Donc, c’est la nouvelle génération d’adultes qui mange le plus de fruits et légumes.
Où ont-ils pigé ça ?
De leurs parents ? J’en doute. C’est en fermant les yeux seulement que l’on pourrait suivre indolemment les conseils de ces « faites ce que je dis, pas ce que je fais ».
De l’école ? Certes, les modèles théoriques du « manger mieux et équilibré » ne manquent pas. Mais un coup celle-ci bien avalée et tout aussi bien gerbée à l’examen, ça peut finir par écœurer. À moins que ces idées, enfouies quelque part, resurgissent à point nommé, quand on se retrouve si bien seul – avec les autres – dans un de nos premiers appartements.
De la société ? En général, elle veut notre bien. Mais elle se fiche bien de la qualité de ce qui se retrouve dans notre assiette. Seule la quantité compte dans son cas. Si on pouvait toujours avoir la bouche pleine et mastiquer plutôt que la critiquer, elle serait bien contente. Payer vos taxes et impôts, dépenser tout autant que vous pouvez, consommer et surtout, soyez propres et paraissez bien – ce n’est pas compliqué.
Dernière hypothèse. De l’information ?
Si, je présume.
Cette génération est née – socialement, on s’entend - dans la période la plus florissante de l’histoire humaine au chapitre de l’information, qu’elle soit bonne ou mauvaise – quelques cliques et voilà le monde.
Bonne ou mauvaise…qu’importe ! Plus il y a de l’information, plus on en discute, plus on aiguise notre sens critique, plus on attise notre curiosité et plus on développe nos propres idées. Et c’est comme ça qu’on s’explore, qu’on écoute, qu’on s’ouvre et qu’on veut toujours apprendre et encore.
L’information est tellement présente maintenant qu’on ne peut cesser de penser et c’est absolument merveilleux. Nous ne sommes pas des ordinateurs qu’on peut mettre à « OFF », seulement sur « SLEEP », mais encore là, ça continue…
« Mais cette information-là, me dites-vous, elle est aussi disponible pour les autres générations, alors pourquoi n’emboîtent-elles pas le pas ? »
Parce qu’elles ne sont pas tombées dedans quand elles étaient petites.
Imaginez le lac Information : la dernière génération d’adultes – et les prochaines – y ont été projetées à la naissance – appelons ça entre nous la théorie du Big Plouf.
Tu dois apprendre à nager et vite à part ça, sinon ou bien tu coules, ou bien tu rejoins la rive en petit chien et les autres générations précédentes – elles vont bien les accueillir, les tout-petits, elles sont bien complaisantes.
Bien sûr qu’il y a de très bons nageurs au sein des autres générations ! Je généralise, c’est pour l’effet, j’écris une chronique, pas un roman…
Trois astérisques, je vais me chercher une autre bière – je fais référence ici à l’information en direct.
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J’ai 32 ans. Donc, je ne fais pas partie, en théorie, de cette équipe au « potentiel immense » - jargon sportif. Mais, en pratique, j’ai beaucoup plus d’amis et de connaissances dans la nouvelle génération d’adultes que dans celle où l’on m’a jetée.
Et je suis très fort à la nage – style « petit chien ».
Par contre, je suis un petit chien intrigué qui, un jour, en a eu marre de ses fichues croquettes.
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Un « potentiel immense », donc.
Parce que cette génération a déjà ou s’apprête à avoir des enfants – comme exemples, ils sont déjà plus crédibles que les parents cités plus haut.
Parce qu’elle peut dicter le marché par ses choix.
Parce que son leadership se présentera al dente.
Parce que j’ai confiance.
Jusqu’où ? Quand ? Comment ?
D’autres hypothèses lors de prochains épisodes… ;)