mercredi 30 novembre 2011

Lait et petits gâteaux


J’avais remarqué cette manie chez papa. Vers minuit, il descendait à la cuisine, se versait un grand verre de lait et s’attaquait à une boîte de gâteaux. Disons-le, il se gâtait.

Dans ma tête de petit garçon, j’ai dû me dire : « S’il le fait, alors pourquoi pas moi ? ». On apprend beaucoup par mimétisme à cet âge-là - plus tard aussi, d’ailleurs. C’est fort, la psychologie.

Peut-être je me disais, comme ça, que c’était là une belle occasion d’avoir une activité père-fils. C’est qu’on ne se voyait pas souvent. Il travaillait, j’allais à l’école ; le jeudi, je l’accompagnais à l’épicerie et tous les soirs, je jouais dans le sous-sol et lui dans le salon – à Tetris, sur le bon vieux Gameboy.

Alors, une de ces nuits, je me suis retrouvé à la cuisine, je me suis versé un grand verre de lait et j’ai ouvert une boîte de gâteaux, que j’ai laissé au centre de la table. Puis, je l’ai entendu descendre les escaliers. Qu’allait-il faire ?

Il a fait comme d’hab. Il n’a pas dit un mot. Je le regardais par-dessus mes lunettes, en silence. Son rituel semblait être calculé au quart de tour. Peut-être était-il somnambule ?

Chacun à son bout de table, on bouffait des gâteaux et on s’envoyait des lampées de lait. Puis on se racontait notre journée.

Lui : « Scrontch, glob, slurp, miam, scrontch, glob ! »
Moi : « Glob ? Scrontch, slurp, glob, miam, slurp ! »

Puis, une fois rassasiée, on retournait se coucher. Et j’étais ravi. J’avais passé un moment fort agréable avec papa.

***

Le lait est un vieux comparse, un compagnon d’apprentissage. Et il se marie bien avec la nourriture en bouche.

Comme avec les biscuits.

Ça, c’était ma routine. Je rentrais de l’école, saluais ma grand-mère, discutais un peu, prenais le journal, la pinte de lait, la grosse boîte de biscuits et m’installais au bout de la table. Et je lisais tout en me régalant. Seulement le cahier des sports, les premières années, puis, en vieillissant, le journal au complet – sauf la section économique, parce que je trouvais ça plate. Et puisque c’était un peu plus long comme lecture, alors je bouffais une rangée de biscuits de plus. Ensuite, j’étais fin prêt et j’allais rejoindre mon pote Simon, puis on jouait au hockey le restant de l’après-midi.

Suffit d’y repenser et j’y vois là un moment fondateur de ma personnalité. Encore aujourd’hui, quand je me tape une revue de presse dans le but de trouver un sujet pour un prochain message que vous finirez par lire sur ce blogue, j’aime bien accompagner ma lecture d’une boîte de biscuits et d’un verre de lait.

Toutes ces histoires pour vous présenter mon sujet et ma découverte de la semaine : le lait biologique. Oui, j’ai basculé. Oui, j’ai osé mettre quelques sous de plus pour assouvir ma curiosité – ok, il était en spécial et dans ce temps-là, la petite gêne prend le bord.

Alors, je retourne à mes recherches, je vais faire mes devoirs et je reviens là-dessus.

L’instant d’un message, j’aurai bercé mes illusions.

mardi 29 novembre 2011

Ce que l’on bouffe au Canada : Esquisse


Une fois statistiquement reconstituée, le Canadien moyen doit ressembler à un pauvre taré irresponsable. Qu’il se console lorsqu’il aura cessé de fixer son nombril, il n’est pas si différent de la personne moyenne ailleurs dans le monde, à la différence près qu’il se vautre dans son estomac plein, alors que celui des pays sous-développés, bien abusés, ou en voie de développement, chante et gargouille des mélodies affamées.

Un petit hors d’œuvre avant de s’attaquer au plat principal. Il y a plus d’obèses que de malnutris dans le monde : 1,5 milliards versus 925 millions*. Belle victoire pour le capitalisme, dans des circonstances difficiles. Ses leaders s’emmurent dans un rue rien qu’à eux et ses adversaires se déguisent en zombies pour se moquer de ses partisans.  


***

Avertissement : Les prochaines statistiques datent de l’an de grâce 2008. Admission générale.

Ils se mangent de plus en plus de fruits au Canada. On peut apprécier le fait que les bleuets, les baies et les canneberges – que l’on peut produire ici – ont la cote. Mais c’est le règne de l’orange - un fruit importé, cueillit même pas mûr, congelé dans des camions, de retour à la température ambiante dans nos épiceries, empiffrez-vous, qu’ils disaient. Une dent contre l’orange, contre l’importation ? Non, plusieurs. Quand je mords dedans pis que ça jute partout.

On raffole du yogourt. À coups de million$, Danone nous martèle bien. Et nous, nous ne lâchons pas le morceau.

Il se mange plus de poulets – le colonel, il danse, regardez-le, il veut de l’attention – autant de porcs – maintenant moins gras, grâce au programme canadien À nous les médailles, créé pour les prochains olympiques porcins – et moins de bœufs, d’agneaux et de veaux – ça doit être parce qu’ils ne savent ce que l’on fait avec les entrailles et les restants – voir yogourt.

Toujours plus de riz, mais moins de légumes. Pourtant, c’est un bon exemple d’un match parfait. Avec du tofu ou du sanglier, c’est selon.

Célébrons l’asperge fraîche, une consommation deux fois supérieures à ce qu’elle était il y a vingt ans.

Mais demandons-nous ce que l’on pourrait grignoter de plus que des croustilles ou des patates frites, lors de l’occasion de notre choix - c'est une question miroir, vous savez.

Alors, qu’est-ce que l’on boit, avec tout ça ? Plus de vins, autant de bières – respectivement 15 et 77 litres par habitant – c’est ça, l’hiver canadien, une fois à l’intérieur, on se réchauffe - bienvenue chez nous !

Alors, voilà pour le tour d’horizon. Toute l’information ici.

N’avez plus qu’à choisir, maintenant. Qualité ou Quantité ?

*Source : Fédération internationale de la Croix-Rouge. Chipée dans L'Actualité, décembre 2011.

lundi 28 novembre 2011

Vins et fromages


Aujourd’hui, lendemain de veille, je vous parle de mes soirées vins et fromages. Des soirées où tu pars avec de bonnes intentions : « Ce n’est pas parce qu’il y a BEAUCOUP de vin que je vais forcément tous les goûter jusqu’à me rouler par terre! » Des moments où tu hésites : « Je crois que je ne vais pas trop manger avant d'y aller, il y aura plein de fromages, de fruits, de noix et de pain… c’est comme un 
souper! »




Erreur numéro 1, tu goûteras à tous les vins. Erreur numéro 2, tu ne feras que goûter à tous les vins.

Alors,  je ne mange pas trop de fromage à cause de mon intolérance au lactose, pas trop de noix parce que ça pogne dans les dents, pas de raisins parce qu’il y a en a déjà bien assez dans mon vin et finalement, le pain, j’en mange une quantité phénoménale à un moment parce que je me retrouve en face d’une personne bien ennuyante qui se met à me parler des auditions de Star Académie. Résultat : lendemain difficile et promesse de ne plus jamais manger de fromage de ma vie, car évidemment, c’est lui le coupable!

Mais le fromage n’est pas rancunier, il sait que je flancherai à nouveau un jour ou l’autre devant une belle lasagne ou une bonne pizza. Par contre, ce qu’il ne soupçonne pas (il n’est pas très perspicace), c’est la découverte que je viens de faire… Je sais maintenant comment on fait cailler le lait! Dans tes dents, Fromage!


Vin et jus d’estomac

Je ne sais pas si c’est l’ivresse de ces soirées qui m’avait caché cela, mais jamais au grand jamais je ne croyais retrouver du jus d’estomac dans mon fromage. Vous non plus? Pourtant, dans bon nombre de fromages fabriqués ici au Québec (et ailleurs, évidemment), on retrouve de la présure animale qui est une enzyme extraite du quatrième estomac de jeunes ruminants abattus avant sevrage. Cette enzyme qui contient de la chymosine et de la pepsine sert à la coagulation du lait. Pis non Brenda, on ne peut pas aller chercher la petite enzyme dans l’estomac du jeune veau sans le tuer au préalable. C’est comme la fourrure ça, on ne fait pas juste l’enlever à l’animal qui retourne gambader dans les champs pour la mettre sur ton dos. 

Alors, ça commence de cette façon :


Je viens de naître, je suis beau, mes enzymes digestives m’aident à faire cailler le lait de maman dans mon estomac!
 Na na na hé hé hé good bye!




Et ça se termine comme ça :

R.I.P Petit veau heureux

On fait un choix

Bon, c’est vraiment horrible comme façon de procéder, mais j’aime quand même le fromage, que faire? Heureusement, il y a d’autres façons de faire coaguler le lait. On peut utiliser des enzymes d’origine végétale ou microbienne, ces dernières étant les plus utilisées comme alternative à la présure animale. Puis, on lit les étiquettes. Si c’est écrit « présure », il est presque certain que c’est de la présure animale, car ceux qui n’en utilisent pas prennent la peine d’inscrire sur leurs paquets « enzymes microbiennes » ou  « sans présure animale » (comme avec le colorant, vous vous souvenez?) 

Déceptions

Malheureusement, j’ai eu beau chercher et chercher sur le Net et sur le site du gouvernement, je n’ai pas réussi à trouver une liste de fromages québécois qui ne contenaient pas de présure animale. De telles listes circulent en France, mais ici… Si vous en trouvez une, faites-moi signe! Il y a beaucoup de fromages mozzarella, cheddar et suisse qui ne contiennent pas de présure animale, mais du côté des fromages à pâte molle, j’ai beau fouiller sur le site des Fromages d’ici, ce n’est vraiment pas évident à trouver… 

Je vous laisse sur cette chanson de Philippe Katerine (pour copier Monsieur Jambon), parce qu'en écrivant cette chronique, je ne pouvais m'enlever de la tête «et qui dansais en maillot de bain dans la rue parce que j'étais bourré»...








dimanche 27 novembre 2011

Décharge Dominicale : Sur les pubs


J’ai une plume aiguisée entre les dents aujourd’hui. Et une autre – plus grande – entre les mains. L’écume aux lèvres, entouré de meutes publicitaires : qu’ils y viennent !

Ils sont partout, ces chantres de la pub, ces vendeurs de pacotilles, ces gens qui nous prennent pour des lanternes. Ouvrez vos bouches, bonnes gens, que l’on déverse nos slogans, nos désinformations, nos dits nouveaux produits naturels, nos chants de sirènes vierges et offensées, nos papas qui sont plus forts que les vôtres.

Ils sont partout : dans les journaux, à la télé, sur la toile, dans les chiottes – plus moyen de pisser en paix ! Ce qu’ils nous disent, derrière des formules léchées : vous êtes des demeurés, des incapables, vous avez besoin de nous, achetez avant qu’il ne soit trop tard, avant que votre voisin se pavane devant vous avec rien de plus que son sourire innocent – procurez-vous ces dents séchées, tant par mois, obtenez-les tout de suite, changez le mal de vivre de place – nettoyage gratuit si vous payez comptant !

Des experts se prononcent : quel est le meilleur café dans les grandes chaînes du pays ? Rien à foutre. Le meilleur se trouve à deux coins de rue de chez moi, à la brûlerie, et bientôt, sortant tout chaud de mon torréfacteur.

On veut me faire croire que les porcs ont changé, qu’ils sont moins gras. Quoi ? Ne me dites pas…Ils font de l’exercice ?

Mangez du yogourt, une bouchée et votre future taille svelte va se mettre à danser. On le recommande aussi à vos enfants. Notre produit est gavé de pro-biotiques, ce qui sert aussi à engraisser les poulets et les cochons plus rapidement, mais ce n’est pas grave. Du moins, tant qu’il n’y aura pas un scientifique pour nous démasquer.

Mets ça dans ta pipe, Danone !

***

- As-tu vu la pub, là, tu sais celle-là, tellement drôle…
- Non, monsieur. Je ne l’ai pas vu. En passant, votre temps de parole est écoulé. Vous pouvez disposer.

***

Je me répète et qu’on se le dise, je n’ai pas la télé. C’est un choix. Ce qui ne m’empêche pas de penser à vos centaines de canaux et à tout le matraquage publicitaire qui les accompagne.

Quand je vais chez ma mère, par exemple, et que je regarde la télé, manette dans la main, dès qu’il y a une pub, zappe, je change de poste. Maman se croise les bras. Elle n’aime pas ça. Je m’excuse, ma très chère. Je suis allergique.

Des fois, j’oublie ce que je regardais et je me stationne à un autre poste – jusqu’à la prochaine pub. « Tu n’écoutais pas cette émission, tantôt ? », qu’elle me dit. Ah, c’est vrai, les fichues pubs doivent être finies. Et j’y retourne, un peu, puis zappe ! Le nouveau produit bouffe super chouette, « tu m’auras pas ! »

Pour conclure, une citation, datée de 1951, de l’essayiste canadien Marshall McLuhan, pour appuyer mon propos :

« Notre époque est la première où des milliers d’esprits parmi les plus brillants ont pour travail à plein temps de pénétrer l’intelligence collective pour la manipuler, l’exploiter, la contrôler. L’exposition constante aux ornières de la publicité et d’une grande partie du divertissement plonge le public dans un état d’impotence mentale. (…) Comme ces forces commerciales sont beaucoup plus riches et influentes que nos pauvres écoles et universités, il serait approprié de renverser le processus et d’aider le public à devenir conscient de l’opération qu’on lui fait subir d’une manière subliminale. »

- Dans The Mechanical Bride

J’ai choisi mon camp et tout ce que je veux, c’est la vérité, donnez-moi de la vérité…



John Lennon, Gimme Some Truth.


samedi 26 novembre 2011

Ce soir on mange…Quoi ?


Une vieille nouvelle, datée de fin septembre. Une étude du groupe Tout le monde à table - une initiative d’Extenso (Université de Montréal) – qui concerne les comportements alimentaires des familles québécoises. Quelques 32 000 réponses dans 79 villes du Québec.

En général, les chiffres, on peut les tourner de tous les côtés, les faire parler, ils peuvent faire des courbettes sur demande ou faire les yeux doux. Mais bien souvent – une fois décortiqués – ils sont révélateurs.

44 % des parents ne savent pas, à 17 h, trois jours sur sept, ce qu’ils mangeront pour souper. Si ce n’est pas de l’improvisation, ça. Ça peut donner de merveilleux résultats, comme ça peut donner du n’importe quoi – ou une visite au restaurant, ou une livraison – vite, sortons la carte de crédit !

C’est bien sûr le manque de temps qui est le principal obstacle à manger sainement, chez 35 % des parents. Et pour 21 % d’entre eux, le dit manque de temps fait partie du scénario de préparation du repas – courons, ces petits chérubins ont faim, Constance est sur le bord de perdre connaissance, non Louis, pas la jarre à biscuits !

***



- De quoi tu parles, le célibataire ? Tu ne sais pas c’est quoi, avoir des enfants !
- Mais j’ai déjà eu une famille, j’ai déjà été enfant !
- C’était dans les années 80…
- Ah ! Le bon vieux temps !

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Comme tous les parents, les nôtres étaient débordés. Et on en a bouffé, des viandes froides, du macaroni à la viande, du hamburger helper, des saucisses avec des patates, du steak haché ou non, etc. Et les vendredis, on allait tous admirer les chutes de Montmagny, en ingurgitant du poulet frit ou notre trio favori du McGilles – pas le gars de la télé, le resto.

C’est là que la génétique m’a sauvé. Je pesais encore 135 livres en sortant de la douche à 17 ans.

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Une famille sur deux dit manger en famille, sans la présence de la télévision. Mais 34 % ne peuvent se passer des émissions passionnantes sur l’heure du souper – nommez-les !

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Nous, on mangeait en famille. Je n’y ai peut-être pas appris à cuisiner, mais j’ai fini par comprendre qu’il ne fallait pas parler la bouche pleine. Et aussi, en fixant le revers de la main menaçant de Papa, que saper, ce n’était pas cool…

***

D’ailleurs, 56% des enfants disent ne pas cuisiner régulièrement avec leurs parents. L’étude propose – entre autres – le retour des cours d’économie familiale.

Que de souvenirs, ces cours-là. C’est une ancienne bonne sœur qui nous les donnait. Je n’en ai pas tiré grand-chose, à part le fait – indéniable – que je la faisais suer !

Bien d’accord, pour le retour de ces cours. Mais, au secondaire, il est peut-être un peu trop tard.

Et si des chefs faisaient des tournées bimensuelles au primaire ? C’est bien beau les voir aller à la télé, mais en vrai, en personne, c’est beaucoup plus fascinant – et intéressant. En tout cas, plus qu’une bonne sœur…

Source :  http://www.psychomedia.qc.ca/sante/2011-09-22/comportements-alimentaires-familles-quebec

J'ai parlé des années 80 et de la rectitude de bonne soeur. La réponse, c'est Judas Priest, Breaking the law...


Bah...S'cusez-la, je l'ai souvent dans la tête, c'est tout...


vendredi 25 novembre 2011

Pour Arthur et tous les porcs du Québec


Son nom, c’était Arthur. Il avait une compagne, Antoinette. C’étaient des cochons. Ils vivaient ensemble dans la grange à l’oncle Normand. Et ce n’était pas très romantique. Arthur était castré – alors on oublie ça, les cochonneries. Ce n’était pas le but de l’expérience, de toute façon. Fallait simplement qu’il grossisse, Arthur. Qu’il bouffe sans arrêt.

Chaque fin de semaine, on allait le voir – on les avait les activités familiales dans les années 80. Moi, Freluquet Jambon – c’était mon sobriquet à l’époque – je constatais à l’œil que l’expérience fonctionnait et je l’imaginais déjà en pièces détachées dans mon assiette. De son côté, Petite Tofu – elle n’était pas encore docteure – le caressait, lui prodiguait des conseils, lui racontait sa journée et le trouvait cute.

Puis, un jour, j’ai ouvert le gros congélateur dans le sous-sol et j’ai trouvé des petits paquets avec le nom « Arthur » inscrit dessus. On allait se nourrir de ce bon vieux Arthur pendant quelques années. J’étais un visionnaire.

***

Au cours des cinq dernières années, le nombre de fermes porcines a diminué de 26 % au Québec. Mais il y a 9% plus de porcs. C’est froid, l’hiver québécois. Mieux vaut être bien entassé pour se réchauffer.

Il y a moins de fermes indépendantes – celles où les cochons sont moins nombreux, où on les connaît tous par leurs petits noms. Elles sont passées de 916 à 756. Et il y a autant de ce qu’on appelle « entreprises porcines à forfait », ou « producteurs industriels », ou même « producteurs à cravate », soit 291.

Ces entreprises à forfait, c’est l’intégral : une ferme, une meunerie et parfois un abattoir. Un tout-inclus. « Ils peuvent posséder des centaines de milliers d’animaux disséminés dans des dizaines de fermes différentes ». Dans ce contexte, la parenté entre les verbes « disséminer » et « décimer » semble plus qu’assonante. Elle est plutôt assommante – François Pérusse, ce n’est pas le moment…

Au fait, le Québec, c’est une production de 7,7 millions de porcs par année. À chaque Québécois, son cochon.

***

Ceux-ci n’ont pas bonne presse, ni bonne réputation. « Tu manges comme un cochon », « ce pervers est un sale porc » ou « vite, ta bouteille, dans ton manteau, vite, v’là les cochons ! ».

À en croire les nombreuses expressions, l’homme semble indissociable du cochon.

Les Romains disaient : « L’Homme est un loup pour l’Homme »

« Homo homini porcus », aujourd'hui je dis.

(Source : Le Soleil, « Moins de fermes, plus de bêtes », jeudi 24 novembre 2011)

Une chanson pour résumer ma pensée, écrite entre les lignes dans ce message. Piggies, des Beatles, par George Harrison.




jeudi 24 novembre 2011

Mon yogourt à la viande


Comme je le mentionnais lundi dernier, il m’est arrivé de manger du yogourt à la viande. En fait, j’aurais pu dire des bonbons à la viande, de la confiture de fraises à la viande, du jus de fruits à la viande… Bref, de la viande, même si je n’aime pas ça, j’en mange souvent malgré moi.

La gélatine

La gélatine, vous le savez, c’est une protéine qui ne goûte rien, ne sent rien et qui n’a l’air de rien. Par contre, une fois dissoute dans l’eau chaude et refroidie, elle se transforme comme par magie en gelée. Tadam!



Et on trouve ça où la gélatine?

Bon, si vous avez un minimum de perspicacité, vous vous doutez bien que les animaux ont un lien avec tout ça. On ne va pas cueillir de la gélatine comme on cueille de la salsepareille sur un petit arbrisseau en discutant de la nouvelle coupe de cheveux de Gargamel avec le Schtroumpf coquet. Non, non, non. Parler de gélatine, c’est accepter de refouler ces images bucoliques.

Parce que la gélatine, ça vient du collagène de la peau du porc ou du bœuf, des os, du cartilage, des ligaments… une vraie saucisse hot-dog quoi! Puis on aime tellement ça, qu’on en produit 250 000 tonnes par année dans le monde.




Je m’en fous! Moi je crois les industries, ils connaissent ça beaucoup plus que toi!

Et vous avez raison, car sur le site Gélatine.org, qui est en fait le GME (Gelatine Manufacturers of Europe), ils savent reconnaître en quoi la gélatine est siiiiiii importante pour notre santé, chose que je n’aurais même pas été capable de faire :

·         La gélatine, protéine pure, ne contient pas de lipides, de glucides ou de cholestérol.
·         Contrairement à de nombreuses autres protéines, elle est considérée comme une protéine non-allergène.
·         Grâce à ses propriétés multiples, la gélatine peut aider les formulateurs à développer des aliments plus légers et plus agréables tout en préservant le goût et la texture de ceux-ci.
·         La gélatine est un aliment à part entière (tout comme la farine et le sucre) et n'a pas d’E-Number.

Wouah, un aliment à part entière comme le sucre, génial! En plus, la gélatine est tellement hot que l’industrie tente de nous faire croire qu’elle est irremplaçable :

«Certaines des propriétés de la gélatine peuvent être substituées, mais sa multi fonctionnalité, qui permet de modifier de manière sensible les propriétés des produits dans lesquels elle est utilisée, est pratiquement irremplaçable.»

Désolée, je dois prendre une pause, on essaie trop de me prendre pour une conne ici…


Ça m’écoeure tout ça, que dois-je faire?


Malgré ce que l’industrie laisse entendre, il existe bel et bien des produits de remplacement. Pensons simplement à la pectine (on la retrouve souvent dans les gelées et les confitures), le konjac (une plante que l’on retrouve surtout en Asie dans les jujubes) et l’agar-agar qui est selon moi, un ingrédient de choix pour remplacer la gélatine. Fait à base d’algues, on peut le trouver facilement dans nos épiceries (si vous n’en trouvez pas parce que votre épicerie est trop cheap, demandez-le!). À mon IGA, je l’ai trouvé sous forme de poudre :




Mais on peut aussi le trouver sous cette forme :



Je l’utilise!

Voici une recette de Jell-O sans gélatine super bonne et santé

1 litre de jus de fruits non sucré
2c. à thé d’agar-agar

Mettre le jus de fruits dans un petit chaudron. Délayer l’agar-agar dans le jus de fruits. Porter à ébullition deux minutes. Mettre au réfrigérateur pendant au moins deux heures. C’est tout!




***Ah oui, pour le yogourt sans gélatine, ce n’est pas facile à trouver à l’épicerie. Jusqu’à maintenant, je n’ai trouvé que le Liberté…***


Sources
http://www.massorti.com/spip.php?page=imprimer&id_article=559




mercredi 23 novembre 2011

(Hé mec !) L’affaire est ketchup


On le sait. L’argent n’a pas de couleurs, pas d’odeurs, peu ou pas de visions à long terme, pas de sentiments. L’automate domestique parfait pour ceux et celles qui ne vivent que pour et par lui.

Il y a quelques jours, une nouvelle réforme du président Obama était taillée en pièces par la majorité républicaine de la Chambre des Représentants, par pure partisannerie. Celle-ci concernait l’amélioration de la qualité de l’offre alimentaire dans les écoles américaines, souhaitée par l’Institut de la Médecine et le Département de l’Agriculture.

Ces derniers proposaient – entre autres – qu’au moins une demi-tasse de sauce tomate soit considérée comme une portion de légumes. Ce qui est trop de sauce à disposer sur une mini-pizza. Les lobbys des pizzas surgelées, des patates et du sel sont alors devenus furax et ont cogné aux portes des représentants républicains, qui n’en demandaient pas tant.

Bref, la portion de sauce est maintenant de deux cuillères à soupe et la plus simple des pizzas devient un repas santé. Et les grosses industries – citées plus haut - qui font des affaires d’or avec les écoles, vont continuer d’engraisser les petits américains.

Au fond, elles se fichent bien qu’un enfant sur cinq de l’âge de cinq ans soit considéré obèse aux États-Unis.

Malgré cela, mon bonnet d’âne revient à certains districts scolaires qui jugent que cela coûte trop cher de manger mieux et qui marchent main dans la main avec les grosses industries. De beaux exemples pour la jeunesse…

***

L’argumentaire des grasses industries tourne autour du fait que les enfants aiment manger des pizzas et des frites et n’aiment pas manger des légumes. Celui des conservateurs est qu’on ne doit pas dire aux enfants quoi manger.

Qu’ils ne se mettent pas à chanter, ceux-là, car ils faussent avant même d’ouvrir la bouche.

***

Je m’apprête à dire du bien de l’armée américaine. Notez bien la date, l’heure et l’année. Car c’est aussi rare chez moi que le passage de la comète de Halley.

Les gens qui sont préoccupés par la santé alimentaire des enfants ont pu découvrir dans tout ce débat des alliés pas du tout traditionnels : des généraux de l’armée.

Ces derniers estiment qu’il en va de la sécurité nationale, puisque l’obésité vous fait éviter le service militaire. Donc, plus d’enfants obèses, moins de recrues.

Je vous laisse sur les commentaires d’un général à ce sujet. N’oubliez pas de noter la date, l’heure et l’année.

« We are outraged that Congress is seriously considering language that would effectively categorize pizza as a vegetable in the school lunch program. »

Source : http://articles.nydailynews.com/2011-11-16/news/30407819_1_school-lunch-pizza-tomato-paste

mardi 22 novembre 2011

Des tomates pour les Ricains


Monsieur Jambon aime bien débattre d’un tout et d’un rien autour d’un bon repas. Ajoutez à cela une caisse de 12 et quelques bonnes bouteilles de rouge – ou tout simplement une bouteille de Ricard – et le voilà lancé dans de nouvelles péripéties oratoires.

Sans plus tarder, voici la question d’aujourd’hui.

La tomate : est-ce un fruit ou un légume ?

***

Intuitivement, d’un côté, puisque ce n’est pas sucré comme une fraise, c’est un légume. De l’autre, si on se fit à sa définition botanique, c’est un fruit – comme les concombres, d’ailleurs. Selon l’encyclopédie Encarta, un fruit est « the ripened seed-bearing ovary of a plant. It is usually considered to be sweet and fleshy, as in plums, but may be dry, as in poppies, or be a simple edible supporting structure, as in strawberries. »

L’intuition ou la science ? N’importe quel esprit rigoureux opterait pour la seconde option. Simple réflexion, mais pas pour les Ricains.

Voici la petite histoire de la tomate, chez nos impayables voisins du Sud.

***

En 1883, le Congrès américain vote une loi protectionniste qui impose une taxe de 10% sur les importations de légumes. Un importateur de tomates – un p’tit vite – saisit la balle au rebond et tente de se soustraire à la loi en prétendant que son produit est un fruit. S’en suit une course folle…heu…un affrontement à tous les paliers du système judiciaire américain, jusqu’en Cour Suprême.

Dix ans plus tard, l’instance la plus haute du pays rend son jugement : la tomate est un légume. Même si sa définition botanique indique que c’est un fruit, les juges considèrent que la classification des vendeurs et des clients prime et puisque ceux-ci prétendent que la tomate est un légume, alors l’affaire est ketchup.

***

Malheureusement, il n’y a pas cet extrait dans la Bible, qui aurait pu influencer les juges autrement :
 
« Jésus venait de prononcer un discours inspiré sur les vertus d’être non-monogame et sur les effets bénéfiques sur la santé d’être poly-amoureux – aimer votre présente comme vos prochaines.

Les pharisiens, qui n’appréciaient pas du tout, cachés dans un coin, attendirent qu’il se la boucle et le bombardèrent de tomates. À cela, le Seigneur, après s’être essuyé le visage et s’être admiré un peu sur la serviette, répondit :

- En vérité, pharisiens, je vous le dis, conservez ce FRUIT de mon Père pour en faire des pizzas et ne le gaspillez à la figure de son Fils. »

Ah ! Comme certaines paroles auraient pu changer la face du monde !

Source : http://www.growgardentomatoes.com/tomato-fruit-or-vegetable.html

(Demain : La suite – puisqu’il y en a une)

lundi 21 novembre 2011

Insectes, estomac et petite peau



Quand j’ai un petit creux, l’après-midi, j’aime bien engouffrer quelques petits bonbons aux insectes. Comme dessert, au souper, le yogourt à la viande comble généreusement mon apport en protéines. Et que seraient mes nombreuses soirées vins et fromages sans mon jus préféré d’estomac de veau?

Le colorant alimentaire rouge

Sur votre emballage de bonbons préférés est écrit « colorant naturel ». Rassurés, vous vous dites qu’au moins, ce ne sont pas des colorants artificiels nocifs qui risquent de vous pourrir la vie. Par contre, « naturel » ne veut pas nécessairement dire « à base de plantes ». Dans ce cas-ci, il se peut que ledit colorant soit le colorant rouge E120 créé à base de cochenilles.

Coche…quoi? 




Le mot cochenille désigne une grande famille d’insectes qui parasitent les végétaux. Malheureusement pour elles, l’égalité des sexes n’est pas encore très répandue dans leurs forêts d’Amérique du Sud et du Mexique : les femelles doivent donc se faire sécher afin de laisser extraire de leur petit corps, du carmin, un colorant rouge utilisé dans l’alimentation.





Du colorant rouge, on en retrouve partout dans les produits transformés. Cependant, au Canada, les fabricants ont le droit d’écrire tout simplement « colorant » sur les emballages et non pas le nom du colorant spécifique utilisé. Alors mangeons-nous ces petites cochenilles écrabouillées ou du colorant rouge « Allura » (rouge 40), un colorant azoïque dérivé du pétrole récemment associé au syndrome de l’hyperactivité chez les enfants? 

Pas moyen de le savoir à moins que cela soit écrit sur certains emballages...






Du E120! Des cochenilles! Dans mes délicieux…




Beurk, je ne veux plus manger de trucs rouges!!!


Des solutions? On privilégie les colorants naturels tels que la poudre d’urucum, le jus de betterave, le paprika, le curcuma, le thé matcha, etc. Bizarrement, les compagnies qui produisent des aliments contenant ces colorants affichent clairement leur provenance. Tiens donc…

Solution numéro deux : on consomme le moins possible de produits transformés et davantage de produits biologiques. En plus de réduire votre apport de colorants non identifiés, le choix de produits sera pas mal meilleur pour votre santé!

Par contre, cela n’aura aucune incidence sur votre coloration de peau…




Jeudi, je vous parle de mon yogourt à la viande!


Sources:






dimanche 20 novembre 2011

Week-End Fais Ta Bouffe (2)


Lorsqu’elle a vu des sandwichs surgelés au beurre d’arachide et à la confiture au supermarché, la mâchoire de l’Américaine Jennifer Reese a lâché prise. La journaliste, mère de deux enfants, qui vit à San Francisco, s’est alors posé deux questions : « Que vaut-il la peine de cuisiner, même si ça prend du temps ? » et « Que fait l’industrie mieux que nous, pour moins cher ? ».

C’est le sujet de son livre, Make the bread, Buy the Butter, paru dernièrement chez Free Press.

Réglons le cas des sandwichs tout de suite. Faits à la maison, ils coûtent chacun 51 sous et sont frais et succulents. Et pour ce qui est d’un exemple de ce que l’industrie tente de nous faire avaler, les sandwichs surgelés sont secs et écœurants – un lève le cœur de 63 sous.

Selon Marie Allard, journaliste à La Presse, Mme Reese nous raconte ses expériences culinaires, nous donne quelques 120 recettes, comme un guacamole ou un humus maison et on peut y apprendre quelques faits intéressants, comme celui que la chapelure est vendue plus cher au kilo que le bœuf haché, par exemple.

Et elle tient aussi un blogue. En anglais, indeed !

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Jennifer Reese possède plus de 1000 livres de recettes – gigantesque ! – exclamation dite en appuyant sur chaque syllabe, à la française.

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Je la cite ici, un constat troublant sur l’industrie – et si vrai.

« Les grandes entreprises agroalimentaires flattent notre ego en nous disant que nous sommes occupés et nous convainquent, simultanément, que nous sommes des incapables. Plus nous nous sentons incapables, plus nos attentes leur paraissent minces, et la barre est désormais bien basse dans nos épiceries. »

Bref, une très bonne référence, riche et intrigante.

(Source : La Presse, mercredi 16 novembre 2011)

Ce sujet m’a donné de bonnes vibrations…Je vous laisse donc sur cette chanson des Beach Boys, que j’ai dans la tête depuis mon réveil…


samedi 19 novembre 2011

Week-End Fais Ta Bouffe (1)



Habituellement, dans ce rayon – celui de la bouffe toute faite – je passe vite. Si je ralentis, c’est pour écornifler, pour voir ce qu’ils font, pour faire des petits calculs – genre rapport quantité-prix – jamais été fou des maths mais des fois, je m’amuse et ça me garde éveillé.


Peut-être je ne sais pas compter – c’est un fait – mais chaque fois que je m’arrête et que j’observe les portions et les coûts, je me dis : pour moins cher, je serais capable d’en faire plus, chez moi. J’ai des petites ambitions comme ça.

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Il semble très populaire ce rayon. Dans ce monde débile où il faut pratiquement une occasion spéciale pour prendre notre temps pour manger, pour plusieurs il représente une lumière au bout du tunnel. C’est un peu le sommet de la civilisation : un repas dit maison sans salir la vaisselle. En plus, il est idéal au travail, plus encore si la pause n’est que de trente minutes. Avoir faim ou non une ou deux heures plus tard, ce n’est pas grave.

J’ai passé une très belle soirée devant la télé hier et je peux en parler avec les collègues entre deux bouchées de ce…c’est quoi au juste ?

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C’est la fin de semaine – si vous attendiez une révélation-choc, la voilà.

C’est la fin de semaine. Si on passait un peu de temps dans la cuisine. Si on préparait quelques repas - pour ce soir, pour demain, pour la semaine.

Seul, la musique dans le tapis, le maître à bord, c’est moi le meilleur – après Ricardo.

En couple, on ouvre une bouteille, on jase, on construit un monde tout neuf et on se régale – dans tous les sens.

Entre amis, on se raconte, on se livre, on s’ouvre et on rit. Tu veux une autre bière ?

En famille, on passe enfin du temps ensemble. On se partage les tâches. On se découvre de nouveaux talents. Et, à la fin, on constate que cuisiner, c’est aussi un jeu. Et qu’un enfant rigole toujours en nous.

Tu viens jouer ?

(Demain : un reportage sur le sujet)

vendredi 18 novembre 2011

Des fleurs pour Marie-Claude Lortie


Avant d’offrir mes fleurs, voici le sujet de la journée.

Il y a près d’une centaine de jardins communautaires et une quinzaine de milliers de jardiniers dans toute la ville de Montréal. À cela s’ajoute une cinquantaine de jardins collectifs et une autre centaine de jardins sur les toits.

Mardi dernier, le Groupe de travail en agriculture urbaine a déposé une pétition de 25 000 noms qui appuie l’idée d’une consultation sur l’agriculture en ville, ce qui deviendra le premier sujet proposé à la consultation publique, grâce au « droit d’initiative » créé en septembre 2009 par la Ville.

Cette dernière devra répondre à ces deux questions : Doit-on faciliter la vie des jardiniers urbains ? Doit-on autoriser certains types d’élevage en ville ?

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Soudain, l’abdication de nos élus fassent aux défis de demain n’est plus une vilaine chose, si les citoyens prennent des initiatives et forcent la main des autorités avec des idées prometteuses. Nous élisons des gestionnaires, ils ont la cote, ils sont fins, ils sont bien dressés, alors qu’ils rapportent la balle quand des citoyens idéalistes la lancent.

Que ce soit à Montréal ou dans d’autres villes, il faut favoriser les produits locaux. Rien de mieux que d’avoir à notre portée des légumes et des œufs frais, par exemple. Les citoyens qui jardinent sont des passionnées qui meurent d’envie de partager les fruits de leurs efforts - que ce soit le résultat ou le comment.

Revitaliser, ça commence par le désir de chaque quartier qui s’anime, qui bouge et qui finalement offre, propose. La réponse à l’indignation – mot de l’année 2011 – c’est l’action –  pourquoi pas le mot de l’année 2012 ?

« Un million de têtes valent mieux qu’une. » - John Lennon

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Marie-Claude Lortie est chroniqueuse à la Presse. Elle y blogue aussi. Ses propos sont vivement intéressants. Sa chronique de mercredi dernier s’intitulait « Occupy le train et le potager ». Au Docteure Tofu et à moi, ça nous a rappelé notre « Occupons notre jardin », premier message que nous avons envoyé sur ce blogue.

D’où là cette gerbe de fleurs virtuelles que je vous offre, madame !

(Source : La Presse, mercredi 16 novembre 2011)


jeudi 17 novembre 2011

Chic Alors!


Bon, je le sais, je vous ai déjà dit que j’en avais ras le bol des pizzas végétariennes. Mais là, ce n’est pas la même chose. En fait, j’en ai plutôt contre l’appellation « pizza végétarienne ». Dans tous les restos, quand on ne sait pas quoi servir aux sales végétariens, on sert CETTE pizza : oignons crus, tomates roses, olives vertes vinaigrées à profusion, poivrons verts, champignons, fromage mozzarella. C’est la pizza garnie, le « garnie » et la viande en moins. Je ne comprends pas pourquoi les restos s’obstinent à nous servir ce truc. Peut-être en fait s’agit-il d’un instrument de mesure : si nous ne sommes même pas capables de faire une pizza fraiche et gouteuse sans viande, courrez les carnivores! Imaginez la qualité de la viande que nous vous cachons sous le fromage!

Heureusement, chez Chic Alors!  à Cap-Rouge (ah ben oui, hein, il faut sortir un peu), il n’y a rien de tout cela. Ce restaurant carougeois fondé en 1991 a fait peau neuve dans un bâtiment plus moderne il y a deux ans, lui permettant ainsi d’offrir à un plus grand nombre de fanatiques, ses pizzas gastronomiques. Et ça fonctionne! L’ambiance est au rendez-vous, la carte des vins est intéressante et les desserts sont plus qu’alléchants. L’été, il est même possible de déguster de merveilleux gelatos sous le soleil grâce à son acolyte Glace Alors! Qui dit mieux?




Parce qu’en plus de tout ça, Chic Alors! est assez avant-gardiste (ou de son temps?) en matière d’environnement puisque le bâtiment est écoénergétique : géothermie, récupération de chaleur des hottes, redistribution de la chaleur et du froid par circuit d'eau mitigé et thermopompes, potager sur le toit, fenêtres chauffantes, stores automatisés selon la position du soleil, la température et les heures d'ouverture, éclairage à faible consommation et centre de tri des matières recyclables, consignées ou compostables. De plus, c’est une voiture électrique, la ZENN (Zero Emission No Noise), qui assure la livraison de ses savoureuses pizzas aux maisons affamées de Cap-Rouge.



Alors, qu’a ce restaurant gagnant du Best Canadian Pizza New York Pizza Expo 2007 et du Best Gourmet Pizza in Canada Las Vegas International Pizza Expo 2007 à nous offrir, nous qui ne voulons pas manger de viande ce soir?

  • La Caliente (sauce tomate, mozzarella, jalapeños, oignons, tomates, jus de citron et coriandre fraîche)
  • La Grecque (sauce tomate, mozzarella, tomates, oignons, feta, parmesan, mélange d’épices et huile d’olive)
  • La Parmesan (sauce tomate, mozzarella, tomates, oignons, olives grecques, parmesan, et huile d’olive)
  • La Danoise (sauce tomate, mozzarella, tomates, oignons, parmesan, danois bleu et huile d’olive)
  • La Biquette (sauce tomate, mozzarella, chèvre des neiges, tomates, poivre craqué et oignons verts)
  • La Champêtre (pesto, mozzarella, tomates séchées, chèvre des neiges, parmesan, noix de Grenoble et compote de pommes)
  • La Suisse (sauce tomate, mozzarella, emmenthal, parmesan, oignons et vin blanc)




Mon classique : la Champêtre. Un mélange sucré et salé qu’il faut absolument arroser d’un petit verre de vino.

Ma découverte : la Suisse. Il s’agit d’une pizza qui se prend pour une fondue au fromage. Assez gourmand, on l’arrose aussi d’un petit verre de vino.

Les préférées du mâle viril : la Parmesan et la Caliente. Parce que si on ne sait pas quoi choisir sur le menu, il est possible de goûter deux moitiés de pizza à la fois! Sauf la Suisse, évidemment, qui coulerait partout. Je conseille un petit verre de vino pour accompagner le tout.

La favorite de l’enfant : la Danoise. Ajout de fromage bleu à la mozzarella et au parmesan : un petit plus qui ne passe pas inaperçu! Ne pas accompagner d’un petit verre de vino si vous l’offrez justement à votre enfant.

***Notons qu’il n’y a pas de frites au menu comme dans les pizzerias habituelles. Pas grave, les potages et les salades (le duo de cœurs entre autres) font le travail! Ah oui, et prenez la peine de réserver, c’est assez populaire! On se voit là-bas avec un petit verre de vino!***


Chic Alors!
927,Jean-Gauvin
Québec (Québec) 

Choix végé : 4/5 Le choix de pizzas sans viande est plus élevé que le choix traditionnel!
Prix : abordable, environ 20-30$ tout inclus sauf le petit verre de vino évidemment
Petit plus : les séchoirs à main sont vraiment cool! mouahahaha
Petit moins : la pub sur youtube peut faire saigner vos oreilles...





mercredi 16 novembre 2011

Sur la route de Mars, c’est la ripaille…


Je ne sais si c’est parce qu’on me disait souvent, à l’école, de sortir de la Lune. Je ne sais pas non plus si c’est cette visite au planétarium, vers l’âge de 6 ans – premier contact avec la théorie du Big Bang. Ou est-ce quand nous allions observer les étoiles filantes, l’été, en famille, hors les lumières de la ville, sur l'accotement d'un petit chemin peu fréquenté, couchés sur le toit de la voiture, les yeux rivés au ciel. Peut-être est-ce la somme de tout cela, mais, j'avoue, je n’ai jamais voulu être astronaute.

Par contre, j’ai toujours été fasciné par notre incommensurable Univers.

C’est cette nouvelle qui m’a allumé, parue dans La Presse, le 5 novembre dernier. Une expérience russe. Six astronautes enfermés dans un module gros comme un autobus pendant 520 jours. Une simulation d’un voyage aller-retour vers Mars.

Et la première question que je me suis posé : « Non, mais, qu’ont-ils mangé ? ». Obélix sort de ce corps…

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Au fil des ans, la qualité des repas s’est franchement améliorée en orbite. Alors que l'on misait d’abord sur l’efficacité de la nourriture plutôt que sur la variété lors des premières missions, aujourd’hui, chaque astronaute construit son menu des mois avant son départ, avec l’aide d’un nutritionniste. Par le passé, les astronautes préféraient continuer de bosser plutôt que de bouffer encore ce truc sans trop de goût – ce qui, en plus du facteur indéniable de l’apesanteur, occasionnait de fortes pertes de poids et de la masse musculaire. De nos jours, un responsable – chaque jour, un nouveau – prépare les repas de tous puis manger ensemble devient un rituel comme sur Terre – après des longues heures à travailler tout seul dans son coin.

Pour en savoir plus l’alimentation des astronautes, le lien vers la page de l’Agence spatiale canadienne est ici.

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Si impossible n’est pas Français, la gastronomie spatiale l’est. Des chefs de la France sont en effet les pionniers en haute cuisine pour spationautes – c’est comme ça qu’ils disent, sur l’Hexagone !
Un article très intéressant sur le sujet, juste ici.

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L’émission Découverte à Radio-Canada est une référence depuis de nombreuses années. Voici un reportage sur l'alimentation spatiale présenté en octobre 2008.








mardi 15 novembre 2011

« Chef ! On a un problème… »


Selon le Conference Board du Canada, il va manquer 30 000 paires de bras dans le secteur de la restauration en 2025. C’est beaucoup de serveurs, de cuisiniers, de commis, de plongeurs et d’hôtesses, ça ! De plus, les jeunes boudent l’industrie. Il est vrai que les horaires ne sont pas des plus attrayants : travailler le soir, les fins de semaine ou, tout simplement, tu sais à quelle heure tu commences mais pas du tout quand tu vas finir.

Plusieurs ne font que passer dans le secteur. Ils étudient souvent dans d’autres domaines. Et pour ceux qui ont choisi d’y faire carrière, il y aurait un problème d’attitude, selon Nicolas Cortina, propriétaire d’un restaurant à Québec : « Ils se présentent à moi et me disent : « J’arrive de telle ou telle école et j’ai tout appris ». »

Pas très brillant, en effet. Et cela vaut pour ce domaine comme tant d’autres. Comme si on cessait d’apprendre en quittant les bancs d’école. « OK, c’est fini, on brûle les livres !» On peut scintiller de tous ses feux en classe, c’est hors du temple que le compteur « expérience » démarre…

Ceci dit, les restaurateurs se font aussi arracher de talentueux travailleurs par le milieu institutionnel. Les hôpitaux et les centres pour les personnes âgées offrent des conditions de travail que les jeunes n’auront jamais dans un resto : un 9 à 5.

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La restauration au Québec, c’est 20 827 établissements et 191 323 employés. Les ventes annuelles frôlent le dix milliards de dollars. Il y a un resto pour 406 habitants. À Québec, c’est un pour 416. À Montréal, un pour 295.

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Monsieur Jambon a travaillé en restauration sous un autre nom, le Doominator. Une véritable légende, celui-là. Jusqu’à preuve de contraire, le meilleur plongeur de l’Histoire.

« Une bonne ambiance au sein de l’équipe, savoir se soutenir lors d’un virulent 700 couverts, se faire confiance et prendre une bonne pinte ensemble dans le vestiaire après un gros déjeuner, j’appelle ça non seulement une formule gagnante, mais aussi une expérience inoubliable. », se rappelle-t-il, en jouant dans sa barbe, le regard fier.

(Source : Le Soleil, mercredi 9 novembre 2011)

lundi 14 novembre 2011

Viande à chien!


Le mercure descend, les arbres se dénudent et l’hiver arrive doucement. On entre tranquillement en hibernation, on ralentit notre petit cœur et nos pensées, on s’abreuve d’urgence des courts moments de soleil qu’il nous reste… On perd confiance devant la vie qui ralentit autour de nous et on veut être aimés. On multiplie alors les rencontres dans notre tanière et on se colle comme de petits oiseaux en janvier. Au lieu de gratter les réserves hivernales, on multiplie les festins. Pied de nez aux ancêtres, vive le comfort food! La bouffe est là pour nous rassurer!

Voici ce que je vous propose : un délicieux ragoût coréen appelé le bosintang.


Intéressés? Surtout si vous aimez la viande de chien bouillie et les légumes! Rassurés? Je ne crois pas, et pourtant!

Pourquoi diable un ragoût de bœuf aux légumes se veut-il rassurant tandis que ce ragoût inspire plutôt le dégoût, le mépris, l’horreur?

Je le sais, vous les aimez vos petits chiens. Vous les promenez comme ça, sous votre bras. Vous leur donnez des noms d’humains et ils vous comprennent tellement! Vous les habillez aussi, je vous ai vus! Il y a même ce Golden Retriever sur ma rue qui se promène en imperméable et en bottes de pluie. À le voir aller, je me demande s’il ne préférait pas finir en ragoût lui aussi…


Alors, accusons les Asiatiques qui mangent de la viande de chien, ces barbares qui pratiquent la cynophagie! Ils n’ont rien compris, car le chien est intelligent lui! C’est notre ami! Et il est si miiiiiiiiiignon!

Paris, 1910

Oups, on a déjà mangé de la viande de chien nous aussi, les Occidentaux… Durant la guerre franco-prussienne de 1870, la nourriture manquait à Paris. Heureusement, plusieurs chiens passaient par là. Fiiiiiiiiidoooooo, viens voir maman! La tenue de ces boucheries canine s’est même poursuivie lors des deux guerres mondiales et en Allemagne, la dernière aurait fermé ses portes en 1940…

Alors pourquoi peut-on manger des cochons, des bœufs, des canards et des poulets, mais pas de chiens ou de chats? Est-ce parce que les animaux d’élevage ne sont plus des bêtes, mais de simples produits de consommation? Salivons-nous en regardant un petit cochon courir dans la boue ou ne salivons-nous pas plutôt devant une tranche de bacon ou une côtelette de porc?

Une ancienne collègue m’a déjà dit qu’elle ne mangeait pas d’agneaux, de veaux et de lapins parce qu’elle les trouvait trop mignons… Et bien moi, cette fille, je la trouvais moche…






dimanche 13 novembre 2011

VG du mois : Alicia Silverstone


Un voyage dans le temps aujourd’hui. Un retour dans les années 90 – celles que côté look et habillement, je ne semble pas avoir quitté – mais ce n’est qu’un subterfuge…

Alicia Silverstone est ma VG du mois. C’est une longue histoire. On l’a vu grandir devant la télé. À l’adolescence, c’était notre préférée, à mon vieux frère Simon et à moi. Je me suis demandé pourquoi jusqu’à hier soir, quand après quelques visionnements sur You Tube, j’ai compris. Une vague de souvenirs m’a renversé…

Cela a peut-être commencé par sa première apparition à la télé, dans Les années coup de cœur – la série qui a comme chanson-thème la reprise de Joe Cocker de With a little help from my friends des Beatles.

Puis, après recherche, je me suis souvenu qu’adolescents, on s’est tapé presque tout ses films. Elle était cette voisine qui te fait un sourire, qui te salue et qui te fait rêver. Une drogue pour des ados qui n’ont pas la cote.

Aujourd’hui, Alicia ne tourne presque plus. Elle est devenue activiste pour la PETA. Elle est végétarienne depuis une dizaine d’années et elle a même écrit un livre sur son cheminement. Elle donne des conférences. Elle est articulée et elle vieillit bien – on avait quand même du flair, dans nos jeunes années folles…Et elle parle français – j’ai cherché, en vain, à l’entendre…le français avec l'accent british – ses parents sont Anglais – c’est irrésistible…

Plus que notre préférée, elle était aussi devenue un fantasme. On aurait bien aimé la voir nue à l’époque – confidence de mec – mais elle a toujours été réticente, au cinéma comme au théâtre – rien contre ça. Elle attendait peut-être la bonne cause…et ça valait le coup !




Alicia Silverstone, c’était aussi la fille attitrée du groupe Aerosmith. Elle a tourné pour trois chansons : Cryin’, Crazy et Amazing.

Le vidéoclip est une des grandes inventions du 20e siècle. Images + musique = voyage dans le temps. On se laisse sur Cryin’ (1994)