J’ai décidé de ne pas manger de
viande assez tôt dans ma vie. Comme je l’ai mentionné à plusieurs reprises, je
détestais son goût. Mais je l’avoue, j’avais un faible pour les cretons de ma
grand-mère et le bacon aussi, quand il était presque brûlé, mmm...
Pas ce genre de bacon... |
Par la suite, sont venues
s’ajouter à cette décision des considérations éthiques et environnementales.
J’ai des convictions, des visions d’avenir, comme tout le monde, mais je ne
suis pas un esprit fermé. Souvent, sur ce blogue, je marche sur des œufs.
Je parle souvent à Monsieur
Jambon de cette image de « la végétarienne » que je ne veux pas
véhiculer. Je n’aime pas les clans, les petits groupes qui travaillent en huis
clos, les exclusions, le sentiment bizarre de supériorité qui nous habite lorsque
nous développons un sentiment d’appartenance malsain avec nos semblables. Je ne
m’attache pas facilement, c’est comme ça, je suis sauvage.
Et il y a ces gens…
On les retrouve dans les deux
camps opposés. D’un côté, ces carnivores qui te dépêchent de goûter leur fameux
T-Bone mal cuit qui te convertira une
fois pour toutes à la religion jamboniste (celle des petits esprits) et de
l’autre, ces végétaliens extrémistes qui ne mangent rien qui fasse sourire et
qui tentent de te changer en plante verte, voie suprême de guérison de tous les
maux de la terre. Tu es toujours contre les deux camps, peu importe ce que tu dis.
Tu en fais toujours trop ou pas suffisamment. Tu n’es jamais assez croyant.
Hier, le camp des illuminés m’a
rentré dedans durant l’Expo Manger santé et vivre vert de Québec. La politesse
est parfois mère de plusieurs imprudences. J’avais beau dire à la dame devant
moi que je croyais travailler pour l’environnement et la société, ça ne fonctionnait
pas. Je ne suivais pas les enseignements du Maître Suprême Ching Hai…
Mais bordel, que font des gens
semblables dans ce genre d’exposition en 2012? Elle m’a remis un dépliant dont
l’infographie semblait avoir été réalisée dans le noir par un non-voyant
alcoolique. En voici quelques extraits :
- « toute la glace arctique pourrait avoir disparu d’ici la fin de l’été 2012 »
- « Vu la façon dont ça avance, si l’on ne stoppe pas ça, dans 4 ou 5 ans,
finito. Plus rien. C’est vraiment urgent à ce point. »
- Dans un extrait d’entrevue
entre le Maître et je ne sais trop qui : « Maître, puisque l’élevage du bétail est la source principale des gaz à
effet de serre, il semble que le végétarisme soit une solution, mais
pensez-vous que cela soit suffisant? » Réponse du Maître : « Non, non, je n’ai pas dit seulement
végétarisme; la technologie doit changer. Nous avons le végétarisme, les
énergies durables, les voitures hybrides, la plantation d’arbres et la prière.
Le végétarisme est un bienfait à long terme, pour réduire le karma (mauvaises
conséquences), et pour obtenir la Grâce du Ciel. »
Aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaah!
La Grâce du Ciel!!! Et je ne vous mentionne même pas le dessin de la petite
poule qui clame « Nous prions pour vous » ainsi que le nom de Pamela
Anderson figurant dans la liste de « l’élite » des végétariens du
monde…
Je ne vous donnerai pas le lien de
leur bonne nouvelle en ligne, désolée. Moi, les prières en mangeant, ce n’est
pas mon fort. Ma mère m’a toujours dit de ne pas parler la bouche pleine.
J’ai fait des rencontres
extraordinaires à cette exposition, des gens passionnés, motivés et pleins d’espoir
en ce qui concerne l’avenir. Des personnes engagées qui changent le monde au
quotidien, comme j’essaie de le faire, à petits pas. Mais devenir végétarien n’a
rien à voir avec le salut. Je n’ai pas plus de lien fusionnel avec Dieu depuis
que j’ai cessé de manger du rôti de porc. Mon chat ne jase pas de spiritualité
avec moi le vendredi soir et au contraire, il lui arrive même de me mordre, le
con!
Le végétarisme n’est ni une
secte, ni une religion. Selon Le Petit Robert, « végétarien »
signifie «qui ne mange pas la chair des animaux ». Voilà. C’est tout.
Rien de plus. That’s it.