Bombardement de chiffres et de pourcentages aujourd’hui. Un petit tour chez les banques alimentaires, dont la pertinence en ces temps de récession n’est pas à dédaigner.
Apparues dans les années 80, elles ne devaient qu’être des mesures d’urgence pour aider les gens qui perdaient leurs emplois dans les usines et dans le milieu forestier. Trente ans plus tard, elles ont aidé 850 000 Canadiens, juste en mars dernier.
Voici donc un portrait d’ensemble - sur un mois – des banques alimentaires canadiennes.
Sur ce 850 000, 11 % des répondants disaient utiliser une banque alimentaire pour une première fois. 40 % de ces personnes vivaient seules et 38% avaient moins de 18 ans.
Quelles sont leurs sources de revenus ? 52% vivent de l’assistance sociale, 18 % ont un emploi, 13% reçoivent une indemnité pour un handicap, 7% ont une pension, 5% n’ont aucun revenu et 2% sont des étudiants.
Où vivent-ils ? 63% sont des locataires, 22% vivent dans des logements sociaux, 3% chez la famille ou les amis, 0.7% dans la rue et – tenez-vous bien – 7% sont propriétaires d’une maison.
Ce dernier chiffre brise un de mes préjugés – je m’en fabrique comme ça des fois juste pour les fracasser – ou juste pour dire une grossièreté, lancée au hasard – et vlan ! – pour faire réagir, pour décontenancer. Bref – je tire.
Moi qui croyait qu’être propriétaire d’une piaule, c’était atteindre le haut du pavé, devenir quelqu’un, peut-être même avoir un chef personnel dans sa cuisine toute chromée. Je ne me doutais pas que ce chef pouvait être en l’occurrence ce sympathique et brave Boyardee…
Au Québec, c’est environ 156 000 individus qui bénéficient des banques alimentaires, dont 37% sont des enfants. À noter l’augmentation de 22% par rapport à 2008 – moyenne canadienne (26%).
Puisqu’il y a corrélation entre l’augmentation du taux de chômage et la demande envers les banques alimentaires, celles-ci peinent à suivre le rythme. Elles donnent de moins en moins de nourriture par personne. Une sur trois n’aura pas assez de nourriture cette année. Près de 30% n’ont déjà plus de nourriture.
Quelques solutions ? Dans le haut de la liste, des logements plus abordables – dont la location dévore plus de la moitié des budgets concernés. Aussi, une mise-à-jour de l’assurance-emploi et de l’assistance sociale, basée sur la fluidité du marché du travail actuel.
Sinon ? Il ne faudrait pas s’étonner de voir bondir les coûts du système de santé et des services sociaux.
(Source : The Globe and Mail, mardi 1er novembre 2011)