vendredi 3 février 2012
Tu veux des bonbons ? As-tu 18 ans ?
Aujourd’hui, si vous me le permettez, je m’en vais errer du côté d’une étude – publiée dans la revue Nature – qui, semble-t-il, en a fait gazouiller plus d’un dans les réseaux sociaux. Elle concerne l’abominable sucre.
Selon un chercheur de l’Université de la Californie à San Francisco, Robert Lustig, les sucreries seraient « aussi toxiques et néfastes » pour la santé que l’alcool et le tabac.
Il ne suggère rien de moins aux autorités d’interdire les publicités de bonbons, de gâteries ou de boissons sucrées et d’interdire la vente de ces produits dans les restos, les dépanneurs et les épiceries à proximité des écoles. Il pousse même l’idée jusqu’à finir par fixer - d’ici une dizaine d’années - un âge minimum pour l’achat d’aliments contenant trop de sucre.
Pourquoi ?
Selon Lustig, « les trois quarts des frais médicaux aux États-Unis sont consacrés au traitement des problèmes métaboliques associés à l’alimentation, essentiellement au sucre. » Ils entraînent une dépendance. Si « on a de la difficulté à démontrer que l’obésité réduit de beaucoup l’espérance de vie (…) c’est parce que le coupable est le sucre. (…) Un obèse sur cinq n’a pas de désordres métaboliques et 40 % des non-obèses en ont ».
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Dans l’article de La Presse que je consulte tout en écrivant – pis en même temps j’essaie d’anticiper, de savoir où je m’en vais avec ce message – je m’arrête aussi parfois pour caresser le petit pinceau de poil sous ma lèvre inférieure – et je ne consomme pratiquement pas de sucre, alors – et j’en suis seulement à ma seconde pinte - autant dire que je n’ai rien bu – bref – dans l’article qui me sert de source – vous pouvez cliquer ici, mais à rebours – c’est-à-dire lorsque vous aurez terminé de lire ce message – merci, c’est gentil – ouf ! – le journaliste recueille les commentaires du président d’Éduc’alcool et d’une représentante de l’Association canadienne des boissons et j’aime – entre guillemets – ce qu’ils disent.
Le président : « Assimiler l’alcool au sucre ne me semble pas très scientifique ni très rigoureux. (…) La comparaison n’est certainement pas la bienvenue. »
En quoi, je me demande, souligner les méfaits de l’abus de sucre enlève-t-il du lustre aux méfaits de l’abus d’alcool ? À qui la plus grosse lanterne ?
La représentante : « Lier le sucre à des maladies comme l’obésité, le diabète ou l’hypertension est une réponse simple à une question complexe. »
Je ne sais pas, mais il me semble que je viens tout juste de la citer, la réponse simple.
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Je ne veux pas défendre le chercheur californien. Le seul mot qui me vient à l’esprit - lorsque je lis ses suggestions – est celui-ci : aseptisation.
Le monde ne peut pas être plus blanc que blanc – que ferions-nous des couleurs ensuite ?
L’interdiction m’a toujours semblé être la voie d’évitement – à cerner une problématique, à vouloir comprendre ou à débattre de solutions réalistes.
C’est nébuleux comme propos, j’avoue.
Mais ça se termine comme ça – pour aujourd’hui.