dimanche 5 février 2012

Bières et Jambon (2)


À fréquenter Québec, au fil des ans, ma palette de bières allait se diversifier. Mon palais allait allégrement s’ajuster aux nouveaux goûts qui s’offraient à moi, si gentiment. Le temps d’en déboucher une, ce fut la rupture entre les bières industrielles et moi.

Au gré des sensations, impossible de retourner en arrière : Labatt et Molson, vous êtes bien fades, ordinaires, standardisés – vous n’êtes que marketing et vos six-packs de canettes à 14 piasses, gardez-les pour les zombies. À ces prix-là, pour six dives bouteilles, je découvre un micro-brasseur de la région du Québec de mon choix.

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Les pieds à terre à Québec, il y avait ce petit dépanneur, à deux coins de rues de chez moi, dans Montcalm. Ce n’est pas que l’offre était majeure, mais il y avait juste assez pour s’initier. Puis une promenade sur la rue Cartier allait accélérer l’apprentissage et intensifier ma passion. J’allais y revenir souvent, à la Tabagie Tremblay.

Le meilleur restait à venir. Déménagé sur la rue St-Jean, j’ai tôt élu mon dépanneur de prédilection, coin d’Aiguillon et Sainte-Marie. Ce qui s’est passé pendant cette année-là fut une belle coïncidence. Le propriétaire de l’établissement faisait prendre à son commerce un chemin parallèle au mien. Dehors Labatt et Molson ! Bienvenue les micro-brasseries !

On allait devenir bons chummys. Chaque fois que je me pointais, il me parlait de la nouvelle sorte de bière en magasin, la commentais, je l’achetais et quand je rapportais mes vides la fois suivante, on en jasait – puis il me présentait la nouvelle acquisition et ainsi de suite, on repartait pour un autre tour de manège.

Aujourd’hui, il a vendu son commerce et les jeunes curieux qui ont prit la relève ont poursuivit son œuvre. La Duchesse d’Aiguillon est un incontournable pour tout amateur de bières en Haute-Ville.

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Quand je vais chez le Dre Tofu, j’aime bien m’arrêter au dépanneur De la Rive – à Cap-Rouge. Quand j’y entre, je me pince pour m’assurer que je suis bien en vie, car on dirait que je suis au paradis. L’endroit est tout petit et il y a de la bière partout – il faut que je me fasse un plan de match avant d’y aller, sinon j’y perds la tête et je suis de longues mais agréables minutes à décortiquer les étiquettes sur toutes les bouteilles qui m’intriguent.

Que puis-je y faire ? C’est quand même la plus grande offre de variétés de bières au Canada !

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À mon humble avis, la bière mérite autant des lettres de noblesse que le vin.

Et je tenterai d’élaborer davantage ce point de vue lors des prochaines chroniques dominicales « Bières et Jambon ».

(La semaine prochaine : mes bistros)