Quand je suis partie en appart à
17 ans, j’ai commencé à m’intéresser à la cuisine. Intéresser est un bien grand
mot, disons que je devais faire mon épicerie pour ne pas mourir de faim. C’est aussi
l’époque où mon budget bière dépassait quelques fois celui de ma réserve
alimentaire. Heureusement, il y avait Sidekicks.
Mais un jour, on en a ras-le-bol
des pâtes en sachet et on se tourne vers les recettes familiales : « Maman, on les fait cuire combien de
temps les patates au four? Et attends, ne raccroche pas, ta sauce dans ton bœuf
aux légumes on la fait comment? Ah oui, un sachet St-Hubert… ah bon, je croyais
que c’était plus, euh...comment dire... »
Et là, les parents désemparés nous refilent
leurs vieux livres de recettes qu’ils n’ont jamais ouverts : Pol Martin,
le Cercle des Fermières et le dépliant publicitaire Five Roses des années 70…
Ouin. Bof.
Heureusement, Ricardoooooooooo (faut
prononcer son nom comme la chanson thème de son émission) est arrivé dans ma
vie à ce moment. Pas trop laid (important), recettes actuelles pas trop
compliquées, ça me plaisait bien. Pâtes aux tomates confites, salade à la
mangue et au tofu grillé (je n’avais jamais mangé de tofu de ma vie!)… On était
loin du ragoût de boulettes des fermières…
Puis, Ricardo est devenu un running gag. J’en faisais juste trop. « Mmm, c’est bon, qu’est-ce que c’est? C’est
Ricardoooooooooooooooooo! »
Cette année, je fais un potager
géant avec ma grand-maman que j’adore, une sorte de jardin intergénérationnel,
mais je veux aussi faire pousser des légumes en pot sur mon balcon. Mon amie m’écrit :
« Tu savais que Ricardo avait une
émission sur le jardinage urbain? »
Non, pas encore lui! Mes tomates
sont belles hein? C’est Ricardoooooooooo!
Alors, j’ai écouté le premier
épisode de Fermier Urbain hier sur
Tou.tv. Intéressant. Le concept? Ricardo suit trois familles qui transforment
leur été grâce à leur potager. Un couple qui n’a qu’une terrasse, une famille
qui habite en ville avec une toute petite cour et une autre qui habite en
banlieue avec un plus grand espace.
Un expert en agriculture urbaine
les aide et les conseille. Du coup, on apprend des petits trucs nous aussi. Ils
vont même faire pousser des poules dans la cour!
Mais je ne sais pas si c’était
vraiment pousser le mot, car je n’ai
pas très bien compris, mon chum a ri de moi à ce moment-là quand il a vu la
face de Ricardo sur mon ordi.
Puis, Ricardo s’intéresse à des
groupes de citoyens engagés. Cette semaine, c’était le Groupe collectif Marché
Solidaire Frontenac qui a installé un jardin collectif dans une ruelle avec des
palettes en bois et du géotextile.
Les gens y font pousser toutes sortes de
bonnes choses et récoltent ensemble les fruits de leur dur labeur afin de les
redistribuer à leurs membres ou à des banques alimentaires. Les citoyens
peuvent marcher à travers le potager par des petits sentiers. C’est beau.
Et on voit les enfants à travers
tout ça. Des petits humains hauts comme trois pommes qui apprennent les
rudiments de l’agriculture. Dire qu’il y a à peine quelques décennies, on
naissait avec du blé qui nous poussait dans le cœur… Tout ce savoir perdu qui
refleurit. C’est touchant.
Et ça se termine avec une recette
de Ricardooooooo ben ben simple faite avec les récoltes du potager. Voilà!
Je ne sais pas si les poules feront partie des récoltes du potager... |
Fermier Urbain est diffusé tous les jeudis à 19 h 30 sur les ondes
de Radio-Canada. Si vous êtes comme moi et que vous n’êtes pas assis sur le
canapé à cette heure-là, téléportez-vous sur Tou.tv! Vous m’en donnerez des
nouvelles!