mercredi 1 février 2012
Slow Food ou l'écogastronomie
Le mouvement Slow Food – l’idée a plus de 25 ans – est une réaction à l’émergence de son contraire – le fastfood – et à l’industrialisation alimentaire.
Fondée en 1986 par Carlo Petrini, c’est aujourd’hui une association internationale à but non lucratif – reconnue par l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture – présente dans une centaine de pays et qui compte près de 100 000 adhérents.
Différents objectifs motivent le mouvement :
- S'opposer aux effets dégradants de l'industrie et de la culture de la restauration rapide qui standardisent les goûts ;
- Défendre la biodiversité alimentaire ;
- Promouvoir les effets bénéfiques de la consommation délibérée d'une alimentation locale et de nourriture indigène ;
- Promouvoir une philosophie de plaisir ;
- Encourager le tourisme attentif et respectueux de l'environnement et les initiatives de solidarité dans le domaine alimentaire (voir aussi écotourisme).
- Réaliser des programmes d'éducation du goût pour les adultes et les enfants ;
- Travailler pour la sauvegarde et la promotion d'une conscience publique des traditions culinaires et des mœurs ;
- Aider les producteurs-artisans de l'agroalimentaire qui font des produits de qualité
Pour plus de détails, vous pouvez cliquer ici.
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Voulant en savoir davantage sur le mouvement Slow Food, j’ai trouvé sur le site passeportsanté.net une entrevue avec un membre de l’association, Marie Watiez, aussi psychosociologue de l’alimentation. En voici quelques extraits :
« Le Slow Food au quotidien? Ça ne veut pas dire que l’on doive tout changer. Il s’agit d’être plus conscient lorsqu’on s’assoit à table. Ça veut dire aussi, par exemple, acheter ses fruits à la fruiterie, son pain à la boulangerie du quartier... Et peut-être même faire pousser des herbes dans son jardin. »
« Dans un certain sens, oui, mais l’expression « manger santé » m’apparaît très réductrice. Manger ne se restreint pas à l’aspect nutritif et fonctionnel des aliments (oméga-3, gras trans, aliments anticancer, etc.).
C’est un acte étroitement lié à notre identité profonde, à notre psyché, à nos racines familiales, culturelles, et même terrestres! On a tendance à oublier ce lien profond qui nous unit à la nourriture. »
« Ce qui m’apparaît important est de sortir des contraintes, des restrictions et de l’angoisse face à la nourriture. À ne plus voir la nourriture uniquement comme un moyen de remplir son corps ou d’obtenir de l’énergie. On établit ainsi une conscience centrée sur le plaisir. »
« Slow Food ramène l’idée de prendre le temps de vivre, de remettre l’acte de manger au centre de la vie sociale et familiale. Si l’on considère que le temps consacré à l’alimentation est une activité d’éducation, de communication et de partage, ce n’est plus du temps perdu. Si l’on accorde plus de moyens à son alimentation, il restera en effet moins d’argent pour l’essence ou la nouvelle télé high-tech. Les Québécois dépensent en moyenne 10 % de leur budget à leur panier d’épicerie. C’est peu. »
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Monsieur Jambon est en mode écoute aujourd’hui. Il n’ajoutera rien.
L’entrevue complète, juste là.