dimanche 4 décembre 2011

Décharge Dominicale : Sur les boissons énergisantes


Un camion plein. Faudrait bien le vider. Une façon qui en vaut bien une autre de livrer la marchandise.

Les boissons énergisantes envahissent maintenant les dépanneurs, les supermarchés, les publicités, les bars – notre quotidien. Les compagnies se multiplient et commanditent de nombreux évènements. Elles ont mis le doigt où il fallait sur notre système nerveux. Elles ont trouvé la faille dans notre mode de vie effréné. Devant la charge de petites modifications que peut entraîner le moindre ajustement dans nos allées et venues, elles ont dressé devant nous l’autoroute de la facilité, du remède miracle et de la potion – pensée – magique. Sur quelques années, subtilement, elles ont transformé une demande passagère en besoin vital. Se reposer, bien dormir, c’est pour les faibles. Les forts, eux, majestueux, se démènent dans tous les sens, n’arrêtent jamais – ils saisissent comme un steak l’instant présent.

J’ai consommé.

La première fois, j’étais à l’université. Je devais me taper une de ces dissertations insipides qui fait soupirer l’inspiration. Devant le pavillon où je m’affairais, j’ai bu d’un trait une petite canette d’énergie et deux options se sont alors proposées à moi : ou bien je me mettais à courir autour de l’édifice, ou bien je me jetais devant l’ordi et me débarrassait de ce long texte tout sauf excitant à écrire. J’ai choisi la seconde option et en moins de quatre heures les quinze foutues pages exécrables étaient bouclées.

J’avais marché sur les eaux.

Des années plus tard, je travaille dans un restaurant, c’est l’été du 400e, il y a des gens partout, ça bouffe, on se fait défoncer à tous les jours et je suis là comme un con plus de 50 heures par semaine.

Bienvenue dans le manège infernal. Aucune baisse de régime ne peut être tolérée. Le café ne suffit plus. Une canette, une autre, accélère, fonce – Adrénaline – t’as un beau nom, tu sais ?

Jusqu’à ce que ça déraille.

Le doigt sur le système nerveux, je disais. Et ses perturbations, j’ajoute.

J’ai choisi l’angle personnel jusqu’à l’abus dans ce message. Mais quand est-il d’une consommation quotidienne de boissons énergisantes, plus ou moins modérée ?

Pour alimenter la réflexion, je vous invite à lire les petits articles sur les liens suivants :

- Bonjour ! Je suis un lien.

- Salut ! Moi aussi.

(Prochain message à ce sujet : la consommation des jeunes et le devoir de la sphère publique.)


Bad Religion, Automatic Man, sur No Control, le classique des classiques pour laver la vaisselle.