La question mérite d’être posée. Allons-nous au cinéma pour voir un film ou pour s’empiffrer de saintes cochonneries ? Si on met dans la balance chaque dollar investit pour une sortie au cinoche, faut croire que nous y allons pour le pop-corn et les boissons gazeuses.
Un film dans un grand cinéma, c’est combien ? Dix à quatorze dollars. De quoi bouffer pendant la projection ? Un combo grosse portion (pop-corn, liqueur, friandises) peut dépasser les seize dollars. Alors, on n’a qu’à choisir des petites portions pour équilibrer les choses, vous me dites. Remarquez la différence de prix entre les petites, les moyennes et les grosses, je vous réponds. Quiconque veut se donner l’illusion de rentrer dans son argent choisira les plus grosses.
Et le consommateur moyen n’y verra que du feu, dans cette incitation à la surconsommation.
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Interlude – Constatez. Un 2 litres de boissons gazeuses coûte le même prix qu’un 500 ml – dans nos dépanneurs. On dit que vous payez pour le contenant. Soit. Mais sa durée de vie sera-t-elle nécessairement plus longue ? Pas sûr. – De retour au cinéma.
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Imaginez. Un gros format de pop-corn dans une grande salle près de chez vous représente 28 tasses de maïs soufflé. Une portion normale pour une personne, c’est quatre tasses. Et c’est sans compter le contenant jumbo de coca-cola (1,25 l) ou l’équivalent d’ingurgiter 32 cubes de sucre.
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Si le film tarde à commencer, c’est qu’il y a encore des gens qui font la queue au comptoir pour se bourrer la face. Les distributeurs de films gobent minimum 52 % des recettes de la billetterie. Alors les grands cinémas n’ont pas le choix : ils doivent compter sur les cochonneries pour dégager une marge de profits. Donc, si votre fauteuil est si confortable, c’est qu’il est fait de pop-corn.
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Des solutions ? Partager les grosses portions ou tout simplement chanter « société de consommations, tu m’auras pas ! » en boudant les comptoirs – tapez-vous un excellent repas avant, ça aide.
Ou profitez du fait que ce soit l’hiver. Vous avez de grands manteaux, de vastes poches à l’intérieur de ceux-ci et…je ne peux pas vous faire un dessin, quand même, je ne suis pas bon...
(Source : Marie Allard, La Presse, mardi 27 décembre 2011)
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