mercredi 14 mars 2012

Et si on mangeait de la marde ?


Lundi soir dernier, je suis tombé sur un excellent documentaire à Télé-Québec. Son titre : « La Fabuleuse histoire des excréments : Au nom de la rose ». Vous en avez peut-être déjà entendu parler - il date de 2007- mais pour moi, c'était tout nouveau, tout beau, si fascinant.

Son sujet : la merde. Nos étrons et tout ce qu'on peut faire avec eux, après avoir tiré la chasse d'eau et dit : « Au revoir ! »

On peut imaginer que dans une grande ville, des millions de gens qui chient, ça cause un problème. Car, que peut-on faire de toute cette chiasse ? Une fois les eaux traitées, des montagnes d'excréments s'accumulent - à en faire rêver le maire Labeaume, qui en cherche désespérément pour les descentes de ski alpin - belle ironie, la candidature olympique de la ville de Québec grâce à la petite contribution quotidienne de ses citoyens.

Bon, fallait que je trouve un moyen pour nommer Monsieur Labeaume dans un des mes messages. Tous ceux et celles qui écrivent à Québec le font. Je fais maintenant partie de la gang. Désolé, c'était merdique - comme le sol des différents sites proposés pour le nouvel amphithéâtre.

Je m'égare. Retour sur le documentaire.

Où en étais-je ? Ah oui, les gros tas de merde. Que faire avec ça ?

- De l'engrais pour nos terres agricoles !

- Bonne réponse mademoiselle qui répond toujours la première, dans le fond de la classe !

Saviez-vous que pendant longtemps, nous allions faire nos besoins dans les champs de vignes ? Que les paysans chinois étaient reconnus pour revenir des villages avec des seaux pleins de fèces afin de fertiliser leurs champs ? Même Victor Hugo en parle, dans Les Misérables :

« La science, après avoir longtemps tâtonné, sait aujourd'hui que le plus fécondant et le plus efficace des engrais, c'est l'engrais humain. Les Chinois, disons-le à notre honte, le savaient avant nous. Pas un paysan chinois, c'est Eckeberg qui le dit, ne va à la ville sans rapporter, aux deux extrémités de son bambou, deux seaux pleins de ce que nous nommons immondices. Grâce à l'engrais humain, la terre en Chine est encore aussi jeune qu'au temps d'Abraham. Le froment chinois rend jusqu'à cent vingt fois la semence. Il n'est aucun guano comparable en fertilité au détritus d'une capitale. Une grande ville est le plus puissant des stercoraires. Employer la ville à fumer la plaine, ce serait une réussite certaine. Si notre or est fumier, en revanche, notre fumier est or. »

Et on dit « merci » au monsieur pour tous les synonymes du valeureux mot merde.

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On peut voir dans le documentaire un artiste incomparable qui a inventé une machine monstrueuse qui se veut une parfaite reproduction de notre système digestif. Il lui donne à manger puis, à la fin du processus, elle pond de jolies petits cadeaux sur un tapis roulant. Au vernissage, l'artiste invite des convives et un chef de haute gastronomie. « Je crois qu'elle n'a jamais aussi bien mangé », dit-il. Puis, douze heures plus tard, il n'y a plus de convives ni de chef, mais...des résultats. 

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Vous n'avez plus la foi en l'humanité et le fait que la Chine devienne la puissance mondiale vous donne le va-vite ? Ne soyez plus de mauvais foie ! La Chine a pensé à tout et a de la suite dans les idées rapportées par le grand Victor Hugo cité plus haut. Les voitures de l'empire du Milieu rouleront un jour avec du biogaz, soit propulsées par les crottes de 1,2 milliards de Chinois.

Mets-ça dans ta pipeline, Stephen Harper !

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Le clou du spectacle...heu...de la première partie du documentaire : Le Japon et son caca-burger.

Fallait bien que je réponde à la question : « Pourquoi un titre si vulgaire ? »

Merci à un scientifique japonais qui bosse depuis des années sur la viande de l'avenir.

On dirait des languettes de porcs. C'est encore à l'état embryonnaire comme projet et ça coûte terriblement cher à produire mais le scientifique nippon est confiant.

Qui sera le premier fast-food à s'offrir une tonitruante campagne publicitaire pour vous rappeler tout ces beaux moments aux cabinets depuis votre enfance, comme la première fois où vous l'avez fait tout seul ?

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Les deux autres parties du documentaire seront diffusées les lundis 19 et 26 mars 2012. Voici le lien sur le site de Télé-Québec, ici.

Et voici la présentation vidéo de la première partie du documentaire :