vendredi 16 décembre 2011

Des points, des milles, des habitudes pis des dépenses !


Vous voulez que ça ne change pas, que toute dépense devienne prévisible, que vos habitudes deviennent la norme et que la sainte routine s’impose, eh bien, une solution : fidélisez-vous !

Les grandes surfaces de l’alimentation, comme toutes ces grosses compagnies, ont compris. Elles se sont associées avec des programmes dits de récompenses. Car le consommateur aime se faire dorloter, se faire dire qu’il est beau et fin, se faire prendre par la main, se faire rassurer – tout ce que je flambe, c’est bien.

Excellent article à ce sujet dans L’Actualité du mois de janvier 2012, par Isabelle Ducas, page 53-54. Même l’illustration de Sophie Casson vaut son pesant d’or.

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La fidélisation et ses récompenses ne datent pas d’hier. Pensez à la monnaie de Pneu Canadien. De nos jours, 94 % des adultes canadiens possèdent une carte de points ou de milles, ou tout simplement la plus inoffensive de toutes, la fichue carte-café. Les Canadiens en possèderaient même quatre en moyenne. On pourrait appeler cela « être fidèle sur différents paliers ».

Ici, quelques recommandations de l’Union des consommateurs : vous pourrez y trouver votre compte si : 

- Vous résistez aux tactiques de ces programmes
- Vous ne changez pas vos habitudes d’achat
- Vous êtes vigilants quant aux prix
- Vous ne vous endettez pas pour obtenir plus de points

C’est là que le bas peut blesser. Car pour 75% des fidèles consommateurs, la carte de crédit est jumelée à un programme de récompenses.

Il y a d’autres hics. D’abord, en bout de ligne, les récompenses représentent environ 1% de rabais. Une bonne blague. Chez Esso, par exemple, avant d’obtenir votre dix dollars d’essence gratuite, vous pouvez dépenser jusqu’à 1800 balles, rien de moins.

Ensuite, les techniques de marketing sont de plus en plus raffinées. Bientôt, on pourra vous localisez et vous offrir des produits qui conviennent à votre profil dès que vous franchirez le seuil d’un commerce. Le « forage de données » n’est pas encore chose courante, puisque très complexe, mais ça s’en vient à grands pas.

À chaque allée, sa tentation ! Ainsi soit-il ! Dépensez plus chers fidèles, toujours plus !

Si le sujet vous intéresse, le livre de Jacques Nantel, professeur de marketing à HEC Montréal, me semble très intéressant. Son titre : On veut votre bien et on l’aura.

Nul besoin d’en ajouter. Un titre peut bien résumer une pensée.