Échec.
Selon une enquête auprès de 107 pédiatres de l'hôpital Sainte-Justine à Montréal, les jeunes familles québécoises ne méritent qu'un 5,3 sur 10 en ce qui concerne les habitudes alimentaires.
Le constat est troublant. Aux dires de la nutritionniste Maryse Lefebvre de l'Université de Montréal, responsable de l'étude, « il est pertinent de savoir si, pour les médecins, l'alimentation est
importante. Ce sont eux qui ont le dernier
mot avec les parents, ceux qui, selon moi, ont le plus d'influence
auprès d'eux. »
On s'en doute, c'est le règne des plats préparés. Du micro-onde. Pour gagner du temps, au bout du compte, c'est l'alimentation qui écope. Comme les habiletés culinaires, qui se perdent d'une génération l'autre.
Des chiffres éloquents, en voulez-vous ?
- 24 % des pédiatres seulement ont l'impression que les parents d'enfants de moins de 13 ans « ont les habiletés culinaires suffisantes pour manger sainement ».
- 52% des médecins estiment «plus ou moins bon» ou «limité» le niveau de connaissances de base en nutrition de la majorité des parents.
« Une mère m'a dit que son fils n'aimait pas le poisson. Quand je lui ai demandé quelle variété elle lui donnait et comment elle le cuisinait, elle m'a répondu: Je donne des bâtonnets réchauffés au micro-ondes. »
À table ! Le festin est prêt ! |
« Les parents possèdent les connaissances sur la nutrition et l'alimentation, mais ne les appliquent pas - comme pour la cigarette. »
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Alors, que faire pour améliorer la situation ?
Le tiers des médecins intérrogés souhaitent le retour des cours d'économie familiale à l'école. Le quart aimerait voir plus d'aliments sains dans les cafétérias et les lieux de loisirs.
Pourquoi pas des cours de cuisine pour les parents ? Pour les enfants ? Ou des visites de nos chefs dans les écoles ?
Ce qui est bien, avec les problèmes, c'est qu'ils activent nos méninges.
L'article, signé Marie Allard, de La Presse, est ici.