samedi 31 décembre 2011

On défonce l’année au McDo !


Trois années de suite que je défonce l’année dans le même restaurant – j’y travaillais, ça peut aider. Ce soir, un petit ajustement, pas un gros changement, une p’tite virée dans not’e boutte. Tiens-toi bein, ville morte, moi et les potes on défonce l’année au McDo !

- Je vais prendre dix cheeseburgers avec bacon pas de cornichon, trois frites pis trois gros coke.
- Êtes-vous sérieux ?
- Mets-en. Pis ça va être pour apporter. On va bouffer ça au cimetière sur la tombe d’Elzéar Galopin, un vieux camarade de la guerre des Boers.
- Vous me niaisez…
- Oui et non. Oui, on va manger ça icitte finalement. Non, je te niaise pas pour la révolte des Boers. Qu’est-ce qu’on l’a maté celle-là !

(Trois minutes, 37 secondes et 88 centièmes plus tard.)

- Crisse, j’avais dit pas de cornichon pis y’en a dans le troisième, le septième pis le neuvième. Pouah! Tes frites sont bein trop salées ! Je veux voir ton gérant pis ça presse !

J’anticipe peut-être, mais on va avoir du fun. Du gros fonne noir.

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L’action à la Bourse de McDo vient d’atteindre le cap de 100 $. Comment expliquer ce phénomène qui perdure encore et maintenant partout sur le globe ? La Presse a convoqué quatre spécialistes qui offrent comme réponses quelques pistes à débroussailler. Vous pouvez y accéder en cliquant ici.

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Pour Jean-Pierre Aubry, économiste, la conjoncture actuelle est excellente. La hausse des ventes est excessivement forte dans les pays émergents et dans les pays développés, les ventes se maintiennent parce que la situation économique le favorise – vous savez, la crise.

Belle citation du monsieur ici : « Cependant, il faut que les gouvernements s'assurent qu'une saine concurrence demeure et que les consommateurs sont bien informés de la qualité et de la provenance des produits et services qu'elles vendent.  Les gouvernements doivent également continuer d'informer leur population sur les implications positives sur leur santé et leur espérance de vie de bien se nourrir (qualité et diversité). »

Hein ? Les gouvernements ont encore un rôle à jouer ? Donc, peut-être, les citoyens souverains aussi? Mettez ça dans vos pipes, les libertariens !

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Pour Pierre-Yves McSween, comptable agréé, prof au collégial et chargé de cours à HEC, la franchise sait s’adapter et a modifié son image au fil des ans avec succès. Je le cite :

« On peut donc dire que McDonald's a su s'adapter à l'évolution d'un monde où les gens cuisinent moins pour travailler plus et où l'on travaille plus pour cuisiner moins (l'oeuf ou la poule ?). Est-ce une bonne nouvelle que la société se dirige de plus en plus vers de la nourriture industrielle? Plus on s'éloigne de la fraîcheur de la nature, plus le marché de la nourriture est mondialisé. Plus il y a de la pression sur la réduction des coûts de production, plus les agents de conservation sont en cause. Plus la valeur de l'action de McDonald's progresse, plus je m'inquiète de ce qu'il y a dans mon assiette. »

(Jambon ne dit mot et sourit.)

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Selon Pierre Simard, professeur à l’École nationale d’administration publique, McDo a su s’ajuster aux attentes et aux préférences des consommateurs. Une citation qui vaut bien une pub :

« Le roi de la restauration rapide est devenu, au fil des ans, un endroit où vous pouvez déjeuner, prendre un café et faire plaisir à toute la famille : un joyeux festin pour le petit, un Big Mac pour l'ado, des McCroquettes pour maman et une salade pour papa. Un repas complet à proximité de chez vous, à prix modique. »

Papa a raison. Mais mange-t-il vraiment de la salade ? Prix modique sur présentation du coupon ; un seul par client, par visite.

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Finalement, le dernier mot à Guy Ferland, prof de philo à Sainte-Thérèse :

« Nous mangeons comme nous travaillons, comme nous consommons et comme nous pensons, le plus rapidement possible sans nous arrêter en passant d'une chose à l'autre sans intérêt véritable et profond. Nous voulons faire tourner le plus rapidement possible le système économique et politique. Un seul mot d'ordre : le changement! Le changement superficiel dans la continuité sans aspérités. On change de menu, du Bigmac aux Maccroquettes, mais dans une uniformité de goût rassurante et confortable. On manque de désir de diversités dans l'art culinaire comme on manque de pensées audacieuses et aventureuses. »

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(Demain : Décharge 2012)