dimanche 23 octobre 2011

Taxer, c'est bon



Je ne bois pas de boissons gazeuses. Mais j’en vends pas mal – trop. Je ne sais pas pourquoi, mais je souris quand je vois ce mec de 300 livres se pointer chaque jour à ma caisse avec ses deux compagnons – deux litres de cola diète. Peut-être je me trompe, peut-être mon imagination farfelue extrapole, peut-être le gars invite-t-il ses voisins à boire un verre chez lui après une dure journée de travail, tout simplement. Mais un sourire l’accueille – peut-être ne suis-je qu’un loufoque ?

Ceci dit, le mec risque de payer un peu plus cher pour ces 5 à 7 dans un avenir prochain. La France vient d’emboîter le pas vers une taxe sur les boissons gazeuses et énergisantes, dès le 1er janvier 2012. En Hongrie, c’est chose faite depuis le 1er septembre. Ailleurs dans le monde, l’Irlande, l’Écosse et certains États américains y pensent. Ici, le congrès du Parti libéral s’y penche en fin de semaine. Cela semble être une tendance.

D’ailleurs, la Coalition poids toute québécoise se réjouit de ces avancées internationales. Elle propose une même mesure sur notre territoire, qui pourrait amasser 67 millions $ par année. Cette somme serait affectée à la lutte contre l’obésité et à l’amélioration de l’offre alimentaire dans les écoles. Et la proposition libérale va en ce sens.

Pour en revenir à la France, on parle d’un 6 cents CAN de plus par litre et de 240 millions d’euros (336 millions $CAN) chaque année. Ces revenus seront partagés entre la lutte contre l’obésité et la réduction des charges en agriculture.

Alors, que dire de plus sinon que des taxes bien ciblées comme celles-ci sont les bienvenues. Bien sûr, les lobbys de boissons gazeuses et énergisantes – si puissants – vont rager et vont continuer de s’attaquer – en bons Don Quichotte du libre marché – aux liens démontrés par tant d’études entre leurs produits et l’obésité.

Et peut-être tenter de nous faire avaler qu’un bon verre de cola, ça nous aide à faire passer le gros burger triple extra-bacon avec fromage que nous venons de dévorer…

(Source : Le Soleil, 22 octobre 2011)