samedi 7 janvier 2012

OGM : Quand le saumon s’accouple avec l’anguille…


J’adore le saumon.

Cuit au four avec de la sauce à l’aneth, fumé sur des bagels tartinés avec du fromage à la crème ou tout bonnement en tartare, c’est le dernier bastion qui m’empêcherait de franchir la ligne – plutôt que de marcher dessus – et de devenir complètement végétarien. Je pourrais me passer de toutes les chairs mais pas celle du saumon – ok peut-être aussi l’escargot et la moule, mais ils sont tout petits, c’est comme des friandises, ça ne compte pas…

Mais, à la lecture de cet article du Devoir paru hier, je commence à m’inquiéter pour mon cher saumon. Sur quoi Santé Canada et Agriculture Canada – qui semblent davantage s’intéresser aux échanges commerciaux qu’à la santé alimentaire des citoyens – sont en train de fermer les yeux, mon vieux ?

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Le problème avec le saumon, c’est qu’il n’atteint pas assez rapidement sa maturité au goût du marché. Qu’à cela ne tienne ! Une entreprise de biotechnologie du Massachusetts, AquaBounty Technologies, s’est lancée dans des expériences en laboratoire. Résultat : ils ont créé des œufs transgéniques – un croisement entre gènes du saumon chinook et de la languette d’Amérique (anguille de roche). Attention, mon saumon sauvage, car voici le mutant tout-puissant, le saumon AquAdvantage !

Ainsi soit-il. Il devient le premier animal OGM destiné à l’alimentation humaine – les autres étant réservés pour des usages pharmaceutiques.

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Imaginez – ce saumon parvient à la taille requise pour sa mise en marché en moitié moins de temps que le saumon de l’Atlantique – la pêche miraculeuse !

AquaBounty Technologies a déposé en 2009 la demande de commercialisation de ses œufs auprès de la Food and Drug Administration (FDA) et le processus d’homologation a déjà franchi plusieurs étapes importantes.

Pendant ce temps, est-ce que Santé Canada et Agriculture Canada se soucient de ce qui somme toute se retrouvera dans nos assiettes ? Pas du tout, selon les mémos échangés entre fonctionnaires. Ils semblent s’inquiéter d’abord et avant tout des « complications commerciales bilatérales » entre les États-Unis et le Canada, s’ils ne sont pas « au diapason » avec la FDA, lorsqu’elle donnera son aval à la commercialisation du saumon.

ALENA, quand tu nous tiens…

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Il est vrai que c’est long, faire ses devoirs, ses propres études sur le sujet, ce que Santé Canada ne fait pas, préférant se fier aux analyses d’une compagnie privée, prête à tout pour commercialiser.

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« Du calme, Jambon. Aucune loi ne va t’obliger à manger du saumon GM si tu ne veux pas. »

Mais comment saurais-je ? Si l’étiquetage des produits OGM était obligatoire, comme en Europe, je pourrais choisir. Ce n’est pas le cas. Et qui sait ce que nous bouffons déjà qui contient des OGM ? On pourrait avoir des surprises et pas des bonnes.

Rappelons qu’il n’y a pas vraiment eu d’études jusqu’à maintenant sur les effets de la consommation de ce type d’OGM sur la santé humaine.

Nous méritons de savoir le « comment fait-on » de ce que nous mangeons.

Le droit à l’information la plus complète, indépendante, est fondamental.

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Un dossier à suivre, les OGM…