mardi 13 décembre 2011

Les immigrants et les odeurs de cuisson



Cet article, si court sera-t-il, je le prémédite depuis un bon moment. Je n’attendais que le moindre prétexte.

De tous les genres journalistiques, la chronique est mon favori – je sais, rien de surprenant. Au fil des ans, je me suis mis à collectionner les chroniqueurs fétiches. Que ce soit dans les domaines des arts, du sport, de la politique ou de l’actualité au quotidien, j’ai mes références, mes auteurs, qui savent m’informer, me faire réfléchir et me divertir. Tout est bien souvent et simplement dans le style.

Et en haut de cette liste, il y a Pierre Foglia dans La Presse.

Dans sa chronique de jeudi dernier (à lire, ici), il nous cite ce passage d’un document de la ville de Gatineau, intitulé Énoncé des valeurs :

« Les citoyens [les immigrants] porteront une attention particulière à la propreté, l'hygiène corporelle... Le respect de la qualité de vie d'autrui fait également référence à des facteurs dérangeants ou nuisibles comme les bruits et les odeurs... les odeurs fortes émanant de la cuisson. »

Les odeurs fortes de la cuisson - je souligne. Non mais…Je n’ai rien contre le fait qu’on fasse des pieds et des mains pour faciliter l’intégration des immigrants et qu’on les incite à communiquer dans la langue de la majorité, mais qu’on qualifie de « facteurs dérangeants et nuisibles » les odeurs de leurs petits plats, ça prend un certain culot. 

Faudrait qu’ils bouffent comme nous, en plus ?

Je glissais un mot dimanche sur ces écluses que l’on ferme, ces marécages que l’on peut devenir…en voilà un bon exemple sous-entendu.

Et pourtant, dans la cuisine d’ailleurs, vous le savez autant que moi, nous avons tout à gagner ; du développement de nos goûts à d’innombrables découvertes qui, d’une création à l’autre, deviendront aussi de curieux et savoureux métissages…