules graisseuses dans le corps humain. Je me suis dit que ça me/nous ferait pas de tort - plus d'affection aussi, d'ailleurs.
Ça disait même que c'était une arme contre les manifestants obèses.
Heu...contre l'obésité, je veux dire...
Heu...désolé de confondre les nouvelles qui se bousculent à chaque phrase dans ma tite-tête.
Tu sais, on utilise le poivre noir depuis des siècles en médecine orientale ; contre les douleurs, les inflammations ou les gens qui ne veulent pas suivre le régime en place. (Tu vois, ça me reprend.)
Ce n'est pas une blague même si je déconne. Le secret d'un excellent repas, c'est l'assaisonnement.
Alors, qu'est-ce qu'on mange ce soir pour souper ?
Alors un peu plus de poivre - ou de curcuma, ou de cannelle, ou de paprika, selon vos goûts - ils ont des propriétés similaires - et voilà une manifestation épicée prête à tenir farouchement ses positions face aux conséquences néfastes des escouades grasses.
Enfant, j'aimais bien les pommes - je les dévorais et je crachais les pépins. « Une pomme par jour... », qu'ils disaient. Chaque fois que j'en mordais une, le médecin s'éloignait - en me saluant.
Ce n'est plus le cas maintenant. Je n'ose plus croquer dans une pomme depuis la dernière fois - ma gorge s'est alors assèchée, j'avais beau boire mais ça continuait de m'agacer.
Heureusement, je peux toujours en manger des comme ça...
Va aussi pour les fraises - même résultats. Et pour les pois mange-tout - découverte récente.
C'était un dimanche, il y a deux semaines. Je préparais les légumes du jour, au resto où je travaille. Un pois mange-tout fuit la boîte et tombe sur le comptoir. « Il est à moi ce salaud », je me dis. Je le gobe, je le croque, je le mâche, je l'avale. Pas de pitié. Mais l'évadé de la boîte n'avait pas dit son dernier mot.
Ma gorge s'irrite. Je me la râcle à quelques reprises. Rien à faire. Mon café traîne sur la tablette là-bas. Une gorgée. Une autre. Effet zéro.
Je tousse un peu. Un peu plus. Tousse ! Tousse ! Tousse ! Je deviens tout rouge, mes yeux veulent ficher le camp de leurs orbites ! Je quitte la cuisine en toussant, en m'étouffant presque.
Je sors à l'extérieur. Je tousse en me pliant en deux. Je dégueule. Que le pois mange-tout...
Voilà. Y'en a un qui ne veut pas finir dans l'assiette d'un client et ça fait toute une histoire...
Points positifs :
- Mon sous-chef avait envoyé pas un mais deux collègues à mes trousses. Il tenait donc à moi.
- J'avais une voix tellement rauque après coup que j'ai eu le sentiment que plus rien ne pouvait m'arrêter côté séduction ; j'en ai parlé à une collègue dans le frigidaire tout de suite après et elle m'a trouvé très drôle. Elle rêvait déjà de se faire réveiller par une voix comme ça, j'imagine...
Points négatifs : Faire mon deuil des pois mange-tout, que j'aimais vraiment - malgré le second point positif.
***
Derrière l'anecdote, plusieurs facteurs, comme celui-ci : l'Agence canadienne d'inspection des aliments a retrouvé des résidus de pesticides dans 20 % des fruits et légumes, entre 2002 et 2005 - ça peut paraître loin, mais l'article a seulement quelques jours.
D'ailleurs, il est ici. Un reportage assez complet.
De plus, je vous présente la liste des Dirty Dozen, ces fruits et légumes qui fréquentent pas mal les pesticides.
Cette semaine, nous allons faire un tour du côté de la brasserie Dieu du Ciel ! de Montréal - qui a aussi une petite soeur à Saint-Jérôme.
Dieu du Ciel !, c'est une philosophie de vie. Comme peut en faire foi le paragraphe suivant :
« Depuis l’ouverture en 1998 de sa brasserie artisanale de l'avenue
Laurier à Montréal, Dieu du Ciel! a pour objectif de brasser les
meilleures bières, sans compromis, afin de vous offrir une expérience
gustative unique et intense. Peu importe les coûts de production, le
travail nécessaire ou la difficulté à produire une bière, notre
motivation première est de toujours vous offrir des bières originales et
satisfaisantes.
Nous aimons la bière et tenons à ce que cela transparaisse dans celles que nous brassons.
Nous apprécions le travail de nos employés et croyons qu'ils doivent
être rémunérés de façon juste et de manière à avoir un bon niveau de
vie. Le respect des être humains et de l'environnement guide toujours
nos choix lorsqu'une décision concernant l'entreprise doit être prise.
Nous faisons fi des modes et brassons les types de bières qui nous séduisent avant tout pour leurs qualités intrinsèques.
Nous sommes désireux de toujours rester créatifs en expérimentant
constamment de nouvelles recettes et en créant de nouvelles bières.
Nous avons un souci constant de toujours nous améliorer, en
continuant d’apprendre par la lecture de nombreux ouvrages; en prenant
des cours; en voyageant afin de goûter ce qui se fait de mieux dans le
monde; en discutant avec d’autres brasseurs; en travaillant constamment
nos recettes existantes pour rendre nos bières toujours meilleures; et
en investissant constamment dans nos équipements afin de les rendre plus
efficaces et versatiles.
Chez Dieu du Ciel, la qualité passe avant tout le reste.
Amen! »
Le site sur la Toile est vraiment complet. Vous pouvez même y lire la genèse de la brasserie - une belle petite histoire - en cliquant ici.
***
Je vous ai déjà dit que leur Aphrodisiaque était l'une de mes bières préférées, dans ma chronique du Jour de la Bière - heu...de la Terre !
Gros sacrifice pour le Gros Jambon cette semaine : il a bu cinq autres précieuses de Dieu du Ciel ! Ce qui est tout de même bien peu par rapport à l'immense corpus de la Brasserie.
Les voici :
La Rescousse (5,3%) Ale rousse de tradition allemande : « La Rescousse est une altbier rafraîchissante et
unique. En bouche, l'attaque maltée se mêle aux arômes de pain grillé,
laissant place à une finale de houblon qui mordille la langue. Dieu du
ciel! verse un pourcentage des revenus de la vente de ses bières à la
Fondation de la faune du Québec afin de venir à la rescousse d'espèces
en péril. »
L'Équinoxe du printemps (9,1%) Scotch ale à l'érable : Elle est assez intense celle-là. Son goût vous reste en bouche longtemps. Difficile de savourer pleinement une autre sorte de bière après celle-ci.
La Dernière Volonté (7%) Blonde de style abbaye : Quand les traditions belges et britanniques se rencontrent. Une solide blonde à boire avec modération - surtout si un certain soleil vous tape sur la tête en même temps.
La Païenne (5%) Ale blonde : Rien de plus classique qu'une blonde de type ale, n'est-ce pas ? Celle-ci possède une petite amertume qui manque généralement aux dits classiques.
La Corne du diable (6,5%) IPA : Tiens, une seule IPA cette semaine ! Mais pas la moindre, par Bacchus ! Une véritable porte d'entrée dans le monde merveilleux des IPAs.
***
Bières et Jambon a semblé sortir de son orbite habituelle, ces dernières semaines. La chronique pourrait maintenant effectuer ses visites un peu n'importe quand.
De plus, Monsieur Jambon est à la recherche de nouveaux angles à donner à sa chronique brassicole. Même s'il a déjà quelques idées en tête, il souhaiterait quelques suggestions de votre part.
Alors, n'hésitez surtout pas, mes chers(ères) lecteurs(trices) !
- Big Kahuna Burger, c'est Hawaïen ce petit resto là? Les gens disent qu'ils sont bons leurs hamburgers, il faudrait que je m'en offre un de ces quatre!
- Ils sont corrects.
- Tu permets que j'goûte? C'est le tien? Je peux?
- Ouais.
- Hum, hum, ça c'est un excellent hamburger Vincent! Tu connais les hamburgers de Big Kahuna? Tu veux goûter? C'est vach'ment bon hein!
- J'ai pas faim.
- Si t'es amateur, j'te conseille de les essayer un jour. Moi, j'en achète rarement... Ma copine est végétarienne alors pratiquement, je suis végétarien, mais de temps en temps, un bon hamburger, j'adore ça!
Il y a quelque temps, j’ai fait
LA recette de burger végé par excellence : le Quarter Pounder Beet Burger. Aux dires de mes papilles, ce dernier
remporte la palme parmi plusieurs burgers végé figurant dans mon top bien
rempli. Je suis fan de burgers.
La couleur est étonnante, la recette est simple et ça me rappelle Pulp Fiction, ce film culte que j’ai écouté
un million de fois quand j’étais ado. Je connaissais la plupart des citations
par cœur et en français of course!
Personne n’écoutait de version originale dans les années 90, ne vous en faites
pas croire! On se tapait ces films mal traduits jusqu’à l’indigestion et c’était
bon!
J’avais enregistré Pulp Fiction avec
les pubs sur une cassette VHS pendant qu’il passait à TQS. J’obligeais tous mes
amis à le regarder et je n’ai pas assez de doigts pour compter le nombre de fois que j’ai prêté cette cassette dans ma vie. Je crois que la dernière fois date de
2003, c’est pas rien!
Voici cette fameuse recette de Quarter Pounder Beet Burger traduite et
adaptée juste pour vous, tirée du site Post Punk Kitchen, mais avant, je ne peux m'en empêcher...
- Tu sais comment ils appellent un Quarter Pounder with cheese à Paris?
- C'est pas Quarter Pounder with cheese?
- Mon cul! Ça a pas de sens Quarter Pounder avec leur système métrique!
- Mais alors quoi?
- Ils disent Royal Cheese.
- Ah ouais, Royal Cheese... Et un Big Mac?
- Un Big Mac c'est un Big Mac, mais ils disent LE Big Mac.
- LE Big Mac... hahahaha! Et comment ils disent les Whoppers?
- J'en sais rien, je ne suis allé dans aucun Burger King.
Le Royal aux betteraves
Ingrédients
- 1 ¼ t de riz brun cuit
- 1 t de lentilles brunes cuites
et bien rincées
- 1 t de betteraves cuites en
morceaux
- ½ c. à thé de sel
- Poivre du moulin au goût
- 1 c. à thé de thym
- ½ c. à thé de graines de
fenouil
-
1 c. à thé de moutarde sèche
- 3 c. à table d’oignon finement
haché
- 2 gousses d’ail finement
hachées
- 2 c. à table de beurre
d’arachides
- ½ t de chapelure
Directives
C’est ultra simple. On mélange
tous les ingrédients et on les passe au robot ou au pied-mélangeur afin de
retrouver une texture s’apparentant à celle d’une galette de bœuf haché.
Ensuite, on forme de petites
galettes pas trop épaisses. On fait chauffer de l’huile d’olive dans une poêle
à frire. Et hop! On grille les petites merveilles environ 6 minutes de chaque
côté.
On lance notre galette entre deux
pains, on garnit de tout ce qui nous fait envie et on mange en savourant le
moment.
Et si vous voulez un Royal Cheese aux betteraves, vous savez quoi faire!
Je l'ai eu dans ma face pendant toute ma quatrième année du secondaire.
Je forme la structure même de l'ADN.
Je pilote la respiration, ainsi que la photosynthèse chez les plantes.
On me retrouve dans l'alimentation végétale et animale.
Vous avez besoin de moi à la quantité de 2 g par jour.
Réponse : P ou Phosphore.
***
C'est au 19e siècle que les chimistes ont identifié le rôle crucial du phosphore dans nos vies, même si on l'utilisait depuis des millénaires.
Ceci est un tas de fumier...
Et ce fut longtemps l'engrais par excellence pour l'agriculture.
Mais une fois isolée en laboratoire, nous avons pu le trouver autrement dans la nature. Ainsi furent exploitées les premières mines de phosphates.
Ce n'est pas pour rien que la population mondiale a quadruplé au 20e siècle : l'humanité maîtrisait l'engrais.
Par exemple, en 1915, les rendements du blé étaient de 1 à 2 tonnes par hectare. Aujourd'hui, on parle de plus de...7 tonnes par hectare.
La ressource semblait inépuisable - comme tant d'autres. Alors, dans ce temps-là, on exploite, on abuse et on ne prend aucune précaution particulière - on connaît la chanson.
Mine de phosphates - je tiens à le préciser quand même.
Autre exemple : entre 1945 et 1970, en France, on a utilisé trois plus de phosphates que nécessaire - et pas mal moins de fumier.
Résultat : on annonce un pic de la production mondiale pour 2030. Et il n'y a aucun substitut possible au phosphore. À moins d'en revenir au bon vieux fumier. Ou de recycler - ce qui devient moins évident quand le marchand d'engrais veut faire des sous - un marché mondial de 500 milliards de dollars.
***
Autre exemple pour illustrer la situation actuelle : pour 15 millions de tonnes de phosphore épandues chaque année, 3 millions de tonnes se retrouvent dans nos assiettes - bientôt rejetées par le corps humain, qui ne redonne presque rien aux terres arables.
De plus, l'évolution de la demande ne va pas en s'amenuisant : les Chinois et les Indiens consomment de plus en plus de viande - ce qui nécessite deux fois plus de phosphates qu'un régime végétarien.
Et c'est sans compter sur l'essor des biocarburants.
Usine de phosphates au Maroc.
(Source : Science et Vie, mai 2012) Un dossier à lire qui concerne aussi d'autres ressources.
Selon une enquête auprès de 107 pédiatres de l'hôpital Sainte-Justine à Montréal, les jeunes familles québécoises ne méritent qu'un 5,3 sur 10 en ce qui concerne les habitudes alimentaires.
Le constat est troublant. Aux dires de la nutritionniste Maryse Lefebvre de l'Université de Montréal, responsable de l'étude, « il est pertinent de savoir si, pour les médecins, l'alimentation est
importante. Ce sont eux qui ont le dernier
mot avec les parents, ceux qui, selon moi, ont le plus d'influence
auprès d'eux. »
On s'en doute, c'est le règne des plats préparés. Du micro-onde. Pour gagner du temps, au bout du compte, c'est l'alimentation qui écope. Comme les habiletés culinaires, qui se perdent d'une génération l'autre.
Des chiffres éloquents, en voulez-vous ?
24 % des pédiatres seulement ont l'impression que les parents d'enfants de moins de 13 ans « ont les habiletés culinaires suffisantes pour manger sainement ».
52% des médecins estiment «plus ou moins bon» ou «limité» le niveau de
connaissances de base en nutrition de la majorité des parents.
Et quoi penser de ces citations ?
« Une mère m'a dit que son fils n'aimait pas le poisson. Quand je lui ai demandé quelle variété elle lui donnait et
comment elle le cuisinait, elle m'a répondu: Je donne des bâtonnets
réchauffés au micro-ondes. »
À table ! Le festin est prêt !
« Les parents possèdent les connaissances sur la nutrition et
l'alimentation, mais ne les appliquent pas - comme pour la cigarette. »
***
Alors, que faire pour améliorer la situation ?
Le tiers des médecins intérrogés souhaitent le retour des cours d'économie familiale à l'école. Le quart aimerait voir plus d'aliments sains dans les cafétérias et les lieux de loisirs.
Pourquoi pas des cours de cuisine pour les parents ? Pour les enfants ? Ou des visites de nos chefs dans les écoles ?
Ce qui est bien, avec les problèmes, c'est qu'ils activent nos méninges.
L'article, signé Marie Allard, de La Presse, est ici.
Quand je suis partie en appart à
17 ans, j’ai commencé à m’intéresser à la cuisine. Intéresser est un bien grand
mot, disons que je devais faire mon épicerie pour ne pas mourir de faim. C’est aussi
l’époque où mon budget bière dépassait quelques fois celui de ma réserve
alimentaire. Heureusement, il y avait Sidekicks.
Mais un jour, on en a ras-le-bol
des pâtes en sachet et on se tourne vers les recettes familiales : « Maman, on les fait cuire combien de
temps les patates au four? Et attends, ne raccroche pas, ta sauce dans ton bœuf
aux légumes on la fait comment? Ah oui, un sachet St-Hubert… ah bon, je croyais
que c’était plus, euh...comment dire... »
Et là, les parents désemparés nous refilent
leurs vieux livres de recettes qu’ils n’ont jamais ouverts : Pol Martin,
le Cercle des Fermières et le dépliant publicitaire Five Roses des années 70…
Ouin. Bof.
Heureusement, Ricardoooooooooo (faut
prononcer son nom comme la chanson thème de son émission) est arrivé dans ma
vie à ce moment. Pas trop laid (important), recettes actuelles pas trop
compliquées, ça me plaisait bien. Pâtes aux tomates confites, salade à la
mangue et au tofu grillé (je n’avais jamais mangé de tofu de ma vie!)… On était
loin du ragoût de boulettes des fermières…
Puis, Ricardo est devenu un running gag. J’en faisais juste trop. « Mmm, c’est bon, qu’est-ce que c’est? C’est
Ricardoooooooooooooooooo! »
Cette année, je fais un potager
géant avec ma grand-maman que j’adore, une sorte de jardin intergénérationnel,
mais je veux aussi faire pousser des légumes en pot sur mon balcon. Mon amie m’écrit :
« Tu savais que Ricardo avait une
émission sur le jardinage urbain? »
Non, pas encore lui! Mes tomates
sont belles hein? C’est Ricardoooooooooo!
Alors, j’ai écouté le premier
épisode de Fermier Urbain hier sur
Tou.tv. Intéressant. Le concept? Ricardo suit trois familles qui transforment
leur été grâce à leur potager. Un couple qui n’a qu’une terrasse, une famille
qui habite en ville avec une toute petite cour et une autre qui habite en
banlieue avec un plus grand espace.
Un expert en agriculture urbaine
les aide et les conseille. Du coup, on apprend des petits trucs nous aussi. Ils
vont même faire pousser des poules dans la cour!
Mais je ne sais pas si c’était
vraiment pousser le mot, car je n’ai
pas très bien compris, mon chum a ri de moi à ce moment-là quand il a vu la
face de Ricardo sur mon ordi.
Puis, Ricardo s’intéresse à des
groupes de citoyens engagés. Cette semaine, c’était le Groupe collectif Marché
Solidaire Frontenac qui a installé un jardin collectif dans une ruelle avec des
palettes en bois et du géotextile.
Les gens y font pousser toutes sortes de
bonnes choses et récoltent ensemble les fruits de leur dur labeur afin de les
redistribuer à leurs membres ou à des banques alimentaires. Les citoyens
peuvent marcher à travers le potager par des petits sentiers. C’est beau.
Et on voit les enfants à travers
tout ça. Des petits humains hauts comme trois pommes qui apprennent les
rudiments de l’agriculture. Dire qu’il y a à peine quelques décennies, on
naissait avec du blé qui nous poussait dans le cœur… Tout ce savoir perdu qui
refleurit. C’est touchant.
Et ça se termine avec une recette
de Ricardooooooo ben ben simple faite avec les récoltes du potager. Voilà!
Je ne sais pas si les poules feront partie des récoltes du potager...
Fermier Urbain est diffusé tous les jeudis à 19 h 30 sur les ondes
de Radio-Canada. Si vous êtes comme moi et que vous n’êtes pas assis sur le
canapé à cette heure-là, téléportez-vous sur Tou.tv! Vous m’en donnerez des
nouvelles!
Faut croire qu'une terre agricole, ce n'est pas seulement un lieu de production alimentaire. Dans le jargon de la finance, c'est aussi une « valeur refuge ».
Les banques et les sociétés d'assurance et d'investissement achètent des terres en prévision des pénuries alimentaires à venir.
Procèdent-elles ainsi pour le bien-être et l'autosuffisance alimentaire des Québécois ?
Pas vraiment.
En 2008, il y a eu le rapport Pronovost, qui proposait un virage « vers une agriculture plurielle, multifonctionnelle, écologique et territoriale ».
En toute connivence, le gouvernement du Québec et l'UPA ont préféré le statut quo. Résultat : « ils ont maintenu et même accru les avantages pour les intégrateurs (et
maintenant les banquiers), qui ramassent l'essentiel des 2 milliards$
annuels de fonds publics dédiés à l'agriculture et profitent de
monopoles, à tous les niveaux de la chaîne de mise en valeur, grâce à des structures désuètes d'assurances, de mise en marché
collective et de zonage agricole défendues mordicus par l'UPA et
certains groupes environnementaux qui n'y comprennent rien. »
Conséquences : « ce sont les intégrateurs, et maintenant les banques et les sociétés
d'assurance, qui avalent les fermes une après l'autre pour y faire
travailler, à des forfaits misérables, les ex-agriculteurs,
ex-fromagers, ex-bouchers, dans des productions hyperspécialisées en
fonction des marchés commerciaux les plus rentables dans le monde, mais
qui n'ont plus rien à faire avec l'alimentation des Québécois. »
Tableau illustrant le cas de l'Afrique, par exemple. « La Banque mondiale a ainsi révélé en 2010 que sur 14 pays ayant vendu
des terres à des étrangers, l'exploitation agricole n'avait
effectivement démarré que dans 21% d'entre eux.
Une nouvelle forme de colonialisme ?
Selon Roméo Bouchard, fondateur de l'Union paysanne, notre taux d'autosuffisance alimentaire est ainsi passé de 80% à 30% depuis 1985. Et la part des produits locaux dans nos supermarchés ne représentent à peine que 5%.
Son intervention, publiée dans Le Soleil du 10 avril dernier, se trouve ici, dans son intégralité.
Je vous donne les liens vers deux articles de madame Claudette Samson, du Soleil, publiés samedi dernier.
Il est toujours important d'accumuler les faits pour renforcir nos idées. Surtout, ne pas avoir peur de douter, ni de se questionner. Puis il faut être humble en tout temps - ce qui veut parfois dire admettre que l'on peut errer.
Plus jeune, quand il fallait débattre, je voulais constamment avoir raison. On aurait dit que je voyais simplement ça tel un duel. Comme si mon jugement détenait le monopole de la vérité et qu'il devait en finir avec son adversaire.
Aujourd'hui, avant de penser tout haut, je me réfère à cette maxime latine : Audi alteram partem, qui veut dire « écouter l'autre parti ». Ce n'est pas toujours facile. Nos débordements peuvent être d'une telle beauté !
Je ne sais plus vraiment où je voulais en venir avec les trois derniers paragraphes et je ne sais pas trop s'ils sont à considérer avec le sujet.
Prenez-les pour des confidences. Y'a des jours comme ça.
Vous pouvez maintenant cliquer ici et là pour consulter les articles de Mme Samson.
***
Les OGM, avantages et inconvenients :
Avantages :
- Rendement plus élevé
- Amélioration de la qualité
- Réduction d'intrants (engrais et pesticides)
- Régie plus facile
- Réduction du nombre de passages de la machinerie dans les champs
- Amélioration de la compétitivité
Désavantages :
- Croisement possible avec les cultures indigènes
- Perte d'efficacité (du caractère amélioré de la plante) dans le temps.
- Développement de la résistance (des mauvais herbes ou des insectes)
- Augmentation des monocultures
- Droit de propriété exclusif des multinationales sur les semences
- Effet inconnu sur la biomasse
- Impact inconnu sur les écosystèmes et la biodiversité
- Perception négative des OGM par les consommateurs